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Bilan d'étape formation éducateur spécialisé (1ère année)

Par   •  22 Avril 2018  •  2 548 Mots (11 Pages)  •  1 965 Vues

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Pour m'éclairer dans ma compréhension du métier, j'ai eu la chance de pouvoir assister à nombre d'interventions de divers professionnels sur pléthore de domaines. Mais dans la palette des apports théoriques et conceptuels dispensés, certains ont davantage retenu une attention particulière de ma part, notamment les interventions autour du champ des situations d'inadaptation (avec Mr Bolaigue, Mme Maillot) sur la notion de déviance, de norme ; l'intervention de Mr Paüs autour de la médiation (l'activité comme prétexte à la relation et vectrices de potentialités) ; le cours de Mr Tisserand sur l'acte éducatif en hébergement et les terrains d'observations ou celui de Mr Barry relatif à l'observation etc. Ma prédestination à effectuer mon stage en CER ayant dans l'après-coup sans doute motivé cet élan de ma part pour ces questions. A l'inverse, j'ai pris conscience à travers le contrôle de connaissance organisé, des points faibles qu'il me revient de revoir et d'approfondir à savoir ma connaissance du handicap et des situations inhérentes (autisme : objet de mon deuxième stage), la question de l'approche globale du projet, les mesures pénales, éducatives, de probation concernant les mineurs (fonctionnement de la chaîne judiciaire) et les politiques publiques et sociales.

A ce sujet, et pour faire le lien avec mon lieu de stage, j'ai pu aborder toutefois la question des politiques sociales à travers celle menée dans le cadre de la prévention et de la récidive de la délinquance juvénile, notamment dans mes recherches, qui m'ont amené à prendre conscience de la philosophie de la justice des mineurs. Cette dernière ayant instauré la primauté de l'éducatif dans la réponse judiciaire (ordonnance du 2 février 1945[3], relative à l’enfance délinquante et ordonnance du 23 décembre 1958, relative à l’enfance en danger) face au répressif et qui depuis peu, suite à un climat sécuritaire installé tend à prendre le chemin inverse, à travers une systématisation de la réponse pénal peu importe le délit commis, et attribuant une prévalence aux parquets là où hier encore le juge des enfants était la figure centrale.

Concernant le dispositif du CER, j'ai pu comprendre la chaîne qui régissait le cheminement de la politique sociale relative au public accompagné. En effet, issu du SAH, géré par l'AAPEJ et dépendant de la PJJ (financeurs et pourvoyeurs), le CER a une mission « reconnue d'utilité publique » qui balise le projet d'établissement (rupture et prévention de la récidive délinquante juvénile en réponse à une commande judiciaire en alternative à l'incarcération) ; mission qui s'inscrit dans des valeurs associatives (protection et prise en charge d'enfants, d'adolescents, de jeunes majeurs et de tout public en situation sociale difficile, en vue de leur insertion) qui elles même s'inscrivent dans les orientations des politiques sociales territoriales (inspirées des orientations des supra-politiques nationales) qui selon les besoins et problématiques sociétaux repérés engagent des actions réparatrices ou préventives pour maintenir l'homéostasie fonctionnelle du système.

En ce qui concerne le travail d'équipe, à la lumière de ce que j'ai pu observer « in media res », cette composante me semble indispensable et nécessite une communication professionnelle efficiente dans la mesure où elle impacte directement l'accompagnement des personnes en difficulté. A travers mon expérience de cet espace, j'ai pu comprendre que de la cohérence et de la cohésion de l'équipe dépendra le bon fonctionnement du dispositif, de même que la dynamique du groupe de jeunes. La différence de méthodes éducatives m'a fait entrevoir les failles d'une cohabitation de façons de faire antipodiques sur un même service, là où séparément j'ai pu déceler une richesse dans la complémentarité. D'où la nécessité selon moi de parvenir à un accord, à une ligne directive protocolaire concernant certains points de l'accompagnement éducatif des mineurs. Dans un autre aspect, j'ai été en mesure de concevoir la nécessité du travail en équipe en ce sens qu'il apporte soutien au quotidien, permet une vison plus élargie et affinée de l'analyse des situations et des comportements (rôle important de la psychologue), est force de propositions là où l'on pourrait se retrouver dans une impasse éducative, permet une régulation des postures, positionnements adoptés des actions menées ou à mener (lors des réunions d'équipes, de synthèses, de CVS ou encore des GAP). Lieu propice aux conflits, car la cohabitation au quotidien n'est pas toujours évidente, j'ai été amené à penser que cela été nécessaire pour faire avancer peu ou prou l'efficacité du collectif. La fluidité de l'échange productif et la verbalisation sans intentions dévalorisantes à tous les niveaux de la structure étant à mon sens la clé de voûte de la réussite éducative. A un échelon hiérarchique supérieur, la fonction managériale du Directeur et du Chef de Service me semble être tout aussi important dans la mesure où ils ont a être garant et à veiller au bon fonctionnement de l'équipe pour mener à bien les missions de l'établissement. Aussi un bon capitaine ne peut bien manœuvrer que si ses matelots comprennent ses directives pour suivre le cap donné et avancer dans la même direction.

D'un point de vue personnel à présent, après avoir traverser ces quelques mois de formation, essuyer des revers, avoir tenté de remédier aux difficultés successives, m'être adapté au changement, avoir entrepris un travail d'introspection, de connaissance de moi-même, avoir investi bon nombre d'espaces pour les besoins de la formation et pour bien d'autres raisons, je n'envisage à aucun moment de changer de direction. Beaucoup de choses m'attendent plus loin devant et je suis soucieux, curieux et impatient de les découvrir tant elles m'apparaissent nombreuses. Le principe d'une découverte résidant dans « une mise en bouche » vérificatrice de notre intérêt, je suis à l'étape de vouloir approfondir ma connaissance de ce métier, de me confronter davantage à des situations nouvelles qui seront formatrices et vectrices de progression de ma professionnalisation, d'apprendre à développer un accompagnent toujours plus adapté des personnes en difficulté. Ainsi, une motivation égale aux premiers jours, un désir réel d'apprendre, de savoir pour mieux comprendre, une vision encore incomplète du métier et de ce qui

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