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L'utilitarisme

Par   •  29 Mai 2018  •  3 327 Mots (14 Pages)  •  433 Vues

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On retrouve dans nos sociétés démocratiques une grande influence des utilitaristes. Par exemple le concept « d’une personne égal un vote » est un des héritages de la pensée utilitariste. D’autre part, le bonheur du plus grand nombre est aujourd’hui utilisé comme indice pour évaluer une politique. La critique que l’on peut faire lors de la réduction des budgets accordés à des services que nous jugeons d’essentiels pour les individus découle d’une vision utilitariste car nous aspirons au bonheur du plus grand nombre. La philosophie morale contemporaine définit deux styles éthiques fondamentaux. Face au style utilitariste, on trouve alors le style que l’on appelle contractuel. D’un point de vu contractuel, on considère comme mauvais un acte si « il est effectué dans des circonstances qui seraient interdites par tout système de règles pour la régulation générale du comportement que personne ne pourrait raisonnablement rejeter comme fondement d’un accord général éclairé et volontaire » Contracutalism and Utilitarianism de Sen et Williams. Rawls est considéré comme le plus célèbre représentant de ce style contractuel dans la philosophie contemporaine. De cette façon, Rawls va résumer cette nouvelle conception de l’utilitarisme social en rappelant que la satisfaction d’un désir a de la valeur en elle-même et qu’il est nécessaire de prendre en compte cette valeur quand on décidé de ce qui est juste. Cette théorie de la justice sociale de Rawls va grandement influencer la conception de Sen sur la distribution des ressources. Amartya Sen va également réfléchir sur cette notion. Il considère alors que l’optimum de Pareto est le seul survivant de l’utilitarisme. A. Sen développe ensuite une conception moderne de l’économie du bien-être en partant de l’utilitarisme. Un état social est défini comme optimal au sens de Pareto si et seulement si il est impossible d’accroitre l’utilité d’un individu sans réduire celle d’un autre individu. Cela pose donc un problème car l’on peut être dans un état optimal au sens de Pareto même si certains meurs de faim mais que d’autres baignent dans l’opulence car il est impossible d’améliorer le sort des plus pauvres sans réduire la richesse matérielle des plus riches. C’est alors que Sen va réfléchir à une économie du bien-être. Parmi les trois principes fondamentaux sur lesquels reposent l’utilitarisme Le welfarisme qui suppose que c'est le bien- être tiré des préférences qui est déterminant dans le choix d'une alternative. Le classement après sommation: un choix sur une alternative est effectué en fonction non seulement de l'information sur elle mais aussi en fonction de la somme de toutes les utilités relevant de celle-ci. Le conséquentialisme détermine l'utilité d'une action, d 'une norme ou d'une préférence sur une situation par leurs conséquences. Sen ne retiendra que le Welfarisme et le conséquentialisme. En effet, il rejette le classement des sommations du fait de son effet inégalitaire. Par la suite il fera également une critique du welfarisme

Maintenant que nous avons vu les définitions de l’utilitarisme suivant Bentham et Mill puis la vision avec des économistes contemporains, nous allons voir que ces derniers nous montrent que cette doctrine connait des limites et vont donc émettre des critiques.

Amartya Sen va en effet critiquer l’utilitarisme en partant sur le principe que cette doctrine est contraire aux droits mais également car il ne prend pas en compte les libertés. Sen va en effet rejeter parmi les trois principaux fondements de l’utilitarisme la « sommation » et par la suite le welfarisme. En effet, pour lui le principe de sommation repose uniquement sur une sommation des utilités en négligeant les problèmes de répartitions plus ou moins inégalitaire de cet agrégat. Sen critique également Le welfarisme car il considère il met en avant que partant de ce principe, un calcul utilitariste pourrait alors sacrifier la liberté d’un individu afin de maximiser l’utilité des tous les autres. Dans l’économie est une science morale d’Amartya Sen, un exemple nous montre cette idée : dans un pays d’Amérique latine où les autorités ne sont pas en mesure d’assurer la sécurité des individus les plus pauvres, les actes d’auto-défense résultat sur des décès se multiplient. On pourrait alors considérer que si un individu dangereux, l’utilité des citoyens serait alors maximisée car leur sécurité serait plus grande. De la même façon, dans un pays où l’on supprimerait les ségrégations raciales, en réalisant une enquête concernant la maximisation de l’utilité chez le sujet étudié on réaliserait la ségrégation permet de maximiser une partie de la population car cela maximisera leur utilité. En ce sens, le calcul utilitariste est contraire au droit et s’oppose notamment au principe de justice ultime. C’est d’ailleurs ce principe qui nous permet de refuser l’avantage de la ségrégation d’après un calcul utilitariste. Il en résulte alors que l’utilitarisme n’est pas un critère pour penser une société juste et libre et c’est ce que met en avant Sen dans sa critique.

Schumpeter dans Capitalisme et démocratie démontre que la maximisation de l’utilité au niveau social peut provoquer une dérive totalitaire. Pour lui, l’économie tant à se techniciser et à se revendiquer comme une science dure. Le risque que cela entraîne, et ce problème est toujours actuel c’est que cette économie technicisée va conduire à une ingénierie et par conséquent un danger technocratique. Schumpeter nous explique alors que la recherche d’une maximisation de l’utilité au niveau social que nous retrouvons dans nos politiques gouvernementales augmente cette dérive techniciste. En effet, la maximisation de l’utilité permet alors de maximiser la production. Il s’agit à ce moment là d’une équation technique. De cette façon, la technique seule nous serait nécessaire et la démocratie est sans intérêt dans nos sociétés, car remplacé par la technique. C’est ce risque de dérive vers une société technique que Schumpter va donc mettre en avant. A partir du moment où la démocratie n’a plus sa place dans nos sociétés, une dérive totalitaire car il est possible de se passer des libertés sociales et politiques. Le capitalisme aujourd’hui très développé dans nos sociétés génère des crises. Pour résoudre ces crises, une correction technique des disfonctionnements est mise en place pour réduire la pauvreté et les inégalités notamment. D’après Schumpeter, de convictions libérales, nous dit que le socialisme est la conséquence de ces disfonctionnements tel que les inégalités car la politique

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