Trecento

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S’il y a du relief dans l’œuvre de Cimabue, Giotto rend ses personnages en de vraies sculptures (personnages sculpturaux). Cette révolution picturale va être saisie par les contemporains de Giotto puisqu’il est acclamé par les contemporains de son vivant.

D’ailleurs, les sculpteurs Nicolas et Giovanni Pisano (père et fils), sont plus âgés que Giotto, et avaient tentés déjà de créer des figures solides permettant plus que le relief, une profondeur certaine.

- Nicolas Pisano, Chaire à prêcher.

C’est vrai que Giotto va introduire un certain réalisme opposé à ce schématisme médiéval. C’est grâce à l’Homme que Giotto est capable de rendre ce réalisme et de construire l’espace. L’Homme (cf intro) est remis au centre de toutes les attentions. Giotto crée un monde spatial complet où chaque détail compte.

ex : création d’un monde complet et art total avec la chapelle Scrovegni à Padoue, Giotto,

1303-1306 chapelle = chapelle Scrovegni = commanditaire (banquier) Padoue = ville près de Venise, Vérone et Mantoue.

Giotto : nef principale, cœur essentiel de cette chapelle, voûtée en plein ceinture (=arrondi de la nef) (enchaîne de nombreux épisodes bibliques très denses, à la fois des épisodes de la vie de Marie, de la vie de Jésus, également un jugement dernier, et une figuration allégorique des vices et des vertus).

Innovations principales dans cette Chapelle résident évidemment dans l’organisation rigoureuse de l’espace, avec cet effort de profondeur géométrique, géo-maîtrisée mais absolument pas mathématisée ni théorisée.

Une tendance à individualiser les personnages (cf Marie) et dernière innovation flagrante (baiser de Judas) : un sens de la narration, une efficacité du récit, dans un décor pourtant très sobre. En effet, il est possible ici de voir de nombreux personnages qui s’interpellent, se regardent, s’agrippent et se touchent les uns les autres (des personnages en mouvements, qui s’animent). Les personnages s’animent :

- Par leurs corps en mouvement!

- Par leurs visages (contrariés, baiser de Judas, étonnés,… qui traduisent une volonté à la fois d’individualisation, mais surtout de raconter une histoire. Ce que souhaite profondément faire passer Giotto, c’est l’intensité dramatique, elle prend forme et sens grâce à la psychologie des personnages. (aucun personnage ne se ressemble, tous ont des attitudes et des airs différentes => permettent de créer sens de l’histoire et de la narration, pas de plastique commune contrairement au Moyen-âge). L’intégration de ces personnages dans des paysages rigoureux (cf dans temple) est pourtant confrontation à difficultés : on se heurte à la représentation des proportions (non respectées et donc représentation plutôt archaïque) (ex : personnages dans une boîte à oiseaux et pas dans une architecture cohérente) « boîte » = quand on parle d’architecture chez Giotto

- Par la couleur :

- des vêtements + des peaux des personnages = simples et sobres mais avec lesquelles il joue le mieux pour créer des formes stables

Il va influencer ses contemporains… au-delà de Padoue, de Florence et d’Assise, puisqu’il va également voyager à Naples et à Rome. Ainsi il va laisser un héritage à la fois dans la construction de l’espace, et dans sa pratique des coloris et de la lumière qui lui permettent de construire justement cet espace, et enfin grâce à une psychologie et une individualisation des personnages.

Continuateur de Giotto :

Taddeo Gaddi (1295/1300-1366) , disciples et collaborateurs de Giotto.

Polyptique Baroncelli, détail du panneau central (actif dans l’église de Santa Croce, et donc initié par Giotto car chacun ont réalisés les fresques d’une chapelle chacun commandées par de riches banquiers commanditaires).

Taddeo Gaddi s’occupe de la chapelle Baroncelli, à côté de celle de Giotto, et va expérimenter toutes les innovations qu’à inventer son maître (dans la figuration des personnages, mais aussi dans les effets nocturnes auxquels s’était essayé Giotto à Padoue. (Figures qui s’allongent, longilignes, des éléments architecturaux toujours présentés de trois quarts).

Il essaie de réalisme dans la psychologie des personnages. Mais hérite aussi un manque total de proportion (cf rencontre à la porte dorée, 1332, Taddeo Gaddi).

Taddeo Gaddi commence du vivant de Giotto de sorte que son maître l’aide dans la réalisation de sa fresque. Gaddi, en tant que collaborateur de Giotto, hérita aussi de sa notoriété. Ainsi, ce trecento profondément marqué par la figure de Giotto et ses avancées techniques picturales va profondément marquer le quattrocento, qui pourra assoir les bases de la perspective et pérenniser le style de Giotto.

Trecento résumé : œuvre, impacte et héritage de Giotto par rapport au quattrocento!