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Agnès Van Zanten: La mixité sociale et raciale à l'école

Par   •  11 Mars 2018  •  4 114 Mots (17 Pages)  •  514 Vues

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impose puis en fonction de la concordance entre les valeurs communes au parents et à l’établissement, cela alors va limiter la présence d’enfants d’ouvriers et/ou issus de l’immigration.

Le choix du privé est là aussi justifié devant l’opinion publique par la recherche de l’excellence pour leur enfants mais aussi par la possibilité d’un « recours » face aux défaillance de l’enseignement public.

Le troisième type de stratégie est celui dit des « stratégies résidentielles » qui nécessite le plus souvent des ressources économiques importantes dans la mesure où l’on veut habiter près d’un établissement d’un secteur/quartier aisé. Ici, l’auteure va relever que cette stratégie se voit beaucoup chez des cadres et des professionnels du secteur privé. On remarque que les parents auront surtout envie de faire valoir le fait de concourir au bien-être de leur enfant dans la mesure où ils le rapprochent de son lieu de scolarisation en déménageant.

De plus, ces familles auront à coeur de promouvoir une sorte de « prime morale » (comme il est dit dans le texte) dans la mesure où elles pourront « publiquement » (auprès de leurs connaissances qui partagent les mêmes caractéristiques de classe sociale qu’eux) se vanter d’inscrire leurs enfants dans des établissements du quartier où ils habitent (après avoir déménagés bien-sur) contrairement à d’autres parents qui font en sorte que leurs enfants les désertent en faveur d’un établissement plus ou moins éloigné de leur lieu d’habitation.

La quatrième et dernière stratégie n’est pas tout à fait une stratégie d’évitement dans la mesure où l’on ne « fuit » pas les enfants issus de classes populaires et/ou les enfants issus de l’immigration, cela consiste plus en un plan de « colonisation » des établissements de la part des parents de milieu favorisé n’ayant pas pu ou qui n’ont pas souhaité au travers des stratégies décrites juste avant d’éviter l’établissement de leur secteur où « règne » la mixité sociale.

L’objectif de cette stratégie vise tout d’abord à renforcer le « capital social collectif » de l’école de quartier afin de faire en sorte que les autres familles qui partagent les mêmes conditions sociales et valeurs ne désertent ce même établissement afin de reconstituer un « entre-soi » ailleurs.

Cela sous-entend un certain « contrôle » des parents au sein de l’établissement qui passe nécessairement par des échanges suivis avec les enseignants, par une présence active dans les instances d’information, de concertation, de prise de décision (les commissions, conseils de classe et/d’administration), mais aussi par un certain militantisme dans les associations de parents d’élèves.

Ces pratiques vont ensuite produire par exemple ce que l’on peut appeler des « parcours protégés » au sein de ces établissements fonctionnant en des placements dans des classes selon le niveau des élèves mais aussi par des choix d’options particulières que l’on va déconseiller aux élèves de niveau moyen ou faible qui sont souvent issus de milieu populaire et/ou de l’immigration.

Cependant, par rapport aux autres stratégies, le fait que cette dernière soit peu couteuse sur le plan économique, va d’un autre côté demander un investissement considérable de temps de la part des parents qui la pratiquent dans la mesure où elle demande une « posture de vigilance » qui doit être maintenue régulièrement à l’intérieur des établissements scolaires. De plus elle va demander d’avoir d’excellentes relations avec les professionnels de l’éducation.

C’est pourquoi l’auteure va retrouver souvent dans ce cas de figure, des parents qui occupent des postes de cadres, de professionnels et des membres de professions intermédiaires exerçant des métiers intellectuels et relationnels dans le secteur public dotés d’un capital culturel élevé, et dont les horaires de travail sont relativement peu contraignants.

Malgré tout, ces parents vont penser que ces stratégies sont qualitativement moins bonnes que celles de la défection dans la mesure où ils auront peur d’être des mauvais parents qui n’auraient pas « dotés » leurs enfants de tous les moyens afin de leur assurer le meilleur environnement scolaire possible.

Cependant, ils seront socialement plus satisfait que les autres parents ayant opté pour d’autres stratégies dans la mesure où ils auront laissé leurs enfants côtoyer ceux des groupes sociaux moins bien favorisés au nom du "bien commun » et de l’enrichissement du capital social des établissements scolaires de quartier.

Ils seront perçus comme des parents « citoyens » loyaux à l’école publique de quartier à l’opposé des autres parents tournés seulement vers l’obtention de bénéfices personnels.

II. Les raisons sociales avancées par les tenants de ces stratégies:

Généralement, les arguments qui vont revenir régulièrement de la part des parents de classes moyennes et supérieures vont faire en sorte de minimiser les différences et inégalités liée à l’origine immigrée et à la couleur de peau en les rapprochant plus des inégalités sociales.

Ces derniers auront tendance, pour justifier leurs stratégies, de focaliser leur critique sur les modes de vie et sur la socialisation familiale dans les milieux populaires et immigrés afin de mettre des différences irréductibles et des effets négatifs rendant la mise en oeuvre de leurs stratégies tout à fait légitimes, bien que regrettables.

L’accent mis sur les différences se fera logiquement de manière plus forte chez les parents appartenants aux groupes les moins favorisés des classes moyennes et favorisées car ce sont les plus à même de par leur condition (c’est à dire les plus proches/exposés) à voir leurs enfants fréquenter les quartiers et écoles avec les enfants des groupes les plus défavorisés.

Le discours de ces parents va mettre en cause les individus et plus précisément ce qu’ils désignent les « autres » parents (Dans la mesure où les autres parents désignent ainsi les immigrés, qui sont en effet rarement appelés comme tel. On leur préfère donc l’appellation, les « autres » ou ces « gens-là » ) comme étant les principaux responsables des défaillances constatées dans le fonctionnement des établissements hétérogènes de quartier, cela dans le but d’ériger des barrières symboliques vis à vis de ces catégories.

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