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SOCILINGUISTIQUE AU MAROC

Par   •  24 Avril 2018  •  1 905 Mots (8 Pages)  •  539 Vues

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culturel et commercial. Avec le peuplement et la sédentarisation des tribus arabes au Maghreb, le lexique du Maghrébin s’enrichie par des mots d’origine arabe. Puis, en 1492, la date de déclin de la civilisation musulmane en Europe, le Maroc a reçu des nuées de réfugiés de l’Andalous, ces réfugiés dont la plupart d’eux sont des juifs et musulmans nommés des mauresques se sont propagés au nord du Maroc. Ce qui va ajouter d’autres mots de la langue espagnole au parler du marocain. Les phénomènes historiques prouvent que dans chaque époque que rarement qu’on trouve le monolinguisme car dans chaque langue en elle-même et pour elle-même il y a des emprunts d’une autre langue qui peut être de la même famille ou d’un groupe dominant.

D’une manière générale, « le bilinguisme est la situation dans laquelle les sujets parlants sont conduits à utiliser alternativement, selon les milieux ou les situations deux langues différentes. »(DUBOIS et al. 1991, p.66)

1.1.4 AMÉNAGEMENT LINGUISTIQUE

Le processus de l’arabisation s’insère dans l’aménagement linguistique, alors qu’est-ce que c’est l’aménagement linguistique ? Jean Claude Corbeil, dans une communication, qu’il animait au deuxième colloque franco-arabe de terminologie à Rabat et qui avait pour thème « aménagement linguistique et développement » résume ainsi le processus d’aménagement linguistique à :« Un effort de rationalisation des choix à faire et des mesures à prendre » pour mettre en œuvre une politique linguistique qui, tout en respectant les aspirations culturelles des pays, » permet les mutations socio-économiques jugées souhaitables par eux »(Laforge et bilinguisme 1987, p.386)

L’aménagement linguistique vise à résoudre les problèmes crées par la coexistence de plus d’une langue ou de plus de variété linguistique de la même langue sur le même territoire appartenu à un seul groupe dominant. « Ce processus peut s’exercer sur le statut de la langue, c’est-à-dire sur la position de la langue par rapport aux autres langues dans un contexte social et culturel donné. ». Nous constatons au Maroc, comme territoire caractérisé par le plurilinguisme, autrement il comprend la présence de deux langues pesantes, l’arabe et l’amazigh. L’intervention de l’État est pour régler les problèmes linguistiques en instaurant une langue standard et commune à tous les membres de l’État. Le Maroc avait choisi normalisé l’arabe comme langue officielle. Mais l’arabe comprend à son tour une variété dialectale selon les régions et les effets des langues voisines. Ce qui pousse les linguistes arabisant à procéder à la planification linguistique que Laforge l’a définit par : « La seconde composante de l’aménagement linguistique consiste en l’aménagement de la langue elle-même, activité qui prend toute sa signification dans le cadre de travaux de la traduction et de la terminologie. » (Laforge et bilinguisme 1987, p.386)

Les groupes sociaux qui tiennent le pouvoir, choisissent, dans un contexte et une situation de plusieurs langues, une langue qui a un poids démographique et littéraire et qu’elle possède une grammaire, un lexique et acceptable par la plupart des membres de la communauté linguistique. Dans la deuxième partie qu’on la désigne par la planification linguistique : « L’ensemble de mesures ordonnées prises par un Etat pour la normalisation d’une langue ou de son emploi. La planification linguistique peut être à elle toute seule la politique linguistique ou en former seulement une des parties. » (DUBOIS et al. 1991, p.367) Elle se résume dans la régularisation d’une langue au niveau de la forme par l’ajout des morphes ou la substitution d’un phonème par un autre pour créer et se distinguer d’une autre communauté. Dans l’Egypte, on prononce « gamila » -belle- ; au Maroc on le prononce « jamila ». On déduit que le phonème /j/=/g/. En arabe égyptienne, nous remarquons dans l’expression « baḥibbak », le morphe {ba} est pareil aux morphes {kan} et {tan} de l’arabe marocain « kanḥabbak » et « tanḥabbak ».

Quand un groupe dominant (l’État) impose une langue comme officielle et marginalise les autres, il recoure à l’argumentation par la Tour de Babel qui dénote le plurilinguisme et le considère comme un bruit ou bavardage qui ne permet pas l’amélioration du mythe unitaire. Mais la destruction ou le schisme d’une communauté linguistique aura lieu quand les ethnolinguistiques ont des cultures basées sur l’ignorance de l’autre comme au LIBAN où on assiste à un pays divisé entre des partis qui n’ont jamais cessé de se quereller et de déclencher des guerres entre les chiites et les chrétiens. Par contre au Maroc où on a l’arabe et le berbère, on témoigne une solidarité grâce au premier et essentiel facteur qui est l’islamisation du plus grand nombre de la population marocaine. L’article V illustre que :

« L’arabe demeure la langue officielle de l’État. L’État œuvre à la protection et au développement de la langue arabe, ainsi qu’à la promotion de son utilisation. De même, l’amazighe constitue une langue officielle de l’État, en tant que patrimoine commun à tous les Marocains sans exception. […] Une loi organique en détermine les attributions, la composition et les modalités de fonctionnement. »(FERNANDEZ et al. 2013, p.24)

Dans cet article, l’arabe est la langue officielle que l’État la protège et la développe ainsi qu’au poids de son utilisation par le peuple. En indiquant que l’amazigh reste comme un patrimoine collectif. À la fin de l’article, nous pouvons déduire que l’article V est une loi qui détermine et précise les attributions (dérivations), la composition et les conditions du fonctionnement de la langue arabe.

L’arabisation du Maghreb a influencé le parler des Amazighs. Elle a donné l’essence à un vocabulaire arabe familier qui mélange, compose, dérive de l’arabe classique, la langue berbère, la langue française, la langue hébreu, la langue latine … pour inaugurer l’arabe marocain. Nous allons projeter de la lumière sur les idiomes articulées et parlées par les marocains dans le chapitre III.

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