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La décision politique

Par   •  21 Novembre 2018  •  1 945 Mots (8 Pages)  •  374 Vues

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- Les limites et freins préjudiciables au bon fonctionnement du processus décisionnel

Le système décisionnel serait donc brouillé, défaillant, exposé à des contraintes dont il serait profitable de connaitre la nature.

- Les principaux obstacles compromettant l’élaboration de la décision

Nous avons vu précédemment que les acteurs étaient multiples et avaient un caractère spécifique. De ce fait, leur rationalité ne pouvait être qu’imparfaite. De plus, d’après la théorie d’Herbert Simon évoquée dans le texte 2, les « capacités cognitives des acteurs sont réduite », en d’autres termes, les acteurs souffrent d’un manque de transparence de l’information qui leur empêche d’agir au mieux, de prendre la meilleure décision possible. Ainsi, le premier frein au bon déroulement du processus décisionnel réside dans le manque de contrôle qu’exerce l’individu sur la situation. Ce phénomène est également souligné dans le texte 3 où il est indiqué une formule de James March : « L’art de gouverner ressemble plus au jardinage qu’à l’ingénierie, à la cueillette qu’à la chasse » stipulant donc que l’acteur est dépassé par les événements et qu’il n’a pas d’influence, pas de pouvoir sur une conjoncture donnée. Cette métaphore introduit également l’idée d’une tentative de l’acteur de faire de son mieux avec les moyens dont il dispose. Aussi, ces lacunes informationnelles sont évoquées dans le texte 4 : « le décideur manque d’information complètes, de capacités intellectuelles et de ressources suffisantes en termes de temps et d’argent ». Certes, les acteurs sont limités, mais les choix qui s’offrent à ces derniers le sont autant. De plus, comme soulevé dans le texte 4, il faut intégrer le fait que les décisions ne résultent pas des « valeurs » ou des « objectifs précédemment fixés » mais plutôt des « alternatives » disponibles dans un contexte précis. Il s’agira alors de faire au mieux dans la mesure du possible bien que l’on demeure loin de l’idéal, du mythe d’une décision parfaite sans le moindre défaut. Finalement, nous pouvons dès lors admettre, à partir du texte 3, qu’une décision n’est pas le « fruit d’une résolution de problèmes » mais plutôt le résultat de la confrontation « entre des solutions, qui existent déjà, et des problèmes ». En effet, il ne faut pas sous-estimer les conséquences d’une décision sur d’autres facteurs, au risque de produire des externalités négatives. L’objectif est alors de trouver un équilibre et de minimiser les problèmes. Ce fait est d’ailleurs explicité dans le texte 4 sous forme de « conflits d’intérêt ». Ainsi, la prise de décision doit prendre en compte les supposées répercutions.

- Une tentative de résolution par l’incrémentalisme

S’il existe de multiples contraintes mettant à mal les décideurs lors de leur choix. L’amélioration des prises de décision résiderait donc dans la recherche de solutions, même partielles aux problèmes rencontrés. Ainsi, dans le texte 3, James March, sous la plume de Philippe Cabin indique une sorte d’espoir ; l’individu ne serait pas qu’un spectateur mais pourrait obtenir un léger contrôle. Aussi, par l’expérience, le désir de bien faire, la recherche ou encore « la prise de risque », l’individu peut prétendre à être plus efficace lors de son choix, se défaire partiellement de certaines entraves. Néanmoins, ces propositions demeurent insuffisantes et il serait crucial de concevoir un modèle plus clair, explicit. De même, le premier texte du corpus présente l’esquisse d’un mécanisme prometteur sous forme d’exemple : le succès de 1974 apparait surprenant car il vient « après une succession de mesures déjà très restrictives en matière d’immigration ». Cette « succession de mesures » parait à première vue, comme dans le texte, néfaste pour la réussite et le bon accueil de la loi par la population. Au contraire, elle aura un retentissement des plus bénéfiques. Mais alors, cela aurait même un impact positif, c’est d’ailleurs la thèse défendue par le texte 4, nous avons donc affaire en 1974, à une forme d’incrémentalisme. Ce concept est défini dans le document 4 comme une évolution « graduelle », « un mécanisme de petits pas ». Ainsi, « les décideurs […] ne modifient que marginalement la situation en cours ». Pour justifier et légitimer cette pratique, sont mis en avant cinq postulats. Le premier suggère qu’une décision a forcément des conséquences dans d’autres domaines ; un changement mineur est alors préférable. Le second stipule que les décisions ne sont pas le fruit d’idéaux mais une des alternatives proposées, une modification marginale est alors privilégiée. Le troisième confirme la nécessité d’un marchandage perpétuel, ainsi, une réforme légère permet de ne heurter aucun acteur trop fortement. De plus, le quatrième postulat précise le manque d’informations, de données mises à la disposition des décideurs pour faire leur choix ; du même coup, peu de mouvements s’avère encore être une solution satisfaisante. Mais enfin, le cinquième postulat, au-delà de justifier l’incrémentalisme, prouve son efficacité : il permettrait de « réduire les incertitudes » puisque les conséquences de décision légères sont moins grandes, mais également de pouvoir réaliser de plus grands changements à terme. En effet, ces « petites » décisions sont susceptibles de « finir par produire des transformations substantielles, et parfois avec plus de succès que […] des changements radicaux. » L’incrémentalisme serait donc une des réponses possibles aux problématiques posées par le processus décisionnel.

Il s’agissait de s’interroger sur la manière dont étaient régies les décisions de l’action publique. Après avoir tenté de les expliquer et de les définir, nous avons cherché à entrevoir les différents obstacles qui s’immisçaient au sein de ces prises de décision, avant de proposer des alternatives pour contourner ces difficultés. Il en est ressorti qu’une résolution résidait dans l’incrémentalisme puisque ce concept répondait à l’ensemble des problèmes posés par le processus décisionnel. Cependant, il serait légitime de questionner ce système qui, loin d’être inefficace pourrait se révéler sournois, voire immorale, dans la mesure où cette technique d’évolution graduelle permet de duper les populations. Par exemple, les décideurs peuvent orchestrer une réforme

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