L’Europe : Un environnement peu favorable à l’émergence de géants digitaux ?
Par Junecooper • 21 Août 2018 • 9 577 Mots (39 Pages) • 424 Vues
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De nouveaux trublions américains suscitent de nombreuses controverses, mais malgré cela ces entreprises se sont déjà largement internationalisées et sont valorisées plusieurs milliards de dollars. Après les GAFA ou GAFAM, on trouve aujourd’hui le terme NATU apparaître pour évoquer ces nouvelles firmes : Netflix, Airbnb, Tesla et Uber sont la nouvelle génération d’entreprises digitales qui partent à l’assaut du monde.
Les entreprises du digital américaines allient toute une expérience utilisateur parfaitement élaborée, des performances excellentes au service d’une proposition de valeur et un soutien très fort du capital californien et des marchés boursiers. « Ces plateformes ont identifié avant les autres le cœur du réacteur de l’économie numérique. Effets de réseau, flux d’audience, dynamique contributive, la data est le point central de la construction des nouveaux modèles. L’économie numérique est une économie de la donnée », déclare Francis Jutand, directeur scientifique de l’Institut Mines-Telecoms.
L’expérience utilisateur, l’UX (User Experience) pour les puristes, est effectivement un savoir-faire essentiel des acteurs digitaux. On ne parle d’ailleurs plus de clients tant les modèles économiques de plateformes ont fait diverger les modèles d’affaires classiques. On voit donc aujourd’hui des plateformes avec des modèles bi-face voir multiface ou les principaux utilisateurs ne sont pas ceux qui génèrent des revenus. On peut prendre l’exemple de Shazam qui est un système de reconnaissance musicale. Shazam ne fait pas payer les utilisateurs qui passent sur sa plateforme pour identifier une chanson qu’ils écoutent à la radio ou ailleurs. Ce sont d’autres types de plateformes de streaming musicales qui paient alors Shazam pour tous les potentiels clients qualifiés et prêt à consommer de la musique.
La donnée et la capacité à l’exploiter sont également une des compétences de ses majors. C’est ainsi par ses grandes entreprises que se sont développées toutes les technologies sous-jacentes au big data tels que le data mining, le machine learning ou le deep learning. Ces nouvelles technologies qui mélangent l’algorithmique et les mathématiques, révolutionnent les possibilités des possesseurs de données que sont ces mastodontes du digital. On peut citer l’exemple d’Uber qui transforme la quantité de données à sa disposition sur le trafic, (par heure, par secteur géographique, par nombre de chauffeurs à disposition) en un avantage concurrentiel imparable. Uber est aujourd’hui en mesure d’offrir un temps d’attente inférieur à 4 minutes en ajustant les paramètres de sa plateforme et ainsi disposer d’un nombre de véhicule optimal pour la demande.
Ces géants du digital américain sont donc des nouveaux maîtres de la donnée. Ils capitalisent sur leurs utilisateurs en leur offrant toujours plus de valeurs ajoutées. Cela leur permet ainsi de les captiver dans leur écosystème et augmenter le temps qu’ils y passent, l’argent qu’ils y dépensent….
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En Asie
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La Corée du Sud
Si l’on continue notre revue du monde digital en Asie, il est presque naturel de débuter par le pays qui abrite Samsung, le premier constructeur de téléphone portable et l’une des rares marques qui fait de l’ombre à Apple : La Corée du Sud. Ce pays a réussi à inverser la tendance sur le marché asiatique en prenant le leadership au Japon sur les nouvelles technologies mobiles. Les marques Samsung, LG son turbulent et sérieux challenger, puis Pantech un acteur plus local, ne laisse à Apple que 6% de part de marché sur le marché sud-coréen. De plus les deux premières marques ont réussi à largement diffuser leurs technologies au travers le monde. Ce pays qui compte « seulement » 50 millions d’habitants a réussi à faire émerger des entreprises notables dans le domaine des nouvelles technologies. Le gouvernement coréen fait des solutions mobiles une priorité nationale et challenge donc les opérateurs locaux pour mettre à disposition un réseau qui semble être un des plus évolué sur la planète. La Corée est ainsi le précurseur sur le déploiement de la 5G. D’ici deux ans l’opérateur U+ local (qui est le troisième avec SKT et KT) proposera le déploiement de la 5G.
Il ne fait aucun doute que Samsung et LG ont profité de cet environnement pour s’imposer dans le peloton de tête des leaders internationaux des producteurs de Smartphone. Toutefois la position de leader détenu par Samsung depuis de nombreuses années se voit attaquée notamment par les acteurs chinois Huawei et Xiaomi qui prennent des parts de marchés non négligeables.
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La Chine
Ces acteurs chinois ont bien d’autres activités et deviennent d’ailleurs omniprésents dans le monde de l’IT. L’ogre chinois Huawei s’attaque également au monde professionnel et part à l’assaut des marchés détenus historiquement par IBM, Dell, et HP. C’est également le cas pour une autre firme chinoise aujourd’hui bien connue comme Lenovo qui constitue une marque montante de l’écosystème digital chinois. Mais il serait réducteur de parler de la Chine comme un pays fabricant de solutions « Hard, », l’empire du milieu détient aujourd’hui des acteurs majeurs du digital qui n’ont pas grand chose à envier aux leaders américains. Ces derniers ont d’ailleurs du mal à pénétrer ce marché et décoder les spécificités des utilisateurs chinois. Ainsi les GAFA n’existent quasiment pas en Chine, par contre leur équivalent qui se font nommer les BAXT (Baidu, Ali Baba, Xiaomi, Tencent) font figure de chefs de file de l’économie digitale.
Baidu, dont l’activité principale est celle d’être le principal moteur de recherche en Chine avec 60% des recherches, compte un chiffre d’affaires de plus de 10 milliards en 2015 et surtout une progression de 35% par rapport à 2014. C’est le quatrième site au monde le plus visité derrière Facebook, Youtube et Google.
Ali Baba est l’équivalent chinois d’Amazon et n’a rien à lui envier en terme de chiffres. L’ensemble de ses sites voit transiter plus de 400 milliards de dollars de transaction soit l’équivalent de 4% du PIB chinois. L’entreprise qui a fait la plus grosse introduction en bourse de l’histoire à Wall Street en 2014 fait un chiffre d’affaires de plus de 11 milliards en 2014 avec 35% de croissance et une valorisation à 193 milliards de dollars.
Xiaomi
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