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Pourquoi le progrès n'a t-il pas fait disparaître la religion?

Par   •  6 Juin 2018  •  2 116 Mots (9 Pages)  •  549 Vues

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De cette manière, il s’agira maintenant de mettre en exergue l’insuffisance de la science qui laisse libre court à la religion et empêche ainsi sa disparition au profit du progrès. La science ne permet pas d'expliquer la totalité de la réalité humaine. Si les croyances superstitieuses naissent d'un besoin d'explication, la science ne peut prétendre tout expliquer et ne pas admettre une part d'irrationalité revient à laisser une grande partie de la réalité de côté. En effet, le savoir scientifique est fragmentaire, divisé et provisoire, en effet une théorie scientifique n’est pas infiniment vraie et peut être remise en questions des décennies plus tard. Il ne peut délivrer ni de réponses aux questions sur le sens de la vie, ni sur le déroulement du futur. Or d'une part, les gens ont besoin d'avoir une vue complète du monde, d'obtenir plus de réponses pour être bien. Les superstitions permettent alors une plus grande maîtrise et évitent l'anxiété permanente à l'homme. Ainsi, les grands questionnements que l’on peut se poser sur l’existence humaine peuvent être trop vastes et trop abstraits pour être découvert par la science dans l’immédiat. Or, le genre humain a prouvé qu’il pouvait se retrouver perdu et sans repère si il ne trouve pas de réponse, c’est pour cela qu’il se réfugie dans la religion qui lui ouvre de nouvelles portes et lui permet de répondre à certaines de ses interrogations même si pour cela il doit mettre de côté la vérité universelle et objective. Pour Spinoza, les hommes ont tendance à penser le cours des choses suivant leur propre projet. Ainsi « si la fortune leur était toujours favorable, ils ne seraient jamais prisonniers de la superstition ».

En outre, selon Freud la religion réussi là où la science ne le peut, c’est-à-dire dans la sécurité et le réconfort. En effet, la religion consisterait à déformer les aspects insupportables du monde afin de les rendre plus beaux, même si pour cela il faudrait mettre de côté sa rationalité et sa Raison. Ainsi, l’idée insoutenable pour l’homme d’une mort définitive et pernicieuse, la religion le transforme en un espoir d’avenir dépendant de son comportement au cours de sa vie. La religion permet alors à l’homme de se reposer sur elle avec la promesse d’un bonheur certain après la mort. Karl Marx, affirme d'ailleurs que la religion est une manière de dissimuler les misères humaines. Ainsi, ces religions répondent au désir d'immortalité des hommes et apportent du réconfort aux croyants. Là où la religion rassure, la science ne le peut car incapable de se projeter dans un domaine trop abstrait pour le moment.

Par ailleurs, la religion crée une sorte de diaspora où des fidèles partageant les mêmes intérêts se regroupent. Ainsi, elle comble le sentiment de solitude qui peut se manifester chez l’homme et engendre un lien que la science ne peut mettre en place car beaucoup plus difficile d’accès. En effet, la science détient un langage bien particulier souvent complexe qui peut donner un sentiment d’exclusion pour ceux qui ne le comprenne pas. La religion va alors permettre à l’homme de se sentir aimé et compris par Dieu, qui l’écoute et le guide quand la science ne cherche qu’à mieux comprendre l’univers.

Dans la mesure où science et religion tendent toutes les à nous révéler la vérité sur le monde, elles sont nécessairement en rivalité. L’opposition est d’autant plus certaine que leurs méthodes divergent : la science procède par l’expérience et la démonstration logique, alors que la religion s’appuie sur des révélations divines. Mais ces différences peuvent-elles être complémentaires ?

De cette façon, il conviendra d’avancer que ces deux thèmes que sont la religion et le progrès technique peuvent être complémentaires. On avance alors l’idée selon laquelle la religion est descriptive et non pas prescriptive. Ainsi, elle ne nous dit pas ce qu’il faut faire, comment on doit vivre ou encore comment devrait être le monde, elle nous dit simplement comment il est. De cette manière elle est pratique et non théorique, ce qui laisse le champ libre pour la religion de combler cette espace. On trouve chez Spinoza cette idée d'une dissociation radicale entre la foi et la raison : la seule fonction de la foi, explique-t-il, est de nous faire obéir. La Bible, par exemple, ne vise qu'à cet objectif unique : nous faire suivre la loi morale, c'est-à-dire nous faire aimer notre prochain. Autrement dit, les pouvoirs devraient laisser les scientifiques tranquilles, parce que les progrès scientifiques n'empêchent nullement d'obéir à la loi morale.

Une autre manière de dire que religion et science ne s'opposent pas serait de montrer que même au plan théorique on peut les concilier. C'est la grande idée de Pascal et de Kant : notre raison est limitée, par conséquent il reste une place pour la foi. Sur toutes les questions auxquelles la science ne peut répondre, c'est-à-dire les questions métaphysiques, dont les dogmes religieux font partie, nous pouvons croire ce que bon nous semble, ce qui nous aidera le mieux à vivre ou ce qui nous élèvera, nous rendra meilleurs. Ainsi, ce que notre Raison ne peut percevoir pour des raisons de rationalité, la religion peut prendre le relais et ainsi un scientifique pourra à la fois savoir tout en croyant en une religion, comme il en existe des milliers. Et quand les instruments intellectuels deviendraient insuffisants, la religion prendrait le relais à l’aide des mythe et on parlera de rationalité imparfaite. « Il fallait la transcendance d’un Dieu créateur pour pouvoir poser l’existence d’un monde purement matériel ». Face aux résultats inachevés, partiels de la science, la foi prétend achever la connaissance scientifique. La foi ne serait donc pas rationnelle mais transrationnelle, elle achève ce que la Raison est impuissante à terminer. Ainsi « la foi ne veut pas seulement l’universalité du vrai mais un absolu qui clos la recherche, un fondement utile. Dieu, n’est pas au bout du calcul mais il est appelé par le calcul » selon Tresmontant. L’un n’empêcherait pas l’autre et il deviendrait possible de coexister sans instaurer une supériorité de l’un sur l’autre.

Par conséquent, nous avons pu observer que si les conflits perdurent entre la religion et la science cela ne sous-entend pas obligatoirement la disparition de la croyance en faveur du progrès puisque l’un et l’autre peuvent se compléter. En effet, dans l’évangile selon Saint-Jean il dit lui-même « au commencement il y avait le logos et le logos était Dieu ». Cela suggère que les deux

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