Les déterminants de la consommation

...

Cependant on remarque que les vérifications empiriques sont contradictoires, en effet, le comportement des ménages est instable et peut évoluer dans le temps. De plus, si la consommation dépend du revenu, il faut préciser de quel revenu il s’agit ; revenu des ménages, revenu disponible, revenu courant ou bien si la consommation est déterminée par des anticipations de revenus.

Nous avons donc vu qu’il existe des déterminants économiques de la consommation mais qu’en est-il des déterminants sociaux ?

Tout d’abord nous allons nous intéresser à la théorie du cycle de vie Modigliani.

Sa théorie s’explique de la manière suivante, lorsque l’agent est jeune, son revenu est faible et il s’endette facilement car il anticipe de gagner mieux sa vie ultérieurement. Lorsqu’il travaille, l’agent rembourse sa dette et épargne pour sa retraite. Lorsque l’agent arrive à sa retraite, il consomme son épargne passé.

Il part de l’idée que si on raisonne sur l’ensemble de la durée de vie d’un individu qui ne se préoccupe pas de ses héritiers, sur l’ensemble de cette durée les propensions moyenne et marginale sont égal entre elle et égale à 1. L’épargne agit ici comme une variable d’ajustement, elle permet de reporter dans le temps une partie de sa consommation vers des périodes ou les revenus seront moindres que sur l’ensemble de la durée de vie. Les ménages souhaiteraient une consommation relativement stable, ou en progression stable tout au long de leur vie. On introduit donc ici la notion de patrimoine dans le comportement de la consommation, on introduit aussi la notion d’incertitude quant au décès. On part ici du principe qu’à la fin de sa vie l’individu à intégralement consommé son épargne et son patrimoine, cependant cette théorie est décriée car on s’aperçoit en fait que les personnes ne vont pas consommer intégralement leur épargne et vont vouloir léguer un patrimoine à leurs descendants.

Un autre auteur a aussi cherché à déterminer un côté social de la consommation, c’est encore une fois Duesenberry qui souhaite illustrer cela avec un effet d’imitation ou de démonstration.

Duesenberry part du principe que les consommations des agents sont interdépendantes les unes vis-à-vis des autres. On consomme pour acquérir des biens, pour sois même mais on consomme aussi vis-à-vis les uns des autres. La consommation a un côté symbolique. Ex : quand on se promène sur un parking étudiant, on voit une certaine hétérogénéité des voitures alors qu’il y a des différences de revenus. Il distingue deux groupes sociaux, un groupe avec les ménages plutôt pauvre et un avec les ménages plutôt riche. On cherche toujours à imiter la consommation des groupes sociaux au-dessus de nous, on a une propension moyenne à consommer plus élevé que la classe sociale qui est au-dessus de nous. Il observe donc que sur le long terme, lorsque le revenu augmente, la PMC ne diminue pas mais est constante et que de manière générale, une hausse du revenu se traduit par une faible PMC chez les riches, alors que chez les pauvres qui cherchent à les imiter, cette dernière est très élevée.

Nous avons donc vu que la consommation est principalement déterminée par des déterminants économiques liés au revenu mais qu’elle pouvait aussi dépendre de déterminants sociaux. Malgré toutes ces théories il faut bien prendre en compte que le comportement des ménages peut être instable et peut évoluer dans le temps. Enfin, je souhaiterais terminer en citant Jacques Delors : «La société de consommation a privilégié l'avoir au détriment de l'être." On peut voir à travers cette citation tout le paradoxe de nos sociétés de consommations d’aujourd’hui, on consomme pour consommer, les gens sont de plus en plus égoïstes. Dans nos sociétés où la recherche du bonheur est très importante, peut-on encore atteindre ce but avec nos modèles de consommation ?

...