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Lectures à "l'eau de rose" Femmes, patriarcat et littérature populaire. Janice A. Radway.

Par   •  9 Juillet 2018  •  1 672 Mots (7 Pages)  •  803 Vues

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Pour comprendre au mieux son analyse, elle a défini ce qu’est la lecture, elle l’a qualifiée comme étant une activité exercée par des individus, dans un contexte social présent. Elle rajoute qu’il y a une différence qui peut être fait entre la signification que produit la pratique de la lecture et la signification du texte lu. Le fait de faire la distinction entre les deux est une méthode pour se rendre compte des contradictions. Par exemple, les romans à l’eau de rose ont des scénarii très stéréotypés où la femme est une chose fragile dont il faut prendre soin et qui finira par se soumettre à l’homme qui n’était pas « gentil » au début mais qui lui aussi finalement se rangera et apportera toute l’attention demandée à la femme.

L’effet de ces scénarios est tel que la femme verra le viol comme une fiction ou quelque chose qu’elle pourrait contrôler et penseras que l’héroïne a vraiment tout gagné car elle à réussit à avoir l’homme, le sexe et l’attention qu’on mérite de lui porter.

C’est d’ailleurs là ou une autre contradiction subvient : aucune de ces femmes ne vont s’allier et revendiquer du changement dans la société. Malgré qu’elles remettent en cause les mêmes choses, le manque d’attention en grande partie, elles ne poussent pas jusqu’à se rassembler et contester le système dans lequel elles sont. L’auteure parle d’une protestation douce qui ne restera qu’individuelle car la lecture est en soit une pratique qui se fait seule. C’est un moment privilégié pour la lectrice. Mais ce système est aussi dirigé par l’organisation capitaliste et la production de masse culturelle qui a fait de la lecture une pratique foncièrement individuelle et qui sait très bien comment manipuler à travers les histoires les femmes pour qu’il n’y est pas non plus de changement dans les rôles sociaux et les normes de l’époque ; que ça soit au niveau de la sexualité ou de la division du travail sexué par exemple. L’auteure n’affirmera pas que les lectrices sont manipulées et donc piégées à ne revendiquer que le strict minimum à cause de ces productions de masse mais elle n’exclut pas cette hypothèse.

Cette protestation est donc créée par l’envie que donne les romans d’avoir un modèle parfait et est amplifié avec l’imagination, cette imagination fait aussi en sorte de contenir la colère des lectrices et qu’elles se contentent de ce qu’elles ont. Le comportement abject du héros sert aussi d’exutoire pour la lectrice. Les sentiments sont tellement présents dans l’écriture qu’ils permettent de justifier un tel comportement. Le héros dans le roman ne relève pas forcément au combien il aime sa compagne mais c’est écrit et c’est comme ça que la lectrice se conforte dans son couple en se disant que son mari à elle, lui non plus, ne montre pas tout et encore une fois elle se confortera à cette idée et ne remettra rien en question même si elle éprouve le besoin de changement dans sa vie.

Elle souligne que la construction de l’intrigue et l’époque est néanmoins en train d’évoluer et qu’il faudra notamment prendre en compte l’effet cumulatif de la lecture. Elle rajoute aussi que nous n’avons pas encore suffisamment de valeurs pour analyser et comprendre dans son entité ce phénomène. Il faudrait des entretiens non directifs que ça soit avec la lectrice ou l’époux mais aussi connaitre plus de choses qui relèvent de leur intimité pour voir s’il y a des effets dans leur quotidien, si elles ont des comportements différents après ces lectures.

Ce texte nous a donc bien ouvert sur l’idée que malgré une pratique qui semble à première vue comme étant pro-patriarcat et pro-système antiféministe se cache bien d’autres effets et composants, qu’à la lecture de livres à l’eau de rose. Le fait de lire comme nous l’avons vu des choses si stéréotypées ou de les connaitre, permet la discussion et permet aussi une petite prise de conscience de la part des femmes et de leur rôle si formaté à ne pas avoir de temps pour elles.

Cette recherche devrait comme l’auteure l’a dit prendre en compte d’autres variables que celles que l’auteur a utilisé pour avoir plus de réponses précises sur les effets de la lecture. Mais c’est intéressant d’analyser comment un produit culturel de masse agit sur un groupe social et que malgré son pouvoir idéologique, il n’a pas forcément les effets qu’on lui attribuerait et d’autres comportements viennent à changer son utilisation.

Comme nous l’avons dit en cours les dominés, en l’occurrence là les lectrices, n’ont pas un rapport totalement dépendant aux œuvres culturelles. C’est aussi avoir une distance face aux contenus des médias et c’est ce qu’elles font même si c’est une protestation douce.

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