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Le civisme est-il une valeur dépassée ?

Par   •  19 Mai 2018  •  2 007 Mots (9 Pages)  •  1 269 Vues

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Plus encore que ce constat désolant, la désobéissance s'accroît et devient parallèlement de plus en plus violente. Les mouvements et manifestations pacifiques laissent place désormais à des dégradations de postes de polices, des émeutes et des violences contre les forces de l'ordre ou encore des tueries, à l'instar de celles de mars 2012 de Toulouse et Montauban. Les violences s'intègrent dans le quotidien des citoyens français, qui répondent à leur tour par la violence. Eschyle disait que « la violence engendre la violence », citation parfaitement en phase avec la réalité, où la haine de l'autre ressort en chacun des comportements, qu'elle soit d'ordre physique ou psychologique.

L'augmentation et la diversification des actes d'incivilité n'est plus à démontrer. Pour y remédier, il est désormais nécessaire de comprendre l'origine de ce comportement anti-civique, qui trouve sa cause au sein de bon nombre d'explications.

II – La recrudescence des incivilités : mensonge ou réalité ?

L'accélération de ce manque de civilité ne peut être niée. Or, il n'est que la face cachée du problème sociétal auquel nous faisons face, qui peut se justifier par de multiples arguments, allant du plus général (au niveau sociétal) au particulier (sur l'individu lui-même).

A – l'intime liaison avec la crise de la citoyenneté

Nous pourrions admettre en totale conviction que le civisme est une notion complètement abstraite, diffuse voire inexistante. Pourtant, au delà de cette posture béotienne se cache une véritable logique qui aide à comprendre ce phénomène de masse.

Le civisme en réalité n'est pas une valeur dépassée mais atténuée par une montée individualiste. Effectivement, l'héritage de la pensée grecque antique des libertés et droits individuels inaliénables fournissent à chaque individu un pouvoir sur son semblable, celui de faire ce qu'il veut, dire ce qu'il pense comme bon lui semble sans se soucier de l'autre puisque tel est son droit ; c'est l'individualisme. Mais ces libertés sont-elles conciliables avec les devoirs des citoyens ? Difficilement. C'est pourquoi le modèle de démocratie qui accorde autant de libertés provoque un affaiblissement de la citoyenneté, corroboré par un repli des citoyens sur l'individualisme et le communautarisme qui suscite la haine de l'autre. L'agissement des hommes ensemble, l'entremêlement de libertés provoquent cette dispersion et cette hétérogénéité des comportements qui sont créateurs d'incivilités.

B – Le comportement civique : de sa disparition à son atténuation

Cette valeur, mise sur le banc de touche, est pourtant bien présente mais nos esprits sont trop occupés à jongler entre un individualisme et une manipulation médiatique accrus, qui tendent tous deux à entraîner la société vers le bas et opter pour un mépris de l'autre, conduisant tout droit à une crise sociétale et citoyenne.

Mais que fait-on du mouvement de révolte pacifique observé chez les citoyens après les événements tragiques récents ? Lors des attentats perpétrés dans les locaux de Charlie Hebdo ou plus récemment au Bataclan, une résurgence du civisme a été observée chez les jeunes comme les moins jeunes, alliée à une conscience citoyenne. Cette montée en puissance du comportement civique, cette volonté d'aider sa patrie et cette prise de conscience du danger au point de créer des sessions exceptionnelles de recrutement de la police, de la gendarmerie active ainsi que la réserve de la gendarmerie a-t-elle vraiment disparu ou s'est-elle simplement atténuée ?

Cette hausse du comportement élogieux envers son pays de la part des citoyens et des politiques prouve bien que le dévouement a toujours été présent, mais que les incivilités prennent le dessus au quotidien, notamment par le biais des médias toujours plus affolants qui prennent le dessus. En tout état de cause, l'exploration des solutions manquent

C – le sauvetage du civisme : à la recherche de solutions

Une solution doit être trouvée pour éviter une potentielle faillite citoyenne, de façon a rendre les citoyens plus responsable vis-à-vis collectivité. Dans le domaine politique, les politiciens peinent à trouver des remèdes, trop occupés à gérer les questions sur le chômage et l'insécurité due au terrorisme. Quant à l'enseignement, la place de l'éducation civique était restée faibles jusque dans les années 1970. Une volonté de rééducation civique a tenté de surgir dans les années 80 en vain, mais qui réapparaît aujourd'hui comme pour sonner l'alerte d'une mise en danger de cette valeur morale et politique traditionnelle.

Pourtant, si l'on accordait plus d'importance à l'éducation civique, la matière agirait comme un remède et inverserait, à long terme, le processus de façon à produire des civilités. Cela s'apparenterait à un processus d'imprégnation des normes établies au sein de la société.

Une autre solution a été apportée par Martin Hirsch, créateur du service civique par la loi du 10 mars 2010. C'est un dispositif qui a pour objectif le renforcement de la cohésion nationale par l'emploi de la mixité sociale. Il offre la possibilité aux jeunes de 16 à 25 ans de s'engager dans une mission d'intérêt général. Mais ce service est volontaire. Tant que ce service sera une possibilité et pas une obligation, il n'est pas certain que cela produise ses fruits. Dans cette logique, JF.COPE propose pour sa campagne présidentielle de 2017 la ré-instauration du service militaire obligatoire, qui dans une moindre mesure aiderait la cohésion nationale à se reconstruire, bien que cela soit tiré de l'utopie.

Ainsi compris, le civisme n'est pas seulement une notion politique, elle constitue un état d'esprit, une manière d'être au sein de la nation et engage une réflexion sur le fait de se sentir citoyen. Mais cette réflexion est mise à mal car le sentiment citoyen bien qu'il soit encore présent reste très influençable, conduisant à des incivilités qui entraînent son effacement au profit d'une haine de l'autre. Nombre de propositions surgissent depuis la campagne des présidentielles de 2017, essayant d'insérer l'idée d'intégration, elle aussi souvent sujette à mépris.

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