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Stage en Soins de Suite et de Réadaptation Gériatrique

Par   •  25 Octobre 2018  •  1 678 Mots (7 Pages)  •  403 Vues

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Nous sortons toutes deux de la chambre et la dans le couloir attendent patiemment la fille et le fils de la voisine en détresse. Ils me demandent s'ils peuvent entrer et je leur réponds que non car Mme est en soin actuellement, sans en dire plus. Tout en emmenant la patiente avec son fauteuil roulant en tisanerie, je pense à cette famille qui ne sait pas ce qui se déroule en chambre et en sachant bien que c'est grave. Néanmoins, ce n'est pas mon rôle en tant qu'étudiante infirmière d'informer la famille de quoi que ce soit sur les faits (en lien avec l'UE 1.3 législation, éthique, déontologie).

Je reviens alors en chambre, tandis que la famille attend toujours dans le couloir, et en entrant constate que Mme est décédée. L'infirmière m'explique alors que malgré l'oxygène augmentée, Mme à fait un arrêt cardio-respiratoire et que au vu de son état à l'entrée dans le service, elle avait rédiger des directives anticipées demandant un accompagnement paisible sans acharnement thérapeutique. Ce qui a été respecté. Je lui explique que la famille attend dans le couloir, elle va donc à leur rencontre pour les informer de la situation.

Ma question de départ est en tant que soignant, comment faire face à une famille n'ayant pas préparé son deuil ?

J'allais vite me rendre compte que cela n'est pas aisé. En effet, deux réactions différentes se sont alors présentées. La fille de Mme s'est mise à pleurer et à poser beaucoup de questions telles que comment c'est arrivé ? A-t-elle souffert ? Comment se-sont déroulés ses derniers instants ? Etc... Et de son côté, le fils de Mme, lui, sourit et dit que c'est la vie, qu'elle a bien vécue et qu'il était temps pour elle de partir et se met même à rire de la situation en disant que c'est bizarre.

Sur le coup, je ne réagit pas forcément et les écoutes plutôt. Je ne dis rien de particulier hormis leur demander s'ils veulent un verre d'eau ou s'asseoir (en lien avec l'UE 4.2 Soins relationnels). Néanmoins, j'appréhende de dire une bêtise ou de me mettre en difficulté car dans mes questionnements je me dis, pourquoi la fille cherche à savoir tous ça ? Puis j’émets les hypothèses suivantes : soit elle est sous le choc et est dans le déni de l'annonce (en lien avec l'ue 1.1 Psychologie, sociologie, anthropologie), soit elle ressent le besoin de connaître ces détails pour pouvoir faire son deuil (en lien avec l'UE 1.1 également et 4.2), soit elle refuse le décès de sa maman et cherche à trouver une faille dans sa prise en charge, en effet il ne faut pas écarter le risque d'être face à une famille procédurière (en lien avec l'ue 1.3 législation, éthique, anthropologie).

Mais je retiens finalement la deuxième hypothèse du besoin des détails pour faire le deuil. En effet, on ressent par les paroles, les gestes et la postures de Mme un détresse et une souffrance de cette perte. Nous pouvons identifier qu'elle est dans la première phase de deuil qui est le choc et déni. Pour son frère qui cache cette souffrance derrière des rires et des propos tels que « c'est bizarre », nous pouvons penser qu'il s'était préparer à ce deuil car il présente les particularités de la phase d'acceptation malgré l'annonce qui vient seulement d'avoir lieu.

Pour les soignants présents à ce moment, ça n'a pas été facile et ils ont tenu une réunion avec la cadre et la psychologue pour en parler afin d'extérioriser les sentiments, les ressentis face à cette situation.

Pour ma part, dans cette situation, j'ai été à l'écoute des personnes, je les ai accompagnées dans leur deuil par mon empathie et mon écoute de leur chagrin. En leur proposant de l'eau ou de s'asseoir, des petites choses qui paraissent simples, mais qui dans ce genre de situation peuvent être un moyen pour les familles de se sentir compris, écouté, accompagné et surtout pas délaissé. Le soin continue dans ce sens où, il devient relationnel avec les familles après le départ du patient. Ce qui m'a freiné dans ces échanges est mon manque d'expérience, la peur d'aller trop loin dans les informations et sans le vouloir. Je suis donc restée plus en retrait quant à leurs questions et les ai redirigés vers l'infirmière pour leur apporter les réponses. En tant que stagiaire, je pense avoir eu le bon réflexe. De plus, cela m'a permis de voir comment l'infirmière s'y prenait pour leur répondre.

Il n'est pas aisé de faire face à une famille n'ayant pas préparé son deuil, pourtant cela permet d'apprendre à mieux les accompagner et d'améliorer cette prise en charge de leur douleur (psychologique) mais ma question finale et comment s'y préparer pour ne pas sortir du cadre légal et ce en donnant les bonnes informations ?

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