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Latitude décisionnelle et épuisement émotionnel

Par   •  5 Octobre 2018  •  3 560 Mots (15 Pages)  •  381 Vues

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aux individus qui de manière collective mènent des actions visant à améliorer la qualité de vie de la communauté.

Faire la différence entre ces trois niveaux permettrait selon Provencher (2002) d’avoir une compréhension plus globale du concept d’empowerment.

Au regard des problématiques rencontrées par les individus souffrant d’état de stress post-traumatique, il a semblé pertinent de s’interroger sur leur niveau d’empowerment. Si de nombreux auteurs ont cherché à développer des outils de mesure de l’empowerment, à l’opérationnaliser, ce sont Rogers, Chamberlin, Ellison et Crean qui construiront l’une des échelles les plus connues pour la mesure du niveau psychologique de l’empowerment. C’est l’Empowerment Scale ou alors E.S. (Rogers et al., 1997/Annexe 1), qui sera principalement utilisée dans les services de santé mentale.

Afin de définir nos hypothèses de recherche, nous nous baserons sur cette échelle de l’empowerment de Rogers et ses collaborateurs dont la sous-échelle individuelle de Provencher (2002, p.45) mesure 3 indicateurs qui sont l’estime de soi, l’auto-contrôle et l’optimisme.

2.1.2 État de Stress Post-Traumatique

Au retour de la guerre du Vietnam, une « nouvelle » entité clinique appelée le syndrome du post-Vietnam, qu’on considère comme le précurseur de l’état de stress post-traumatique, fait son apparition. C’est en remarquant qu’un grand nombre de vétérans avaient développé un état de mal-être persistant à leur retour des combats que la communauté psychiatrique américaine finit par redéfinir ce trouble en « Post Traumatic Stress Disorder » ou littéralement en français « Etat de Stress Post Traumatique » (Auxéméry, 2013). Pour se rendre compte de l’ampleur du PTSD consécutif à la guerre du Vietnam, la presse américaine a affirmé que « davantage de vétérans étaient morts par suicide, à leur retour sur le sol américain, que du fait des combats sur le terrain » (Auxéméry, 2013).

Mais loin de la guerre, tout individu est susceptible de vivre ou d’avoir vécu au moins un événement traumatique au cours de sa vie comme par exemple une morsure d’animal, une agression ou un violent accident de voiture.

L’état de stress post-traumatique est un trouble constituant une réponse différée ou prolongée à un événement stressant exceptionnellement menaçant (OMS, 2007/Annexe 2). Il est causalement attribué à un stress et peut affecter n’importe qui quel que soit son âge, son sexe ou son milieu culturel (Germain, 2008). Auxéméry (2013) plaide pour un modèle interactif de l’état de stress post traumatique « associant le paradigme du stress à la réaction subjective de l’individu ». C’est donc cette subjectivité individuelle qui fait que si plusieurs individus sont exposés au même stimulus traumatisant, chacun vivra et investira ce stimulus traumatisant de manière singulière et donc tous ne souffriront pas d’état de stress post-traumatique (Auxéméry, 2013). C’est la mise en évidence de symptômes typiques de l’ESPT chez un individu dans les six mois après un évènement traumatisant qui permet un diagnostic (OMS, 2007). Les principaux symptômes sont selon Germain : « Parmi les symptômes pouvant se manifester, on retrouve une ré-expérimentation persistante de l’expérience traumatique, […] l’évitement des stimuli associés à l’expérience traumatique, une diminution de la réactivité générale ainsi qu’un état d’hyperactivité » (2008, p.3).

Charlotte Connor (2014) relate que les dernières études menées avec des patients souffrant d’ESPT ont révélé que ces derniers vivaient une baisse significative de leur empowerment. Elle insiste sur la nécessité dans les stratégies de soin de la préservation et de la récupération de l’empowerment.

2.1.3 Thérapie Cognitive et Comportementale (TCC)

Les TCC visent l’épanouissement subjectif du sujet au travers d’une vie psychique libérée des souffrances pathologiques en développant son pouvoir d’agir actuellement entravé par ses difficultés psychiques (Bouvet, 2016).

Bien sur l’alliance thérapeutique mais aussi le partage d’information avec le patient est primordial en TCC, cela afin de ne pas entraver son exercice du pouvoir. Pendant toute la durée de la prise en charge, il est nécessaire d’informer le patient sur son diagnostic, sur les méthodes thérapeutiques utilisées, sur les décisions le concernant ainsi que de tout ce qui concerne ses difficultés et sa thérapie. Le thérapeute peut conseiller au patient de s’informer sur sa pathologie afin de pouvoir partager ensemble et prendre ensemble des décisions sur le déroulement de la thérapie (Bouvet, 2016) « Le patient est donc à même d’exercer un pouvoir éclairé sur les décisions thérapeutiques». (2016, p.53)

La collaboration entre le patient et le thérapeute est très importante en psychothérapie TCC. C’est ensemble qu’ils font des choix portant sur les objectifs, les méthodes, le rythme et aussi la conclusion de la thérapie.

Le patient a ainsi un pouvoir sur l’orientation de la thérapie et il peut l’exercer sans entrer en conflit avec le thérapeute car c’est le thérapeute lui-même qui sollicite le patient sur ses avis, ses choix. Les décisions se prennent par consensus et chacun possède un droit de véto. Il s’agit également de mettre le sujet en situation d’agir et d’expérimenter, d’exercer son pouvoir d’agir, afin qu’il oriente ses actions futures par rapport à son analyse des conséquences de son action. C’est ce que Bouvet appelle « la logique expérientielle » (2016, p.53).

Les TCC n’ont pas d’objectifs sociaux ou normatifs pour les patients, l’objectif ici est thérapeutique c’est à dire que le but est de réduire au maximum les symptômes qui entravent le pouvoir d’agir du sujet demandeur. En TCC le symptôme est un dysfonctionnement à combattre, un problème à régler, à l’inverse de l’approche psychanalytique qui considère le symptôme comme l’expression d’un désir inconscient du sujet.

Les techniques TCC amènent le sujet, à l’aide du thérapeute, à être conscient de ses aliénations, car en les connaissant il les gère mieux. Le plus souvent, « ces conditionnements ont des effets positifs et renforcent le sujet en lui facilitant son adaptation au monde dans lequel il construit sa vie » (Bouvet, 2016). L’objectif et les méthodes des thérapies TCC sont donc caractérisés par le pouvoir qui est donné au sujet. Il semble ici clair que les TCC visent le développement de l’empowerment. Le développement de l’empowerment en TCC

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