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Sciences de l'éducation.

Par   •  7 Juin 2018  •  2 717 Mots (11 Pages)  •  440 Vues

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On notera également un côté très positif du selfie : c’est « une pratique qui vient d’en bas et pas d’en haut », le public étant le « bas » et les célébrités étant le « haut ». Avec les selfies, se sont maintenant les individus provenant de la classe sociale populaire et moyenne qui véhiculent les normes et comportements à adopter au sein de la société, et ce sont les célébrités qui les imitent. On peut alors dire que le selfie est une forme de « lisseur social », qui met tous ses adeptes au même rang.

« La force du selfie est qu’il épouse une tendance largement répandue » Fanny Georges, sociologue.

Partie III - … ou un danger virtuel ?

Actuellement, les selfies prennent de plus en plus d’ampleur dans notre société et on constate qu’ils peuvent empiéter sur certaines normes et valeurs qui nous sont propres. En effet, on a enregistré cette année près de 20 décès causés par la prise d’un selfie. Un chiffre énorme qui a poussé certain pays à prendre des décisions concernant ce type d’autoportrait. En Russie, le gouvernement a sortie en juillet dernier, un guide sur les « selfies sans danger » en espérant sensibiliser les russes aux nombreux accidents causés par la prise de selfies dans des conditions dangereuses. Le ministère de l’intérieur russe a suggéré que chaque personne réfléchisse avant la prise de selfies, « pour ne pas que ce soit le dernier ». Des paroles crues, qui ont pour but de faire réagir les citoyens du monde entier. Nous sommes confrontés à tellement de danger au quotidien, qu’il serait préférable d’éviter les situations critiques dès qu’on le peut.

La plupart des victimes avaient en général, entre 18 et 22 ans. Elles sont soit tombées ou se sont fait percutées par un véhicule en voulant prendre un selfie.

Un pays se démarque particulièrement concernant le nombre de victime, c’est l’Inde. Effectivement, les selfies sont mortels dans ce pays, selon une étude de l’Université américaine Carnegie Mellon, 76 personnes ont trouvé la mort lors d’une tentative de prise de selfie durant les deux dernières années. Pour exemple, un touriste japonais est décédé après avoir glissé sur les escaliers du célèbre mausolée de marbre blanc en prenant un selfie. Suite à ces statistiques considérables, le gouvernant indien a interdit la prise de selfie dans certains lieux jugés comme dangereux. La pratique du selfie n’a donc aucune limite et met en danger certains principes et valeurs fondamentales de la société.

Mais encore, ces selfies ont pour but de se mettre en évidence. Etre vu est pour la nouvelle génération une condition essentielle pour exister dans notre monde. Les prises de selfies sont avant tout motivées par la gloire et le paraître. Il y a une tendance narcissique et flattant l’ego, car les utilisateurs mettent leur vie et se mettent eux-mêmes en avant. Selon certaines personnes, le selfie peut donc être associé à l’exhibitionnisme. Chacun se sent contraint de propager de nombreuses photos pour subsister. Ce phénomène s’est tellement amplifié, que chacun souhaite être considéré comme le meilleur, au péril des plus discrets et plus fragiles. C’est devenu un acte social où le regard et le jugement des autres est crucial. Néanmoins, cela peut mettre en danger l’estime de soi, un simple commentaire peut affecter l’image personnelle. C’est alors qu’on constate que ce sont les filles qui sont le plus amenés à être touché, elles qui adorent s’opposer aux autres et pour qui l’apparence est primordial.

Mettre en péril son estime de soi peut parfois amener les jeunes à avoir des troubles de la personnalité narcissique. Effectivement, selon une étude américaine, ces troubles sont trois fois plus élevés chez les personnes de 20 ans que chez les personnes de 65 ans. Ces troubles de personnalité narcissique se traduisent par une estime surdimensionnée de soi, une quête permanente d’admiration, une sensation de soumissions des autres… D’après Fanny GEORGES, sociologue et maître de conférences à la Sorbonne, « il s’agit d’un narcissisme assumé et partagé, car l’objectif consiste aussi à communiquer vers l’extérieur en se mettant en scène […] en attente de « j’aime » ».

Mais curieusement, ils ont toujours le sentiment de ne pas être assez aimé.

De plus, les maladies mentales et les troubles alimentaires peuvent affectés ces personnes égocentriques mais aussi surgir chez les personnes ayant développées un sentiment narcissique négatif.

Partie IV - Alors que faire face à cette nouvelle mode qui a envahie le monde ?

Faut-il mettre en garde les enfants contre cette pratique ? Yves-Alexandre Thalmann ne le juge pas souhaitable : « Il faut éviter les discours moralisateurs que les adolescents refusent d’accepter et d’écouter ». De même, Sylviane conseille aux parents et aux institutions d’agir sur un « un mode de responsabilisation et de confiance » : « L’école, où les adolescents passent le plus de temps finalement, doit aussi être vigilante sur ces questions et encadrer les adolescents, les accompagner dans une démarche réflexive. L’école doit leur permettre de développer leur esprit critique ». Yann Leroux conseille lui de prendre le temps de réfléchir à ce besoin de s’exhiber. C’est aussi l’occasion de travailler sur soi.

Le psychologue clinicien Yves-Alexandre THALMANN veut dédramatiser le phénomène de « selfie ». Selon lui, « tous les gens le prennent pour de l’exhibition mais c’est autre chose. On a conscience de ce qu’on présente aux autres ». Se « selfiser » c’est vouloir se rassurer : « À l’aide de cette pratique, on vérifie, on teste simplement ».

D’après lui « ce qui n’est pas exposé n’est pas vécu. Être vu est la condition pour exister. » Il reconnait cependant que ce phénomène comporte des risques.

Ce n’est donc pas la pratique en soi qui est dangereuse, mais le plaisir de se montrer, qui peut devenir une addiction.

Nous pouvons dès lors dire que le selfie est un phénomène de mode. Toutes les générations prennent part à cette pratique, mais pour diverses raisons: pour une occasion particulière, devant un monument historique ou tout simplement pour se montrer sur les réseaux sociaux. En effet, c’est le « côté sombre » de cette pratique car le selfie est est souvent utilisé de façon abusive par les anonymes autant que par les célébrités. Cette pratique est souvent montrée du doigt comme étant une

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