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SIP1000 - POLICE COMMUNAUTAIRE

Par   •  22 Mai 2018  •  3 016 Mots (13 Pages)  •  394 Vues

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différents de ce à quoi ils s’attendaient : dans un quartier où le commerce de la drogue est endémique, la principale préoccupation des résidents peut être le fait qu’il y a de nombreuses voitures abandonnées et non les revendeurs de drogues sur les coins de rues. Les policiers doivent se voir comme des facilitateurs auprès des citoyens en ce qui à trait à la prévention du crime : les problèmes sont déjà identifiés par la communauté, ils doivent agir pour les régler de façon efficace avec le pouvoir d’application de la loi dont ils sont récipiendaires. Pour atteindre ce but de rapprochement, il faut évidemment que les policiers soient accessibles au public, donc les patrouilles à pieds et des postes de polices accueillants et faciles d’accès sont de mise afin de réunir les conditions basiques à un tel rapprochement. Pour que les gens puissent se rapprochent de la police, il faut tout d’abord qu’ils puissent leur parler et ne soient pas intimidés par eux.

En somme, la police doit se mettre en tête qu’elle n’est pas le seul producteur de sécurité et que la communauté doit être sa partenaire afin de pouvoir lutter efficacement contre le crime et l’insécurité.

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Pour la communauté, les implications de la police communautaire sont aussi importantes que pour la police elle‐même. En effet, les citoyens n’ont plus un rôle passif à jouer : ils ne doivent plus se contenter d’appeler la police quand quelque chose leur fait peur ou les agace et d’attendre que des agents arrivent en restant les bras croisés. Ils doivent prendre conscience que la prévention du crime dans leur quartier passe par eux et que la police est la pour les épauler. Des programmes de prévention du crime sont créés pour que les citoyens puissent s’organiser pour lutter contre l’insécurité et le crime. La police peut leur donner un entraînement de base sur divers sujets pertinents, par exemple comment détecter qu’un individu n’est pas à un endroit précis avec d’honnêtes intentions. Un exemple d’organisations citoyennes de ce type est le « Neighbourhood Watch », qui fait en sorte que les gens surveillent les propriétés et l’intégrité physique des autres afin d’éviter tout malheur. Ce genre d’organisations, une fois être mises sur pieds, permettent d’organiser la population d’un quartier dans un cadre plus formel et encadré pour prévenir le crime, rendant les efforts des gens plus dirigés vers un but commun, au lieu de diffuser les efforts dans tous les sens et ainsi être moins efficace. Ces organisations permettent également de minimiser le fait que la mobilisation citoyenne est limitée dans le temps : à cours terme, les gens sont prêts à investir de leur temps dans la prévention du crime, mais à la longue ils finissent par se lasser et arrêtent de participer activement une fois que le taux de criminalité est devenu plus « acceptable » à leur yeux (Skogan, 1996). En somme, les membres de la communauté doivent prendre conscience de leur rôle dans la dynamique de leur quartier, en s’impliquant et en faisant écho aux tentatives de la police qui tentent de leur côté de mieux les connaître eux et leurs préoccupations pour se rapprocher d’eux et ainsi former un partenariat solide et efficace.

Les implications pour les forces policières et la communauté apportées par la police communautaire sont majeures, mais un autre élément l’est encore plus au niveau du traitement des problèmes : traiter les causes des problèmes directement en faisant appel à un autre type de policing.

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Cette partie intrinsèquement liée à la police communautaire est la police orientée sur les problèmes (problem‐oriented policing). Cette autre approche de l’action policière peut exister seule, sans que la police communautaire soit implantée, mais cette dernière ne peut exister et être vraiment efficace sans elle. Traditionnellement, la police recevait un appel au 911 et allait sur les lieux pour effectuer une arrestation, émettre une contravention ou simplement pour sermonner quelqu’un dans le cas d’un délit moins grave. Cette approche traitait uniquement les symptômes d’un problème et le travail était toujours à recommencer car les conditions permettant à ce problème d’exister étaient toujours présentes. L’approche orientée sur les problèmes permet de mettre en lumière les causes, permettant ainsi leur traitement. En identifiant les causes d’une situation problématique (mauvais éclairage, vue limitée d’un endroit, etc.), il est possible de les éliminer, réglant ainsi le problème car les conditions nécessaires à son existence ne sont tout simplement plus là. Elle peut exister sans la police communautaire : un service de police peut identifier lui‐même les sources de grabuge dans un secteur et apporter des correctifs. L’inverse n’est pas vrai. Pour que la police communautaire soit efficace, elle doit comprendre cette approche dans son implantation. Les problèmes sont définis par les citoyens et comme la police communautaire est un partenariat police‐citoyens, ces derniers ont pour tâche de dire aux forces policières ce qu’ils considèrent comme problématique et travailler avec eux a en identifier les causes et, évidemment, a apporter les correctifs appropriés. Un bon exemple d’une telle situation est celle de policiers de Cincinnati qui avaient de la difficulté à attraper certains voleurs à cause d’un trou dans une clôture qui rendait leur fuite trop aisée. Ils identifièrent le problème et allèrent en faire part au propriétaire du terrain où cette clôture était située. Reconnaissant à son tour que ce trou était une des sources des problèmes de vols dans le secteur (la fuite très facile), il répara la clôture et depuis ce temps‐là, les vols ont diminués car la source était en partie réglée (Rahtz, 2001). La police orientée sur les problèmes pourrait se résumer à cette phrase : « We [the police] are solving problems from the community perspective, not from the police perspective. » (Taft, 1986).

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En somme, la police communautaire est un partenariat entre les autorités policières et la communauté pour prévenir le crime. Les deux partis ont du travail à faire afin d’y arriver et l’approche orientée sur les sources des problèmes dans un quartier est de mise pour obtenir des résultats probants au niveau de la prévention du crime et, par extension, au sentiment de sécurité des citoyens.

Avec la police communautaire et ses composants exposés et expliqués, il est désormais possible de se pencher sur la manière dont les actions prises par la police et la communauté améliorent la prévention du crime dans un

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