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Micro-crédit.

Par   •  2 Novembre 2017  •  13 468 Mots (54 Pages)  •  464 Vues

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- 3. Historique et évolution :

- La genèse du Micro crédit :

On a l'impression que tout a commencé en Février 1997 quand s'est tenu à Washington le premier Sommet mondial du Micro crédit, sous le patronage de l'ex-président Bill Clinton. En réalité, même si on ne parle du Micro crédit que depuis ces vingt dernières années, il s'inscrit, en revanche, dans une histoire un peu plus longue.

L'histoire de Micro crédit remonte aux années 1840[9]. Mais il fut redécouvert dans les années 1970, cent ans après la naissance de la première coopérative d'épargne-crédit initiée par Raiffeisen. Il est donc difficile d'en accorder la paternité au professeur Yunus.

F.W. Raiffeisen lança en 1848[10], Rhénanie, la première coopérative de crédit pour lutter contre l'usure qui surchargeait les paysans. Contrairement aux Monts de Piété[11] remontant au Moyen-âge en 1462, les coopératives d'épargne et de crédit ne sont pas des entreprises de prêt sur gage mais de véritables intermédiaires financiers. La première raison de cette coopérative était la prise en compte des pratiques usuraires.

Ici comme ailleurs, les paysans empruntent, en argent ou en nature, surtout dans les mois qui précèdent la récolte, à un commerçant, à un préteur professionnel, à des taux exorbitants pouvant atteindre 50 à 100% pour une durée qui n'importe pas mais qui est toujours courte.

La coopérative avait pour premier but d'offrir des cautions mutuelles aux banques afin que ses membres puissent évoluer vers la collecte de l'épargne pour pouvoir prêter directement à leurs membres.

Elles furent à l'origine de toutes les banques mutualistes d'Europe.

- Le modèle Grameen-Bank :

La conception du Micro crédit fut redécouverte avec la création de la Grameen-Bank, une banque rurale bénéficiant d'un statut spécial, au Bangladesh 1976[12].Après une terrible famine, un professeur d'économie à Chittagong au Bangladesh, sa ville d'origine.

Lors d'une séance de travaux pratiques d'un cours d'investissement, il a proposé à ses étudiants d'interroger les fabricants de tabourets en bambou des plus proches villages.

Un échantillon de 42 femmes parmi les plus pauvres ont besoin de 27 Dollars au total pour développer leur activité de l'artisanat or toutes les banques refusent de financer ce type faible montant à des clients a priori insolvables.

Yunus a déclaré en honte de cette situation et prête la somme de sa poche. En permettant aux producteurs d'acheter d'avance le bambou sans subir les variations importantes de prix, elles réussissent à créer des emplois et à rembourser intégralement Yunus.

Cette visite sur le terrain lui suggère de mettre au point un système de crédit non usurier pour sortir ses compatriotes de la misère.

Malgré ses réussites, il ne parvient pas à convaincre des banques traditionnelles de s'y investir. C'est ainsi qu'il lance, lui-même en octobre 1983, la Grameen-Bank (Grames signifie rural Bengali) appelée familièrement « banques des pauvres ».

Le gouvernement Bengali y contrôle 10% du capital, le reste appartient aux emprunteurs.

Au début, Grameen-Bank prêtait aussi bien hommes qu'aux femmes étaient minoritaires en raison de la peur d'emprunter. En six ans, les gestionnaires arrivent à équilibrer le nombre des clients et de clientes.

Avec l'expérience, ils trouvèrent plus intéressant de prêter aux femmes qu'aux hommes, car celles-ci avaient une vue à long terme et quand leurs revenus augmentaient, c'étaient les enfants qui en profitaient les premiers.

C'est ainsi que la priorité a été donnée aux femmes et qu'en 1996, 94%les clients Grameen-Bank étaient des femmes.

En 1994, Grameen-Bank comptait 854 agences et plus de 100.000 membres. En 1995, 12.000 personnes y étaient employées.

En outre, M.Yunus, a constaté que l'aide internationale à son pays revient dans les pays donateurs sous forme de contrat, qu'un quart est employé à payer des cadres issus des pays bailleurs de fonds et que le reste profite aux cadres locaux, et on conclut que rien ou presque ne parvient à ceux qui en ont le plus besoin. Donc l'aide internationale n'a pas beaucoup d'incidences sur les pauvres qui en ont le plus besoin.

Qu'ils soient issus d'Asie, d'Afrique ou d'Amérique, les pauvres restent exclus des circuits bancaires. Grâce au Micro crédit, ils peuvent enfin avoir accès à des prêts et participer à la vie économique du pays.

C'est alors que lui vient l'idée de donner aux pauvres une chance de devenir « capitaliste ».il a mit au point avec son argent personnel, un système de crédit totalement nouveau avec les paysans qui vivent autour de son université, le crédit solidaire.

Les prêts (l'équivalent de 50 dollars) sont attribués à des individus appartenant à des groupes de cinq personnes « comme les cinq doigts de la main » avec la caution solidaire de tous les membres.

Si l'une des femmes ne remboursait pas à l'échéance, le groupe devait le faire à sa place. Si non, il était privé de tout autre crédit postérieur.

Lorsque le premier crédit sera remboursé, une autre femme pourra emprunter à son tour, et ainsi de suite. Quand toutes auront emprunté et remboursé, elles pourront emprunter un peu plus. Cette formule est basée sur un groupe dont les membres se connaissent bien.

La méthode de Grameen-Bank s'adaptait parfaitement à la situation des zones rurales du Bangladesh.

Il montre donc que les pauvres et notamment les femmes de paysans sans terre sont « un bon risque bancaire », c'est-à-dire que les pauvres, n'ayant pas d'autres alternatives, font pour rembourser correctement leur crédit, si on sait s'adapter à leurs conditions petits crédits avec des montants progressant régulièrement si le remboursement s'effectue intégralement, etc.) .

Il est à notre que ce modèle de crédit de groupe solidaire a été importé dans les autres pays. Dans ce cadre, on peut poser une question. Pourquoi le Micro crédit

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