La scénographie de Dots Obsession
Par Andrea • 31 Octobre 2018 • 2 070 Mots (9 Pages) • 808 Vues
...
Ces espaces ont la particularité d'avoir les murs et le plafond recouverts de miroirs géants. Au sol se trouve une vaste toile rouge avec des centaines de pois blancs. Enfin, à l'intérieur de la salle se trouve des énormes sculptures de ballons gonflés à l'hélium de formes organiques. Ces ballons sont, par ailleurs, imprégniés du même motif que le sol. Cette oeuvre se nomme Infinity Mirrored Room, 1998. On peut également retrouvé le même type d'installation, cette fois-ci avec les couleurs jaune et noire. Le motif du pois se répète alors à l'infini.
D'un genre différent, on retrouve une pièce plongée dans l'obscurité avec pour seul éclairage, des milliers d'ampoules à led de toutes les couleurs. Là aussi, Yayoi Kusuma fait une référence aux points de couleurs, qui rejoignent l'aspect des pois et des tâches.
Les oeuvres de l'artiste et ses étranges obsessions sont aussi inscrites dans un but ludique et cherche à interroger le public sur sa vision des choses.
II. Interprétation du public, une véritable interrogation de l'espace
A) La souffrance de Yayoi Kusama traduite à travers ses messages
Le spectateur ressent extrêmement vite l'obsession de Yayoi Kusama à travers les oeuvres exposées. C'est une sorte de répétition sans cesse qui malgré le fait qu'elle se trouve de différentes formes sur les tableaux, reste assez étouffante dans les salles où sont exposées les grandes installations.
Le message de Yayoi Kusama est assez clair, le spectateur aperçoit l'extériorisation de ces pois. Elle a déclaré : « Ma vie est un pois perdu parmi des milliers d'autres pois… ». L'exemple de l'oeuvre Infinity Mirrored Room reflète très bien celà, la salle en est rempli et les miroirs ne font qu'aggrandir l'espace et la perte de l'individu à travers les tâches. La couleur rouge et les ballons molléculaires sont aggressifs et peuvent faire référence au corps humain ainsi liés à la maladie de l'artiste. Elle dit faire de « l’art psychosomatique » qu'elle crée à partir de ses psychoses. Elle reproduit des milliers d’exemplaires de ce qui l’effraies comme les formes phalliques et les pois qui représentent l'effacement du moi dans l’environnement. Ainsi, son art sert à se débarrasser de ce sentiment d’effroi. Elle parvient ainsi à exorciser ces angoisses les plus profondes.
L'artiste privilégie les couleurs vives et contrastées dans son travail. Cela attribue un côté ludique à ses oeuvres, le sens de la vue est énormément sollicité. On pourrait voir un aspect également enfantin malgré l'étonnante conception des volumes et des espaces. Yayoi Kusama de part le choix des couleurs, semble faire un rappel à l'époque des années 1960 avec des teintes très colorées, pétillantes. Elle fait aussi rappel au mouvement du pop-art énormément diffusé à cette époque.
Cependant, l'avant-gardiste japonaise est prise entre deux sentiments. Celui de vouloir extérioriser ses angoisses mais aussi celui de vouloir ne faire qu'un avec ses représentations de pois. En effet, celà pourrait s'apparenter à de l'auto effacement ( Self Obliteration ). Sur de nombreuses photographies ou de diverses auto-portraits, on remarque que Yayoi Kusama va au delà de ses oeuvres puisque les pois font partis de sa vie quotidienne. On pourrait prendre exemple sur ses vêtements qui sont toujours envahi de motifs à pois. Cette dernière laisse totalement le motif l'accaparer et veut faire partager celà avec le spectateur. Elle souhaite que le public fasse l'expérience de la perte de repères. Ceci est pareillement le but de l'exposition.
B) Le travail de la scénographie des pois, l'interpretation du public
On peut admettre plusieurs hypothèses, interpréter les oeuvres de différentes manières. Le spectateur est plongé dans un monde imaginaire dès le début de l'exposition avec les murs remplis de tableaux. Hors, se sont les grandes installations qui vont réellement inviter le public à s'impliquer physiquement et mentalement dans une interprétation personnelle de l'oeuvre. Une sorte d'expérience sensorielle dans laquelle le spectateur est libre de circuler, s'interroger sur sa condition dans l'espace. L'individu peut aussi bien se considérer comme une partie de l'oeuvre ou comme un imposteur.
Les couleurs vives donnent une atmosphère ludique, les salles pourraient très bien être considérées par certains comme de grands espaces de jeux sortant du réel. Le public peut se sentir infiniment petit face au dispositif de miroirs que Yayoi Kusama a placé tout autour de la pièce. L’insistance de l’invitation à la réflexion sur soi est exagérée par l’utilisation de ces miroirs. L'artiste explique que, dans la tradition japonaise, " le miroir est un symbole de lumière et de sagesse qui permet de réfléchir non seulement le visage de celui qui le tient mais également son âme" . En plus de cela, les énormes ballons d'hélium peuvent eux aussi avoir différents sens.
Les spectateurs peuvent les considérer comme des sortes de molécules empoisonnées ( référence aux amanites qui ont un aspect ressemblant ). Ainsi, la maladie et l'étouffement de l'artiste se font ressentir au fur et à mesure que le spectateur parcourt la pièce.
On peut très bien ressentir l'ambiance de la salle comme une sorte de vide permanent dans lequel nous tombons petit à petit et nous nous engouffrons. Les miroirs qui accentuent cet effet peuvent susciter chez le spectateur une sentiment de folie incontôlé. En effet, cette perte de repères pourrait conduire à un dérèglement inconscient de notre vision de l'espace.
La salle obscure présentant des milliers de petites lampes à led pourrait amener un côté plus féérique. Le visiteur plongé dans le noir ne se guide plus que par les faiseaux de lumière qui sont, de part et d'autre, reflétés sous tous les angles par les miroirs. Le visiteur est porté de façon envoûtante et peine à trouver une sortie, aveuglé par tous ces points de couleurs.
Ces différentes salles peuvent aussi bien faire le reflet d'un jeu gonflable pour les enfants. Les ballons imposants, ainsi que les couleurs des pois, pourraient s'apparenter au monde du cirque, des jeux ludiques ou autre.
conclusion :
À travers l'exposition de
...