Autrui m'évite-t-il une solitude existentielle ?
Par Matt • 27 Avril 2018 • 1 514 Mots (7 Pages) • 568 Vues
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comment définir ma propre
existence finalement ? Sans Autrui, il n’y a pas d’amour, pas de désir pas de soi-même ou des autres. A quoi bon affirmer son singularité s’il n’y a personne pour la reconnaitre et la confirmer ? Notre singularité est donc dépendante de la multiplicité de l’Etre. C’est donc à la fois grâce et à cause de cette multiplicité que nous posons notre singularité. II. Que fais-je alors de ma singularité et de mon existence particulière ? N’a-t-elle aucun valeur ? Quelle est la nature de mon essence ? A. L’existence ne se déduit pas, elle s’éprouve ou elle se constate. La déduction est l’essence du cogito cartésien : Je pense donc je suis. La déduction, c’est établir et conclure des lois générale à partir d’un phénomène particulier. Pour Sartre, l’existence précède l’essence, c’est à dire que l’homme ne possède pas de nature pré-définie, ne possède pas de créateur, lui seul choisit de ce qu’il fait de son présent et fera de son futur. « Etre n’est évidemment pas un prédicat réel, c’est-à-dire un concept de quelque chose qui puisse s’ajouter à un concept d’une chose. C’est simplement la position d’une chose ou de certaines détermination en soi. » (Kant, Critique de la Raison Pure), il critique ici essentiellement la preuve ontologique de Descartes concernant l’existence de Dieu qui affirme que puisque je ne peux pas affirmer qu’il n’existe pas, je peux en déduire qu’il existe. Il réfute cet argument en disant qu’ici l’erreur consiste à croire qu’il y a nécessairement une réalité extérieure correspondant aux idées que l’esprit reçoit, conçoit. Kant pense que tout ce que l’esprit peut concevoir n’existe pas nécessairement. L’existence de Dieu de Descartes consiste à dire que si maintenant le sujet sait qu’il pense et que ce savoir lui prouve qu’il existe, il y a bien quelqu’un qui lui met cette pensée dans son esprit. Ce quelqu’un pose un être parfait, Dieu, tel qu’il est impossible de concevoir une montagne sans vallée de la même façon qu’on ne peut pas concevoir un Dieu (être souverainement parfait) sans concevoir son existence. Kant pense que l’erreur de Descartes est de croire que parce que notre esprit peut le concevoir il existe réellement. Selon Kant, une existence est ce qui s’éprouve par la présence de la conscience elle-même. Elle est aussi ce qui s’observe, ce qui se constate. Moi, qui ne suis pas un autre, mais qui le perçois, je peux dire que je constate une existence donnée hors de mon esprit. Cet autre a besoin de mon esprit pour que je l’aperçoive, que je le constate dans son existence. Si on considère qu’on ne peut pas définir notre existence à partir d’une essence pré-définie, cela impliquerait alors que nous aurions la liberté de nous choisir, et que rien n’est déterminé de façon nécessaire pour nous. Cela signifie que l’homme n’est pas définissable à priori, que son existence n’est pas le déploiement d’une essence prédéfinie. C’est dans ce sens que va l’expression de Sartre « l’existence précède l’essence » : l’homme est libre de se choisir, de se créer, et n’est pas soumis à ce qu’un Dieu ou « être parfait » a déjà décidé pour lui. III. L’angoisse existentielle n’est-elle pas fondamentale pour qui nous sommes ? Quel est notre rapport alors à la solitude, au temps, à la vie et à la mort, à hier et aujourd’hui en vue de demain ? Pour Platon, l’amour est l’éternelle insatisfaction de l’homme de par sa quête d’immortalité alors qu’il est mortel par essence.. C’est selon le principe de la possession du bien que l’homme mortel cherche à « perpétuer son existence » et à aller vers l’immortalité. L’homme n’essaie pas seulement de gagner de plus en plus de temps, il essaie d’y échapper. Cette nature mortelle ne peut y échapper qu’en engendrant, la procréation nous sert à éviter notre finitude. L’idée ici est que nous ne vainquons pas notre mortalité physique, mais d’un « être nouveau « qui prend la place de l’ancien. Platon établit dans Le Banquet ce rapport entre le désir d’immortalité et le désir envers autrui (Eros et Agapé). Selon lui, la perpétuité de l’Amour est de remplacer un être par un autre. Il est dans notre nature « mortelle » de chercher l’immortalité/éternité à travers la procréation et le désir d’autrui à travers de notre existence. En tant que mortels, conscients de notre finitude, nous cherchons d’échapper à cette finitude. Le désir et l’amour sont des moyens par lesquels nous croyons trouver cet échappatoire.
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