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Culture, tsunami d'Asie du Sud-Est

Par   •  28 Juin 2018  •  1 543 Mots (7 Pages)  •  622 Vues

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communément admise par ses contemporains : la catastrophe ne peut plus être comprise comme un châtiment divin qui exprimerait la colère de Dieu envers les hommes. Cette explication de nos anciens est jugée inacceptable par le philosophe qui démontre que les victimes sont des innocents et que la catastrophe survient au hasard, sans proportion avec les comportements humains. Lisbonne est ainsi touchée par le tremblement de terre mais Paris, qui n’est pas plus vertueuse, est épargnée. Bussy reprend ce positionnement, montrant que cette explication est largement périmée de nos jours. Une autre explication est écartée, celle qui consiste à qualifier les catastrophes de naturelles, autrement dit à refuser la responsabilité humaine de ces phénomènes. Dagorn et Bussy refusent en choeur ce positionnement faux qui dissimule les raisons réelles de la plupart des événements tragiques.

[Alinéa] L’explication la plus communément admise est celle de la négligence humaine.

Les deux mêmes auteurs tiennent des propos accusateurs envers les responsables des catastrophes : dans les sociétés les plus nanties, selon Dagorn, les moyens financiers sont suffisants et les connaissances en termes de prévention des risques sont largement divulguées. C’est donc l’homme qui est responsable des défaillances, même lorsqu’il s’agit de catastrophes dites naturelles. Bussy, pour sa part, préfère parler d’oubli volontaire, de refoulement quasi psychologique, pour éviter de penser l’anormalité des événements tragiques. Il est aussi plus confortable de se croire infaillible pour éviter de se poser des questions. La légende qui accompagne la photographie du village ravagé de Bento-Rodriguès énonce, quant à elle, clairement les responsables : la firme Samarco n’a pas anticipé les risques liés aux déchets miniers, ce qui a conduit à la rupture des barrages de sécurité et à la mort de dizaines de personnes.

[Alinéa] Enfin, les catastrophes trouvent leur principale explication dans le rapport conflictuel que l’homme entretient avec la nature. Bussy dénonce notre arrogance fondée sur la croyance que le progrès technologique est infini et qu’il assure notre suprématie sur la nature. Or cette dernière est vivante et échappe à nos calculs : elle ne se domestique pas et ne peut être infiniment exploitée. Sur ce point, Dagorn préfère parler de zones de risque que les sociétés les plus avancées n’ont pas fixées ou entretenues suffisamment pour éviter les conséquences les plus meurtrières des catastrophes. Si le risque existe selon lui, c’est que les financements sont insuffisants et que les choix politiques n’ont pas été assez vigilants sur la question environnementale. Voltaire, quant à lui, montre bien les conséquences désastreuses d’un tremblement de terre à une époque où les mesures antisismiques n’existaient pas. Les sociétés contemporaines ne conçoivent leur rapport avec la nature que comme un affrontement, et la nature, par conséquent, reprend ses droits.

[Alinéa] Ces causes recensées conduisent-elles à un peu d’espoir ? [phrase de bilan-transition]

[On saute une ligne entre les parties.]

[Alinéa] Face aux conséquences désastreuses des catastrophes, des solutions existent pourtant [accroche à la troisième partie].

[Alinéa] Une première solution consiste à se résigner. C’est exactement ce que font certaines sociétés en voie de développement qui affrontent régulièrement les aléas climatiques sans mettre en place de moyens adéquats. Dagorn évoque à ce sujet les Philippines ou l’Arménie qui n’ont pas les moyens de protéger leurs populations respectives contre les catastrophes climatiques récurrentes. Cette résignation forcée débouche forcément sur un nombre accru de victimes. À l’époque de Voltaire, les moyens n’existaient pas pour faire face à de tels phénomènes et la seule attitude que préconise le philosophe est le chagrin devant les morts ainsi sacrifiés. Il revendique des « larmes légitimes », seul refuge face à un destin que son époque ne peut maîtriser. Pour Bussy, l’homme évolue cependant dans une société qui fera de mieux en mieux face aux accidents résiduels qui ne peuvent être anticipés.

[Alinéa] Car la solution largement préconisée est bien d’anticiper les catastrophes.

Bussy d’ailleurs change de terme pour en parler et affirme ainsi leur caractère accidentel, autrement dit la possibilité pour l’homme de les anticiper. Mais le point de vue optimiste qui prévoit la raréfaction des catastrophes semble démenti par une résistance accrue de la nature. La prévention est aussi le maître-mot de Dagorn, dont l’article regorge de solutions matérielles concrètes et diverses : normes de construction antisismiques, abris anticycloniques performants, système d’alerte rôdé et entraînement effectif de la population, choix judicieux des zones de constructions. Quant à la photographie, elle nous rappelle que les déchets miniers avaient bien été dans un premier temps retenus par un barrage, mais que ce dernier a cédé. Ceci prouve que même les solutions mises en place doivent être remises en cause, d’autant que les phénomènes purement naturels, comme le tremblement de terre

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