APP Psychiatrie

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me questionne donc sur le refus de soins en psychiatrie et en particulier avec des patients délirants. Je fais des recherches et questionne l’équipe. Dans le cas de Mme A, elle leur dit toutes les semaines la même chose. Ils m’expliquent que c’est une vraie source d’angoisse pour elle, elle se sent agressée. Mais pourquoi cela ? Elle ne se plaint pas de douleur pendant le soin ni de gêne ultérieure. Elle se focalise sur le fait qu’on souhaite lui "prendre tout son sang". Sa représentation de la réalité est altérée. Est-ce qu’il y a un moyen de savoir d’où provient son délire sur son sang ? Rien dans son dossier. Elle a une adhésion très forte à ce délire et n’a pas la possibilité de porter un regard extérieur sur celui-ci. Alors comment lui faire accepter le soin ? Quelle méthode serait efficace pour cette patiente sachant qu’elle n’est pas consciente de sa pathologie ?

Je questionne de nouveau l’équipe et recherche quelques témoignages sur le refus de soins avec des patients délirants. Je réalise que la confrontation directe avec le patient ne fonctionne que très rarement. Rappeler l’intérêt du soin ne fonctionne pas idéalement non plus puisqu’ils ne le comprennent pas toujours ou font un blocage du fait qu’ils n’en veulent pas. La négociation ressort comme solution privilégiée de ce genre de situation.

Je me demande alors comment négocier avec cette patiente en particulier. J’interroge l’équipe sur leurs différentes méthodes. Ils me donnent la leur mais me conseillent de trouver la mienne. De plus, chaque personne a un contact différent avec le même patient et une méthode qui fonctionnera avec un soignant ne fonctionnera pas automatiquement avec un autre.

Après réflexion avec les autres étudiants, je vais donc demander à la patiente concernée si elle accepterait de refaire la prise de sang demain matin à condition que j’aille rapidement et qu’on retire quelques tubes pour lui prendre le moins de sang possible. Elle me dit "Pourquoi pas, on verra ça demain matin.". Je retourne en parler avec l’équipe qui me dit de tester demain sous leur surveillance et que sinon ils m’aideraient à réaliser la prise de sang de Mme A.

Le lendemain matin, je prépare tout mon matériel en rajoutant quelques tubes, un tube SST et un tube EDTA. Je retourne voir Mme A avec l’infirmier de garde ce matin là. Mme A est plus calme ce matin et me demande si je veux lui prendre son sang aujourd’hui. Je la rassure et lui montre mes différents tubes, je lui propose comme convenu d’en retirer un ou deux. Elle accepte en souriant et me demande de faire rapidement tout de même. Je retire donc les tubes SST et EDTA non nécessaires que j’avais ajouté. Je réalise qu’avec une légère négociation et beaucoup de discussion pendant le soin Mme A se détache de son délire et l’oublie pour un petit temps ce qui nous permet de réaliser le soin sans difficulté. En conclusion, la prise de sang se déroule très bien sans crainte ni questionnement de la part de Mme A.

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