Et si je changeais...

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si souvent. Je sens les infirmières bougeaient tout près de moi, mais je ne cherche même pas à savoir ce qu’elles font de mon corps inerte, j’ai autre chose à faire comme trouver un autre moyen de détruire mon père. Il apprendra à me parler la prochaine fois. J’entends des chants horribles et je maudis vraiment les goûts musicaux de ma mère. D’autant plus que la mélodie est si monotone, pire qu’un chant d’église catholique. Je suis sur le point de me boucher mes oreilles que je suspends mon mouvement, sûrement mon père me jugera d’impoli. En prenant du recul, je n’ai jamais porté ne serait-ce qu’un regard à ses jugements. Mais toute cette nuit à réfléchir sur mon passé m’a changée. Lorsque j’aurais le courage d’affrontement ces regards, ils verront tous que je suis métamorphosée.

Je devrais sans doute sentir la douleur, mais rien ne perturbe mon corps. Le choc me semblait plutôt violent hier soir. Peu importe, j’ai toujours su que j’étais une femme forte. De cette même conviction, je décide enfin d’ouvrir mes yeux et je vois le dos de mon père. Je me lève pour le contourner et je vois qu’il pleure, comme toutes les personnes autour de lui également, y compris ma mère. Bizarre, et je ne suis pas à l’hôpital habituel, on dirait plutôt un vieux château. Mes parents ont tant de problèmes financiers qu’ils ne m’ont même pas conduit à l’hôpital cette fois. Je sors par la lourde porte, et j’ai enfin prononcé : « Qui m’aime me suive ! ». En me retournant je ne vois personne alors tant pis. C’est comme si j’étais morte finalement en me retournant une dernière fois je vois mon corps allongé là-bas, devant. Comment est-ce possible, le voile noir m’enveloppant me joue sans doute des tours hallucinants. Je les rappelle mais ils ne me répondent toujours pas.