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Peut-on réformer l'UEM ?

Par   •  29 Novembre 2018  •  3 519 Mots (15 Pages)  •  361 Vues

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En vue des déséquilibres et des dysfonctionnements de ce système monétaire, des conséquences que cela entraine et de l’endettement public, réformer la zone euro serait compliqué aujourd’hui. Il faudrait de nombreux transferts financiers provenant de l’Allemagne essentiellement et une certaine solidarité. Or certains pays n'accepteront jamais cette situation.

Lorsque l’on regarde la situation générale on constate que la zone euro va mal sur tous les plans et ce depuis le début. Les fondements sont inadéquats, la gestion et l’application le sont tout autant en plus d’être délétères pour beaucoup d’états. Alors que cette monnaie devait rapprocher les pays on constate qu’elle a creusé de fortes disparités et l’on observe un fort manque de solidarité. Après plus de 15 ans, les économistes portent un bilan négatif. La question qui se pose est : pourquoi continuer ?

Plusieurs idées s’articulent autour d’une sortie de l’euro. Prenons l’exemple de la France, deuxième économie de cette zone monétaire. Une sortie entraînerait automatique le rétablissement du franc et permettrait d’abord de stimuler la compétitivité française ainsi que les exportations françaises. Comme l’explique Jacques Mazier, professeur des universités, émérite en économie de l’Université Paris Sorbonne, le niveau de la monnaie nationale pourrait être ajusté régulièrement, pour mieux refléter les caractéristiques de son économie. Une dévaluation pourrait être favorable. Cela permettrait aux secteurs exposés de gagner en compétitivité, en emploi, en part de marché, en activité etc… Cela réglerait un déficit commercial persistant et le déclin des parts de marché des exportations. Or, même si un taux de change flexible est un mécanisme d’ajustement utile et potentiellement puissant pour amortir les chocs temporaires et réduire les déséquilibres commerciaux extérieurs, il faudrait qu’il soit combiné avec une politique monétaire crédible. Par conséquent, le Frexit permettrait de mettre en place une politique monétaire plus appropriée à l’économie nationale et non à celle de la zone euro. Une sortie de l’UEM libérerait la France de diverses contraintes budgétaires européennes et la mise en place d’une politique budgétaire plus contracyclique serait alors plus facile. Une politique contracyclique est une politique budgétaire qui soutient la croissance en temps de crise et c’est aussi une politique plus restrictive en période de surchauffe. De plus, l’article intitulé Rose (2006) dénombre toutes les sorties d’union monétaire depuis la seconde guerre mondiale et explique que la différence de performance macroéconomique entre les pays qui quittent ces unions et ceux qui y restent n’est pas significatives. Il n’y a donc pas de différence entre les économies.

Il est essentiel de savoir qu’une sortie de l’Allemagne ou de la France entraînerait obligatoirement la fin de la monnaie unique car ce sont les deux premières économies de la zone euro. Sans ces deux pays, l’eurozone s'écroulerait sans doute. Or, le traité de Lisbonne en vigueur depuis 2009, ne prévoit pas la sortie de la zone euro sans sortir de l’union européenne. Il n’est donc pas possible de sortir uniquement de cette zone monétaire. Mais ce traité nous dit aussi qu’un pays s’étant retiré de l’UE peut demander une nouvelle adhésion à l’union européenne. Sortir de l’Union Européenne pour sortir de l’UEM ? Sortir de l’UE pour la réintégrer sans revenir à l’euro ? De nombreuses questions et solutions sont étudiées tous les jours. Une réforme ne serait-elle pas alors plus appropriée et plus facile à mettre en place ?

Une reforme possible, comment ?

En effet, même si une sortie de la zone euro serait positive pour la France, il y aurait aussi de nombreuses conséquences négatives. Le problème de surévaluation que le pays rencontre se pose vis-à-vis de certains pays de la zone euro. Or, à l’intérieur de cette zone, comme la France n’est pas si éloignée de la moyenne, les gains supposés en termes de compétitivité prix pourraient être beaucoup moins importants que ce que suggèrent les partisans du Frexit. Cela ne semble cependant pas compatible avec les autres propositions des partisans du Frexit, qui souhaitent aussi priver la Banque de France de son indépendance et autoriser le financement direct du gouvernement par la banque centrale. Ces propositions rendent leur promesse de maintenir l’inflation à un bas niveau après la sortie de l’euro particulièrement peu réaliste. Ils oublient aussi de dire que non seulement les politiques budgétaires contracycliques ne sont pas une spécialité française mais qu’en plus sortir de l’euro pourrait nuire à la crédibilité de la France, et rendre plus difficile l’accès aux marchés nécessaire à la mise en place de dépenses contracycliques.

Emprunter afin de soutenir l’économie quand cela est nécessaire pourrait devenir bien plus difficile et coûteux. Et tenter de contourner ce problème en utilisant la banque centrale pour financer les déficits budgétaires ne serait pas judicieux à un moment où il lui faudra établir sa crédibilité afin d’ancrer l’inflation à un niveau faible ou de défendre un taux de change stable. De plus, de nombreuses entreprises seraient alors en difficultés selon qu’elles ont plus d’actifs ou de passifs convertis en franc. Cette restructuration des dettes, des finances affecterait les créditeurs, les contribuables et les actionnaires. Une sortie de la zone euro est aujourd’hui très peu probable dû à un trop grand nombre de conséquences dévastatrices.

Une réforme est possible selon certains, mais comment ? Bien que la zone euro soit avant tout un projet politique et malgré le fait que la monnaie unique soit arrivée bien après l’UE, si l’eurozone venait à disparaître il y a fort à parier que l’union européenne serait très mal en point. Il est en effet difficile d'imaginer que nous arrivions à garder une politique commune après un tel échec. Il est donc important de chercher des solutions afin de réformer efficacement la zone euro. Quatre mesures pourraient réduire la quadruple crise à laquelle elle fait face : en respectant le cadre institutionnel actuel, il suffirait que 4 institutions puissent remplir d’autres fonctions. Ces quatres institutions sont la Banque Centrale Européenne (BCE), la Banque Européenne d’Investissements (BEI), le Fond Européen d’Investissements (FEI) et le Mécanisme Européen de Stabilité (MES).

Il faut tout d’abord se demander comment résoudre la crise bancaire ? Les banques doivent être recapitalisées

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