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DIPLÔME D’ETAT DE MONITEUR EDUCATEUR

Par   •  27 Mars 2018  •  2 739 Mots (11 Pages)  •  468 Vues

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Les jeunes accueillis montrent la plupart du temps de réelle carence affective, éducative, psychologique et sociale.

Après évaluation, un accompagnement éducatif global autour d’axes prioritaires telle la santé, la scolarité, la socialisation et la place intra familiale est mise en œuvre. »

Une semaine et journée type voir annexe 2.

Source : Projet de l’établissement page 4 / 5 / 6 / 18

Source : http://www.adsea80.org/nos-etablissements/foyer-educatif-picard

2 – Développement de la situation

Description et analyse :

La situation qui m’a interpellée au cours de mon stage est essentiellement centrée sur un jeune garçon que je prénommerais Yoan.

Il est âgé de 12 ans né à Mayotte.

C’est un jeune, qui dès mon arrivé, évitait tout contact verbal et physique avec moi. (Comme par exemple, ne me répondais pas lorsque je lui disais bonjour, ou faisais semblant de pas m'entendre lorsque je lui posais divers question.)

J’ai pensé au début, qu’il s’agissait d’un jeune réservé, qui avait du mal avec les nouveaux visages, surtout parmi l’équipe professionnelle.

Après mure réflexion j’en ai discuté avec mes collègues, qui m’ont expliqué qu’il s’agissait d’un jeune qui ne faisait confiance à personne, surtout aux adultes vu son histoire. Qui lui fallait beaucoup de temps pour faire confiance à l’adulte.

C’est un jeune né à Mayotte qui vivait avec sa mère et son père, quelques années plus tard Yoan est abandonné par sa mère pour vivre en France, il vivait donc avec son père mais après quelques mois, le père n’en voulait plus, il dit à son fils « je préfère choisir ma nouvelle compagne que toi », il abandonne son fils pour ensuite l’envoyer en France rejoindre sa mère.

Yoan a pris l’avion seul et c’est retrouvé en France, sa maman l’accueilli quelques jours pour le renvoyer ensuite chez sa cousine à Castres car elle n’en voulait pas.

Yoan fuguait à de multiples reprises, disant qu’il subissait des violences verbales et physiques. (Il se faisait insulter, frapper, enfermer en chambre, ne mangé par parfois...)

Ce jeune a donc été placé par le juge des enfants et confié à l’ASE.

Après quelques mois de placement et le travail de l’équipe, sa maman est rentrée à nouveau dans la vie de Yoan.

J’ai donc compris pourquoi cette attitude à mon égard, il ne pouvait faire confiance à personne.

Au fil de mon stage, je montrais à Yoan de l’intérêt pour lui en insistant sur le bonjour, en le questionnant sur ses retours en famille, en lui proposant des activités, en l’écoutant, etc…

Petit à petit, ce jeune s’est rapproché de moi.

Puis un jour, à plusieurs reprises, il me dit que je suis jolie, que je m’habille bien, me demande des câlins etc…

A ce moment, j’y prête peu d’attention, puis quelques jours plus tard, il m’envoie des bisous, et me dit « tu es fraiche » je lui demande de répéter et me répond « non rien, rien », alors que j’avais très bien compris.

Source : Indiqué dans le conte rendu d'une synthèse au sein du foyer

ASE : aide sociale à l'enfance

Il commençait à prendre de l’assurance et prendre une attitude d’adulte (son comportement, sa façon de marcher, sa façon de parler, etc…)

Accompagnement envisagé :

Au début, mon accompagnement était d’insister auprès de Yoan de ma présence, de lui montrer que je suis une adulte en qu'il pouvait avoir confiance et qu’il pouvait compter sur moi (en insistant pour dire bonjour, de m’intéresser à ce qu’il faisait à l’extérieur du foyer, en lui proposant des activités, etc…) au fur et à mesure les rôles se sont inversés, Yoan était en demande de discussions, d’activités, d’exclusivité à son égard… Mais son attitude dite de séduction à surgit, ce qui m’a questionné sur mon investissement auprès du jeune.

Lorsque ce jeune garçon était dans ce mode de fonctionnement dite de séduction, je lui explique que je suis une adulte et que son attitude n’est pas compatible. Qu’il doit rester à sa place d’enfant. Je m’éloigne donc quelques jours et demande à mes collèges de prendre le relais selon les situations (le moment du coucher par exemple, où le jeune demande à être bordé), pour ne pas qu’il s’imagine des interprétations inappropriées, mais tout en restant disponible à ces demandes dans le cadre de mon travail.

Au fil du temps, cette relation s’est équilibrée, le jeune est toujours en demande d’échange avec moi sans vouloir être trop proche de moi. Les termes qu'il utilise quand il me parle sont d'avantage adapté, et son comportement également.

Conclusion :

Avec Yoan, la relation fut complexe, il a fallu instaurer une relation équilibré qui ne nuise pas à son développement, à sa construction d’identité et à l'accompagnement éducatif.

Chaque étape de mon intervention (discussion avec l’équipe, mais également avec l’enfant) était importante pour qu’il comprenne le statut (en tant qu'adulte et professionnel) que j’occupais et le statut (d'enfant, usagé au sein de l'établissement) qu’il occupait.

« Le lien éducateur, enfant se construit progressivement pas à pas, à travers l’attention accordée à l’enfant. Le lien passe par un tas de choses, ce peut être un geste, une présence, une écoute. La relation éducative s’exerce différemment de celle des parents, tout simplement parce que pour l’enfant, l’éducateur reste un professionnel et n’occupe pas la même place subjective et symbolique. C’est-à-dire que l’éducateur n’appartient pas au cercle familial.

Pour finir nous devons être proches des enfants et attentifs à tous leurs besoins. Mais nous ne sommes des professionnels et en aucun cas nous devons substituer à la relation parentale. »

Michel LEMAY disait dans "Un

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