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Le blé de Tunisie

Par   •  20 Mai 2018  •  7 424 Mots (30 Pages)  •  506 Vues

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Le blé dur est allotétraploïde (deux génomes : AABB), comptant au total 28 chromosomes (2n=4x=28), contenant le complément diploïde complet des chromosomes de chacune des espèces souches. Comme telle, chaque paire de chromosomes du génome A a une paire de chromosomes homéologues dans le génome B, à laquelle elle est étroitement apparentée.

Les analyses cytologiques et moléculaires laissent croire que les sous-espèces de T. turgidum seraient issues de l’hybridation naturelle de Triticum monococcum L. ssp. boeticum (Boiss.) (synonyme : Triticum urartu : AA) avec une espèce de blé diploïde inconnue, contenant le génome B (Feldman, 1976). Le résultat de cette hybridation naturelle est l’amidonnier sauvage qui a été domestiqué plus tard sous la forme du blé amidonnier (Triticum turgidum ssp. dicoccum (Schrank) Thell.), qui s’est répandu du Moyen-Orient jusqu’aux grandes régions productrices de la Méditerranée, y compris en Egypte et l’Afrique du Nord (Bozzini, 1988) (Figure 1). Des milliers d’années de culture et de sélection ont abouti à la formidable variabilité des blés tétraploïdes issus de l’amidonnier sauvage. Un certain nombre de sous-espèces ont donc été caractérisées, principalement d’après les caractères morphologiques (van Slageren, 1994) : T. turgidum ssp. paleocolchicum, T. turgidum ssp. polonicum, T. turgidum ssp. turanicum, T. turgidum ssp. carthlicum, T. turgidum ssp. turgidum et T. turgidum ssp. durum. Parmi tous les blés tétraploïdes cultivés, T. turgidum ssp. durum est de loin le plus important.

[pic 1]

Figure 1 Carte de la diffusion de la culture du blé (dates par rapport à aujourd’hui)

Toutes les formes diploïdes et tétraploïdes de blés cultivées présentent des épis qui ont perdu la capacité de dissémination à maturité. Par contre, toutes ces formes possédaient des glumelles fortement rattachées aux caryopses à maturité. Une deuxième modification est apparue parmi les formes cultivées de céréales lors du processus de domestication: la présence de glumelles qui se détachent facilement à la maturité des épis. Il s’agit d’une mutation qui est sous contrôle génétique mendélien simple et facilitant la séparation des glumelles des caryopses au moment du battage des épis. Cette mutation est survenue lors de l'évolution d'une nouvelle sous-espèce, T. turgidum ssp. durum, qui fait son apparition il y a environ 9000 ans dans les sites archéologiques de la Syrie puis dans plusieurs autres sites archéologiques du Moyen-Orient allant de la côte méditerranéenne (Palestine) à l'Iran occidental (Figure 2). Cette sous-espèce remplace rapidement T. turgidum ssp. dicoccum qui disparaît des sites archéologiques depuis 3500 années.

- Taxonomie et classification :

Le blé dur cultivé (Triticum turgidum L. ssp. durum (Desf.) Husn.) est une monocotylédone de la famille des Poacées, de la tribu des Triticées et du genre Triticum. Il a été classé de différentes manières au fil des années. La classification APG III ou classification phylogénétique, est la troisième version de la classification botanique des angiospermes établie en 2009 selon les travaux de l'Angiosperms Phylogeny Group (APG) (Anonyme 1). Selon cette classification, la taxonomie du blé dur (Triticum turgidum L. ssp. durum (Desf.) Husn.) obéit à la hiérarchie suivante:

Règne : Plantae (végétal)

Sous Règne : Tracheobionta (plantes vasculaires)

Embranchement : Spermatophyta (Spermatophytes = plantes à graines)

Sous Embranchement : Magnoliophyta ou Angiospermae (Angiospermes = plantes à fleurs)

Classe : Liliopsida ou Monocotyledonae (Monocotylédones)

Sous Classe : Commelinidae (Commelinidées)

Ordre : Poales (Poales)

Famille : Poaceae (Poacées) ou autrefois appelées Graminées (Gramineae)

Sous Famille : Pooideae (Pooïdées)

Tribu : Triticeae (Triticées)

Genre : Triticum L., 1753

Espèce : turgidum

Sous-espèce: durum (Desf.) Husn. 1899

Au niveau variétal, le blé dur se différencie en trois types (Souilah, 2005) :

- Les blés d’hiver dont le cycle de développement varie de 9 à 11 mois. S'implantent en automne et caractérisent les régions méditerranéennes et tempérées. Ces blés subissent une vernalisation pendant des semaines à des températures de 1 à 5°C, pour amorcer la transition de la phase végétative à la phase reproductrice (ne peuvent épier qu'après avoir été soumis au froid).

- Les blés de printemps ont un cycle de croissance de 3 à 6 mois. La différence principale avec le blé d'hiver est que le blé de printemps supporte assez difficilement les températures basses. Ils n'ont pas de périodes inactives et ne peuvent survivre à de très basses températures. Leur épiaison ne dépend que de l'allongement de la durée du jour. C'est grâce à lui que des régions à hiver trop rude tels que la Sibérie occidentale et le Canada sont devenus de gros producteurs.

- Les blés alternatifs sont intermédiaires, au plan tolérance au froid, entre les blés d'hiver et ceux du printemps.

- Description générale, culture et emploi :

Le blé dur (Triticum turgidum ssp. durum) est une plante herbacée annuelle, monocotylédone, autogame, allotétraploïde (2n=4x=14) et qui possède une photosynthèse en C3. Il s’agit d’une graminée formée d'une tige à feuilles alternes portant un épi constitué de deux rangées d'épillets sessiles et aplatis. Les fleurs sont nombreuses, petites et peu visibles. Elles sont groupées en épis situés à l'extrémité des chaumes. En botanique, la tige des Poacées est nommée chaume. Lors de la germination de la graine, il y a apparition d’une première petite racine, la radicule, qui perce les téguments de la graine à partir de l'hypocotyle suivie de l’apparition de la première feuille au sommet du coléoptile. Ensuite chaque plante développera un système racinaire permanent de type fasciculé (en faisceau)

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