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UE 4.2. S2 Soins relationnels

Par   •  5 Décembre 2017  •  1 869 Mots (8 Pages)  •  2 065 Vues

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En consultant le dossier de M. Le Guirec, je m'aperçoit qu'il contient une brève histoire de vie, justement sur la période la plus récente que nous n'avions pas évoquée ensemble. Je complète cette dernière avec les propos recueillit lors de notre entrevue. Je fais alors le choix de ne relancer ni M. Le Guirec, ni ma référente pour fixer le second rendez-vous.

Mon stage s'achève sans qu'aucun des deux ne me sollicite non plus à ce sujet. Je suis soulagée mais pas satisfaite de moi et ni de ma réaction face à cette situation. L'analyse et l'éclairage au travers des concepts de la relation de soin, me permettra de mieux comprendre la situation et d'améliorer mes compétences professionnelles dans ce domaine.

- Éclairage conceptuel

Le soin relationnel décrit précédemment se situe au cours d'un entretien thérapeutique, c'est à dire une relation de face à face qui se pratique entre IDE et patient, qui s'inscrit dans la relation d'aide au près de la personne souffrante et au cours duquel il est indispensable de pratiquer l'écoute active et l'observation.

Comme énoncé en introduction toute relation implique un communication verbale ou non. En effet, il existe un para-langage, un langage du corps qui traduit nos émotions malgré nous, de façon inconsciente. Pour cette raison l'observation du patient, son regard, sa posture, ses gestes, ses expression est essentielle car ils traduisent des émotions, des intentions. Dans la situation qui nous occupe M. Le Guirec se tient comme recroquevillé, les épaules rentrées, la tête baissée, la jambe droite ne cessant de remuer, son visage fermé, rouge en sueur : ces gestes et sa posture nous informe sur les sentiments du patient en début d'entretien : ils marquent les traits d'une anxiété, d'une angoisse. Il paraît se faire tout petit, comme s'il voulait disparaître, ne pas être là. Selon J. Salomé, psychosociologue, « la souffrance est parfois si envahissante qu'elle déborde le corps, le visage, la voix. »

Pour tenter de lever ses appréhensions, j'accompagne mes mots d'un sourire qu'il me renvoi et qui semble le détendre. Le sourire est certainement le meilleur outil du soignant, il est propice à la communication, c'est un signe de confiance.

Au même titre que le langage corporel, la proxémie, c'est à dire la distance physique que l'on installe entre le patient et le soignant a une incidence sur la qualité de la relation. Je décide de m'installer en face de M. Le Guirec mais à un peu plus d'un mètre de lui. Cette distance permet une bonne communication, nous ne serons pas obliger de lever le ton pour nous entendre, mais elle marque également une distance acceptable pour le patient. Je ne m’immisce pas dans sa sphère intime ce qui pourrait être traduit comme une intrusion, une agression.

En psychiatrie, en plus de la distance physique, il est important d'instaurer une distance thérapeutique. Celle-ci doit être considérée comme un outil pour la stabilité de la relation, dans le sens où elle sépare tout en gardant une approche suffisante pour que le patient se sente accompagné. Dans cette situation je ne suis pas certaine d'avoir su instaurer la bonne distance en me laissant envahir par mes émotions au détriment de celles du patient. Je n'ai pas réussie à mettre de la distance entre le vécu de M. Le Guirec et le mien et me suis laissé envahir par mon affect. Les conditions à respecter afin de conserver une « bonne distance » sont : connaître ses limites, être capable de passer le relais à d'autres soignants, connaître les limites de la relation soignant-soigné et ne pas les franchir. Règles que je ne maîtrisais pas suffisamment pour assurer un entretien thérapeutique efficace.

L'écoute active est également un des outils principaux du soignant, il est indispensable de savoir écouter l'autre mais sans comparer avec son propre vécu. Il n'y a en effet pas de relation d'aide sans empathie mais l'empathie c'est percevoir ce que ressent l'autre, se mettre à sa place sans confusion avec ses propres affects.

Pour faire face à la douleur, à l'angoisse, soignant comme soigné nous mettons en place des mécanismes de défense pour nous protéger, mais ceux-ci peuvent nuire à une relation de soin.

Face à la violence des propos de M. Le Guirec, je me suis projeter dans la situation du patient avec mes propres sentiments, avec mon vécu, mon histoire.

J'ai d'abord utilisé l'esquive comme mécanisme de défense en changeant de sujet lors de l'entretien. Me sentant submergée j'ai eu recours à l'évitement en interrompant l'entretien, pourtant salutaire au patient. Et face à l'angoisse d'un nouvel entretien, j'ai éviter le sujet avec le patient et n'ai jamais fixer de nouveau rendez-vous.

Lors de cet entretien, ma réaction émotionnelle a donc été un obstacle à la relation de soin entre

M. Le Guirec et moi.

Je ne suis pas satisfaite de moi, ni fière de mon comportement. J'aurai dû peut-être refuser de réaliser l'entrevue sans encadrement. En effet, je ne m'y étais pas suffisamment préparée et n'étais pas assez expérimentée.

Ensuite j'aurai du savoir passer le relais à un membre de l'équipe, faire part des difficultés rencontrées afin de me faire aider.

Cette prise de recul m'a permis de comprendre qu'un entretien thérapeutique n'est pas une simple conversation entre deux individus. C'est un soin que l'on prépare, qui requiert des compétences professionnelles au même titre qu'un soin technique. Il ne suffit pas seulement d'avoir un bon quotient relationnel pour mener à bien un entretien.

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