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L'employabilité en Allemagne

Par   •  8 Novembre 2018  •  1 986 Mots (8 Pages)  •  359 Vues

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De plus, elles ont pour objectif de lutter contre le chômage de longue durée en encourageant les chômeurs de plus de deux ans à se réinsérer sur le marché du travail grâce à des emplois à un euro. Ces emplois sont rémunérés à un euro de l’heure avec un maximum de 30 heures par semaine, ils sont proposés par les communes et les associations et ils viennent compléter les aides sociales perçues par le chômeur.

- L’Allemagne en position de force face aux crises qui touchent le marché du travail :

Les réformes Hartz ont bel et bien eu un impact positif sur le travail. Ces lois ont manifestement participé au rétablissement de l’incitation au retour au travail. Elles ont donc bouleversé ce marché, en 2005, l’année de l’entrée en vigueur de l’ensemble de ces lois, le nombre de chômeurs était de 4,57 millions contre 2,21 millions en 2013.

Parallèlement, le nombre d’actifs ne cesse d’augmenter, ils étaient presque 39 millions en 2005 et sont dorénavant a plus de 41 millions. Cette augmentation s’explique par une arrivée massive de main d’œuvre en provenance des autres pays d’Europe touchés plus durement par la crise économique de 2008.

En effet, durant cette crise, le pays a jugé que les licenciements économiques qui semblent nécessaires à court terme, durant la crise, peuvent par la suite devenir un véritable handicap quand l’économie repart. Pour contrer ces licenciements, le gouvernement allemand a incité les entreprises à utiliser tous les instruments de flexibilité possibles : utilisation des comptes épargne-temps, la réduction du temps de travail et le chômage partiel. Considérant qu’il est préférable de subventionner le travail plutôt que le chômage, l’état allemand a financièrement soutenu les mesures de chômage partiel, les entreprises ont dû payer qu’une partie des coûts salariaux, l’autre partie, évaluée à 75% était prise en charge par l’agence fédérale pour l’emploi. Par la suite, les entreprises ont pu économiser les coûts de licenciements mais surtout celui des recrutements ultérieurs. En contrepartie, les salariés ont pu conserver leurs emplois en acceptant une diminution de leurs revenus et se sentant soutenus par le gouvernement mais aussi par leur entreprise, ils sont restés sereins et la consommation s’est maintenue.

Aussi, les contrats temporaires sont bien plus souples en Allemagne qu’en France, un CDD allemand n’est pas limité dans le temps, il peut durer plusieurs années sans contrainte si le motif de l’embauche reste valable. Si le contrat n’a pas de raison objective, il peut être renouvelé deux fois pour une période maximale de deux ans.

De plus, l’Allemagne doit faire face à une crise démographique, avec une des populations des plus âgées du monde derrière le Japon et un taux de naissances le plus bas d’Europe, l’état allemand a encore une fois montré sa force. Pour éviter la pénurie de main d’œuvre qui se profile, il a été mis en place une politique volontariste pour attirer des talents étrangers en provenance de pays hors de l’Union Européenne. Les migrants qualifiés qui souhaitent travailler en Allemagne bénéficient d’un accès plus facile à l’emploi grâce à la blue card de l’Union Européenne qui est un permis de travail, son but est donc de concurrencer la green card pour inciter les travailleurs qualifiés à opter pour l'Europe plutôt que pour l'Amérique. L’Allemagne a été un des premiers pays à l’introduire, le pays a également passé une loi qui reconnaît les qualifications obtenues à l’étranger.

Pour également faire face à cette pénurie de main-d’œuvre, l’Allemagne souhaite porter l’âge de départ en retraite à 67 ans à l’horizon 2029. Cette réforme des retraites a pour objectif d’assurer la santé financière des caisses de retraite mais également de maintenir dans la vie active un nombre croissant de salariés

- Mais ces réformes font apparaître des disparités au sein du pays :

Mais la réduction du nombre de chômeurs par la mise en place des réformes HARTZ s’est accompagnée d’une montée des inégalités sociales et de la précarité sur le marché du travail. Aujourd’hui, plus de 7,5 millions d’allemands occupent un emploi atypique. Les emplois atypiques prennent en compte les mini-jobs, les emplois intérimaires, les contrats à durée déterminée ou encore les emplois à temps partiel de moins de 20heures par semaine. Ces emplois touchent principalement les jeunes et les travailleurs peu formés. En 2014, l’Allemagne comptait 22,5% de travailleurs à bas salaire (inférieur aux deux tiers du salaire horaire brut médian) contre 8,8% en France.

De plus le coefficient de GINI qui permet de mesurer les inégalités de revenus est passé de 26,2 en 2000 à 29,2 en 2008, sachant que le coefficient de GINI est compris entre 0 qui correspond à une égalité parfaite et 100 qui est donc une inégalité parfaite.

Le taux de pauvreté des personnes avec un emploi a également augmenté car les lois HARTZ ont notamment accru l’offre d’emploi à très faible temps de travail et donc avec une rémunération peu élevée.

D’après l’Eurostat, 12,8 millions de personnes étaient considérées comme menacées de pauvreté, ce qui correspond à un taux de pauvreté de 15,8%. Avant l’entrée en vigueur de la réforme HARTZ, l’Allemagne présentait le deuxième taux de pauvreté le plus bas des pays de la zone euro, ce nouveau taux place l’Allemagne au milieu des pays européens.

Pour conclure, on peut donc dire que le taux historiquement bas en Allemagne s’est construit grâce à plusieurs réformes du marché du travail, notamment par la mise en place des réformes HARTZ qui ont incité la population à travailler. Cette incitation est le fruit d’accès plus aisé à la formation ou encore par la diminution des allocations chômage.

Cette refonte du marché allemand, lui a permis de faire face aux crises qui l’entoure, comme la crise économique de 2008 ainsi qu’une crise démographique qui se traduit par un manque de salariés qualifiés.

Cependant, ces réformes ont également augmenté la précarité au sein du pays. En effet, l’Allemagne connaît un taux de pauvreté important, surtout pour les personnes occupant des emplois atypiques ou peu qualifiés.

Angela Merkel promet le plein emploi en 2025, alors, le plein emploi se fait fait-il au prix de la précarité ?

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