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Cours de sciences politiques, le vote

Par   •  29 Juin 2018  •  2 643 Mots (11 Pages)  •  500 Vues

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B/ La démocratie électorale.

On considère que le vote est l’expression d’une opinion. Il a fallu pour cela que plusieurs éléments s’emboitent : mobilisation des électeurs, individualisation de l’opinion, organisation et structuration du jeu politique et se soumette à un certain nombre de règles. Comment le vote va-t-il se développer en Europe et plus particulièrement en France à cette époque ? Entrée des masses qui joue un rôle sur l’organisation du jeu politique. Professionnalisation des acteurs politiques. Pour que les citoyens se mobilisent, il faut que le principe d’égalité des citoyens soit bien en place. Il faut que tous les citoyens aient un droit de vote égal. Ce principe n’a pas toujours existé, il existait le vote plural (consiste à donner plusieurs voix à certaines catégories de citoyens). En France en 1820 il existe une loi du double vote accordée aux plus riches. En Angleterre, une loi de 1918 accorde aux professeurs d’université une double voix au nom d’une supériorité intellectuelle. En Belgique au début du 20ème siècle crée un vote familial pour encourager la fécondité, on accorde au père autant de voix qu’il a d’enfants. Naturalisation tardive du principe un homme = une voix. L’égalité n’est pas suffisante à la mobilisation, il faut qu’il existe de réelles différences entres les candidats. Promotion de ces différences par les partis, jouent un rôle essentiel dans la mobilisation électorale. Ils vont se rassembler autours d’un nom, d’un sigle, de symboles… qui permettent d’identifier les partis. Jusqu’en 1848, c’est un suffrage censitaire qui prévôt, ce sont les notables qui font la politique. Les notables disposent du temps et de l’argent. Les électeurs sont peu nombreux, proches socialement et géographiquement. Sous les monarchies censitaires il faut prendre conscience que les marchés électoraux sont de taille réduite. Plus des trois quarts des collèges électoraux comptent moins de 600 votants, 80% des députés sont élus en mobilisant moins de 400 voix. Avec l’instauration du suffrage universel on assiste à une hausse considérable du nombre d’électeurs, on passe de 250 000 à 10 000 000. On bascule donc dans une autre configuration : force du nombre, il devient déterminant dans la compétition électorale. Professionnalisation de la vie politique caractérisée par la création d’une indemnité aux parlementaires. C’est ceux qui vivent par et pour la politique. On voit aussi se structurer des entreprises politiques qui vont produire une offre attrayante comme les programmes des partis. Les partis commencent à organiser des meetings pour convaincre un maximum d’électeurs, démarchage des électeurs… Etre connu facilite l’élection. Ressource politiques ont longtemps été favorisante. Il faut cultiver une popularité, cela suppose de mettre en œuvre des techniques propres au métier d’élu comme aller à la rencontre des électeurs. On assiste à une double standardisation qui fonctionne sur le plan des étiquettes politiques et des savoirs faire électoraux.

Individualisation de l’opinion. Il faut l’universalité d’accès (tous les adultes en âge de voter puissent exprimer leurs préférences), égalité d’influence et l’irresponsabilité de l’acte (aucune sanction ne peut venir frapper un individu pour son choix électoral). Acte autonome, interchangeable et anonyme. C’est un élément essentiel dans le vote d’opinion et dans l’individualisation, cette technologie du secret c’est l’isoloir. Chacun doit pouvoir s’exprimer librement sans subir de pression. L’isoloir est apparu en Australie en 1857, Angleterre en 1872, USA en 1890 et 1913 en France. Egalité des citoyens, avec l’isoloir chacun est assuré du secret de son opinion.

« L’isoloir planté dans une salle d’école ou d’une mairie est le signe de trahison contre les groupes dont il fait parti » JP Sartres. Il soutient le modèle soviétique. L’isoloir est un symbole de trahison car les ouvriers vont pouvoir trahir leur classe sociale. Le secret lié à l’isoloir n’a pas pour fonction première n’est pas de dissimuler son vote aux autres que d’en affirmer le caractère individuel, ne pas subir la pression extérieure. Deux systèmes d’allégeance : l’église et l’aristocratie. Les républicains aspirent à ce que les citoyens ne soient plus soumis à ces deux choses. Visée idéologique, ils vont pouvoir s’émanciper des traditions, des hiérarchies, des groupes d’appartenance.

Il y a une dimension pacificatrice, l’isoloir rend le vote secret et donc réduit les clivages. Avouer son vote est source de tension. A l’abri des regards, les électeurs vont pouvoir exprimer son mécontentement sur un mode pacifique. Cette dimension peut être constatée dans la scénographie du bureau de vote. Le bureau de vote participe à une règlementation très codifiée. Il est structuré par 4 exigences : espace sous surveillance, lieu pacifié, espace consacré et marqué par une inscription spatiale et temporelle (visibilité, solennité, familiarisé). Le bureau de vote est aussi un espace neutralisé seulement affecté à ce devoir civique. Il met en scène l’attachement des citoyens à la démocratie. C’est aussi prouver son appartenance à la communauté. Codification de la loyauté politique. Règles juridiques qui portent sur le financement des campagnes électorales. De plus en plus, la compétition électorale ne s’arrête plus avec la proclamation car il y a de plus en plus à l’émergence d’un troisième tour dans l’enceinte des tribunaux, temps de contestation des résultats, temps des recours, des règlements, des litiges… On assiste à une augmentation régulière du nombre de réclamation. En 1986 il n’y eût que 36 réclamation, 96 deux ans plus tard. Souvent des fraudes au dépouillement par exemple.

Section 2 : les singularités de la scène électorale.

Structuration de l’espace politique à partir de l’axe droite/gauche.

Identification des programmes et des partis = axe droite gauche. Principe d’investiture des partis accordés à certains candidats. Il s’agit de clarifier le profil des candidats. Façon de discipliner la vie politique en régulant l’accès à la candidature. C’est le rôle que jouent les primaires de la droite. Elles ont pour but de désigner un seul candidat. Avec les primaires, la donne change, les électeurs sont maintenant capables de désigner le candidat des républicains. En 1995, faute d’avoir un seul candidat, le RPR a présenté deux candidats : E. Baladur et J. Chirac. Aucun parti politique n’a intérêt à avoir trop de candidats.

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