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Analyse pratique en hôpital psychiatrique.

Par   •  22 Juin 2018  •  1 452 Mots (6 Pages)  •  844 Vues

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Pour moi ce qui m’a le plus interrogé et fait réfléchir sur l’hygiène est la réalisation de l’injection en tenue civile. En effet les infirmières ne portent pas de blouse au quotidien au CSA puisque nous sommes dans un service extra-hospitalier et elles ne revêtissent pas cette dernière pendant les injections.

Mon interrogation porte sur l’hygiène et sur le risque de transmission croisée de micro-organismes durant l’injection à cause du non port d’une blouse.

Pour moi, notre tenue civile n’est pas « propre » puisque nous l’avons porté chez nous, dans la rue, dans le métro…, elle est donc souillée par des micro-organismes. La réalisation d’un geste invasif avec cette tenue civile, même dans un environnement propre et avec une hygiène des mains parfaite, fait encourir au patient un risque infectieux. Je me rends compte aussi que je ne suis pas à l’aise pour réaliser un soin technique sans blouse. Mes vêtements ne sont pas adaptés, manches longues, foulards …et surtout je ne me sens pas soignant en tenue civile.

Pour répondre à mes questions j’ai commencé par chercher sur internet les recommandations données par les instances de santé. Le CCLIN sud-est dont nous dépendons recommande le port d’une tunique, d’un pantalon et de chaussures adaptés lors des soins dans un établissement de santé afin d’assurer une protection professionnelle et prévenir la transmission croisée des micro-organismes (Annexe 1) (2). Le CSA est un service extra-hospitalier mais il est rattaché à un établissement de santé nous sommes donc concernés par cette recommandation. Malgré tout nous restons un service en ville j’ai alors réalisé des recherches concernant les cabinets paramédicaux. La HAS (Haute autorité de santé) ne recommande pas le port de blouse en cabinet paramédical faute de preuve sur l’incidence clinique des infections. Cependant il recommande le port d’un tablier ou d’une sur-blouse à usage unique lors des soins (Annexe 2) (3). Au vu de mes recherches j’ai conclu qu’il faudrait au minimum porter une sur-blouse ou un tablier à usage unique.

Riche de ses renseignements je décide de questionner l’équipe à ce sujet. Il m’explique la signification reliée au port de la blouse pour les patients accueillis. Pour les patients en psychiatrie la blouse signifie l’hospitalisation. Or cette dernière est souvent très mal vécue et reste un moment de vie très douloureux pour les patients. Les patients accueillis lors des NAP sont stabilisés mais restent néanmoins très fragiles. Le moindre changement peut générer en eux de l’angoisse, des délires et des persécutions. Porter la blouse au cours des injections a un risque important de renvoyer les pensées des patients vers leur(s) hospitalisation(s) et donc de déclencher des symptôme positifs (angoisses et persécutions) avec un risque de décompensation. D’un point de vue du confort psychologique du patient il n’est pas possible de mettre la blouse pendant l’injection.

A ce moment-là je suis tiraillée entre les deux positions avec lesquelles je suis d’accord. Il est donc nécessaire que je trouve un compromis afin de pouvoir réaliser les injections en accord avec les recommandations sanitaires mais aussi en fonction de l’état psychologique des patients.

Après quelques temps de réflexions les solutions trouvées sont les suivantes. Tout d’abord j’enlève l’ensemble de mes bijoux c’est-à-dire ma montre et je m’attache les cheveux pour ne pas contaminer ma préparation et l’injection et ne pas être gêné. Je porte une tenue adéquate en retirant mon foulard et en enlevant mon pull afin d’avoir les avant-bras dégagés et pouvoir réaliser une bonne hygiène des mains. Je ne porte pas de vêtements trop amples qui pourraient me gêner pendant le soin et toucher la seringue. Je change mes vêtements tous les jours et je ne mets que des vêtements propres. J’évite au maximum les déplacements dans des endroits fréquentés et donc avec beaucoup de germes avant de me rendre en stage.

La psychiatrie n’est pas un service de somatique avec de nombreux soins techniques. La prise en charge des patients est différente, elle est basée sur des soins techniques mais aussi et surtout sur des soins relationnels avec l’importance de l’état et du confort psychologique du soigné. Il est donc nécessaire de trouver des compromis entre les règles d’hygiène, les pathologies psychiatriques et les ressentis, vécus des patients tout ceci afin d’améliorer la qualité des soins tant du point de vue de l’hygiène que du point de vue du confort psychologique et de la pathologie psychiatrique.

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