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Approche par les forces dans le contexte des troubles alimentaires

Par   •  2 Mars 2018  •  8 747 Mots (35 Pages)  •  570 Vues

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Également, il peut y avoir des comportements dit compensatoires, afin de prévenir la prise de poids (vomissements, prise de laxatifs, jeûne, p.ex.). Le DSM-V revoit à la baisse la fréquence de ces comportements par semaines. Maintenant, ils doivent avoir eu lieu au moins 1 fois par semaine (contrairement à 2) pendant 3 mois. Encore une fois, l’estime de soi est grandement influencée par le poids et l’image corporelle. Par la suite, le type de boulimie est spécifié en évaluant si la boulimie est accompagnée de vomissements et de la prise de purgatifs ou non. Dans le deuxième cas, la personne utilise plutôt des comportements compensatoires, tels que l’exercice physique excessif ou le jeûne.

Le DSM-V ajoute un nouveau trouble dans le chapitre sur les troubles alimentaires, qui se nomme l’hyperphagie boulimique ou binge eating disorder. En fait, il semble qu’il était difficile de classifier les personnes qui souffraient de ce genre de trouble avec les deux seules catégories décrites plus haut. Ainsi, plusieurs personnes se voyaient donner un diagnostic de trouble alimentaire « non spécifié ». Pour y remédier, la dernière version propose cette nouvelle catégorie du trouble alimentaire. L’hyperphagie boulimique est évoquée lorsque toutes les autres caractéristiques de la boulimie ne permettent pas de confirmer ce diagnostic. Concrètement, l’hyperphagie doit se présenter au moins 1 fois par semaine, sur une période de 3 mois et compter les symptômes suivants: manger beaucoup de nourriture dans un court laps de temps et ressentir des moments de perte ou de manque de contrôle. La personne peut manger trop vite même si elle n’a pas faim. La personne peut avoir les sentiments de culpabilité, d’embarras ou de dégout rapport aux comportements et peut décider de manger seule pour cacher celui-ci. Ce problème est associé à une grande détresse chez la personne.

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Ce changement dans le nouveau manuel a été fait afin de repérer les différences entre les crises de boulimie et le phénomène commun de la suralimentation dans la population américaine. Les crises de boulimie, même si elles sont beaucoup moins fréquentes comparativement à ce dernier, sont un trouble grave qui peut entrainer d’importants problèmes physique et psychologique aux personnes qui en souffrent.

Bref, les personnes vivant avec un trouble alimentaire reçoivent l’aide médicale et thérapeutique liée à leurs difficultés alimentaires seulement lorsqu’elles peuvent recevoir un diagnostic donné à l’aide du DSM. Les difficultés vécues sont nombreuses, car elles induisent beaucoup de honte, de souffrance et de détresse, souvent liées à une mauvaise estime d’elle-même. Les troubles alimentaires touchent essentiellement un groupe de personnes regroupant des jeunes filles qui vivent avec les sentiments constants et importants de gain et de perte de contrôle (Vust, Michaud, 2008).

Population touchée et prévalence

Le trouble alimentaire est un problème de santé mentale qui se caractérise essentiellement par une obsession de contrôler son poids et son image corporelle. L’anorexie mentale et la boulimie sont les formes de troubles alimentaires les plus fréquemment identifiées, tout comme l’hyperphagie qui vient de faire son entrer dans le DSM-V. Elles sont des maladies chroniques qui touchent 3% des Québécoises âgées de 15 à 25 ans (Michaud, Léonard, Foulon, Guelfi, 2005). En effet, 90% des personnes atteintes d’anorexie sont des femmes. En ce qui concerne les hommes, 0,7% d’entre eux souffrent de trouble alimentaire (Institut de la statistique du Québec, 2008). Ce problème est le plus fréquemment identifié chez les jeunes, particulièrement chez l’adolescent. Ainsi, il est considéré que les troubles alimentaires qui se révèlent à la période pré-pubère sont rares et que ceux qui se révèlent après l’âge de 25 ans sont une forme tardive de troubles alimentaires. Il s’agit donc d’une problématique très connue à l’adolescence, mais peu connu chez les adultes et chez les personnes âgées. D’ailleurs, chez la personne âgée, les troubles alimentaires sont difficilement diagnostiqués étant donné l’avancement en âge et la comorbidité avec d’autres maladies (Lapid et al., 2010). Les troubles alimentaires sont des troubles de santé mentale qui mène à beaucoup de souffrance psychologique et qui est également dangereuse pour

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la santé physique de la personne qui en est atteinte. La perte de poids est importante et se fait dans un délai très court, ce qui peut causer des problèmes graves de santé. Malheureusement, environ cent décès par année sont reliés aux conséquences des troubles alimentaires au Canada (Michaud, n.d).

Une recherche menée par Hicks Patrick et Stahl (2009) dévoile que les facteurs de risque menant à un trouble alimentaire sont nombreux. Les statistiques démontrent que les filles adolescentes sont les plus touchées par ce problème, donc on ne s’étonne pas que d’être de sexe féminin et d’être d’âge scolaire accentuent les risques de souffrir d’un trouble alimentaire. Également, les personnes étant en surpoids, insatisfaite de leur image corporelle et entretenant des croyances sur les bienfaits de restreindre son alimentation sont à risque de développer un trouble alimentaire.

En ce qui a trait à la prévalence, une recherche menée par Kessler et al. (2012) a trouvé d’importants résultats à ce sujet. Dans une population de 10 123 adolescents âgés entre treize et dix-sept ans aux États-Unis plusieurs variables corrèlent avec les troubles alimentaires. Justement, en ce qui a trait à la famille, il a été trouvé que la composante familiale explique 65,1 % de la variance, 37,5 % pour l’âge, le revenu familial pour 28,1 %, 15,4 % serait de l’ethnicité, et vivre en ville pour 12, 5 %. Comme nous pouvons le voir, les troubles alimentaires ne concernent pas seulement la personne elle-même, mais aussi son entourage et surtout sa famille. Dans ce sens, il semble pertinent d’intégrer dans les interventions ces personnes qui jouent un rôle dans le rétablissement d’un individu atteint d’un trouble alimentaire.

L’impact du trouble alimentaire sur la personne et son entourage

Le trouble alimentaire est un trouble insidieux qui est parfois difficile à détecter chez les personnes qui en souffrent. Elles peuvent utiliser des moyens pour cacher leurs problèmes afin que leur entourage ne se rende compte de rien. Justement, il semble qu’il soit difficile de se sortir d’une problématique de désordre alimentaire, parce que la personne

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