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Délinquance marseillaise

Par   •  18 Mars 2018  •  1 668 Mots (7 Pages)  •  315 Vues

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En outre, cette jeunesse semble donner une gravité très relative aux crimes et délits commis par son entourage, une sorte d'admiration est placée en ceux qui ont fait de la prison, et une haine tenace est vouée aux forces de l'ordre. Au fil des années les réseaux ne cessent de se rajeunir, désormais des jeunes âgés de 11 à 13ans font le guet au pied de l’entrée des cités pour avertir leurs aînés en cas de descente policière, l'âge n'est plus un critère de recrutement. Au Ruisseau-Mirabeau, les jeunes sont éduqués pour ne laisser personne rentrer dans leur quartier, c'est d'ailleurs le plus redouté de Marseille. On remarque une réelle inculcation du délit de la part des aînés, qui avouent devant leurs enfants que "ce n'est pas interdit de voler, c'est interdit de se faire attraper". Ces mêmes jeunes se ventent de leurs exploits devant les caméras de Spécial Investigation, le nombre de plaques de voitures de police arrachées, et d'autres petits delits dont ils sont fiers, on assisste à une véritable banalisation des crimes et délits de la part des jeunes.

Enfin, nous pouvons dire que l'éducation reçue par ces jeunes durant leur socialisation primaire, est d'autant plus dévastatrice lors de la socialisation secondaire. Les trafics et trafiquants se multiplient, depuis une vingtaine d’année, le trafic d’arme a vu une explosion du nombre de points de vente, et depuis 2009, on prend les armes et on s'en sert au sein des trafics. Ces armes servent la plupart du temps pour des fusillades meurtrières liées aux trafics de stupéfiants, chacun lutte pour défendre son territoire ou l’étendre, c'est la loi du plus fort. Un véritable marché d'armes à feu se met un place, il faut désormais seulement 15jours à 3semaines, ainsi que 3000euros pour se procurer une kalachnikov. Entre les détenus encore en prison, et ceux qui en sortent, le marché est très florissant. Par ailleurs, les trafiquants se multiplient à cause de l'appat du gain, lorsque l'on sait qu'un gérant peut gagner par jour entre 12 000 et 13 000 euros, et que même un simple guetteur est rémunéré jusqu'à 100euros par jour, de telles sommes peuvent très vite faire oublier la peur de mourir et les nombreux autres risques encourrus. Ces trafics de plus en plus nombreux mettent en place une concurrence très rude entre trafiquants, qui n'hésitent plus à régler les conflits à coups d'armes à feu, ainsi, on dénombre pas moins de 70 jeunes tués par balle et par an à Marseille, dont la tristement célèbre affaire du Clos Lucé, où Jean-Michel, 16ans fût tué par balle.

Pour finir, il est nécessaire de rappeler que tous ces crimes et délits mènent généralement dans un endroit qui ne fait que les amplifier, la prison. Son rôle est très paradoxal, la prison des Baumettes à Marseille est en énorme manque de places (1800 détenus pour 1400 places), ce qui mène au mélange des petits avec les grands truands dans les mêmes espaces de vie. Ainsi, plutôt que de donner une leçon aux détenus, les prisons ont un rôle d'école du crime, où les plus grands bandits apprennent aux novices comment viser plus haut. A leur sortie, de simples guetteurs, envisagent de devenir gérant de leur propre business, des voleurs à l'étalage visent le vol en bande organisée, et le phénomène ne cesse de s'amplifier.

En définitive, nous pouvons dire que le milieu Marseillais, à la vue de ces multiples caractéristiques, est un milieu dangereux, dévastateur, où transitent drogues, et armes à feu par le biais de sa façade maritime faisant le lien entre toutes les marchandises de la Méditerranée. La jeunesse semble y être de moins en moins consciente et de ce fait de plus plus violente, inspirée par les « exploits » des plus âgés. Ainsi nous dire que dans le milieu marseillais, avec le poids démographique de la jeunesse dans la population totale, l’importance des logements HLM, de la précarité, du chômage, du nombre de personnes peu ou pas diplômées, le banditisme a trouvé un lit sur lequel se développer. Mais rien ne semble pouvoir justifier un traitement politique et un traitement médiatique visant faire de Marseille une exception qui n'aurai rien à voir avec les autres grandes villes Françaises. Il serait beaucoup plus pertinent d’y voir le triste reflet des villes et de leurs banlieues, mises à l'écart et abandonnées, qui se répandent en France et ailleurs dans le monde.

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