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L'insurrection de Boko Haram au Nigéria

Par   •  28 Novembre 2018  •  2 292 Mots (10 Pages)  •  456 Vues

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Pour financer ses actions, Boko Haram instaure une taxe dans les territoires lui appartenant. Ils gèrent également une très grande partie du marché noir (tabac et stupéfiants). « Ces deux revenus combinés rapportent environ 450 000 euros par mois. Il y a également ce que Boko Haram appelle « le commerce des infidèles », ce qui est en fait la prostitution. Leur réseau de prostitution est énorme et rapporte également beaucoup d’argent. Certaines rumeurs indiquent que Boko Haram aurait reçu du financement d’Al-Qaïda, mais peut de sources peuvent le confirmer. La troupe de Shekau se spécialise également dans le vol de banques. » (Izambard, 2015)[4]

La situation au Nigéria attire grandement l’attention de la communauté internationale. En effet, « selon l’article 8 de la Cour pénale internationale, Boko Haram serait coupable de toute une série de crimes de guerre tels que les « exterminations, réduction en esclavage, transfert forcé de population, emprisonnement, torture, mutilations, viols, esclavages sexuels, grossesses forcées, enrôlement des mineurs et participation aux hostilités, le recrutement forcé et l’utilisation d’enfants soldats. » (Rautu, 2015)[5] Le Nigéria reçoit également beaucoup d’aide de la part de grandes organisations. « Celui-ci a reçu en juin 2015 21 millions d’euros pour venir en aide aux victimes et l’Union Européenne déboursera 900 millions d’euros dans le programme « Facilité, paix pour l’Afrique » pour les besoins opérationnels et les logistiques de la force. » (Rautu, 2015)

L’un des plus gros problèmes reliés à ce conflit est probablement le déplacement de réfugiés vers les frontières voisines. Selon Oxfam France, plus de 2.6 millions de personnes ont dû se déplacer en raison du conflit. Ces personnes ont quitté leurs maisons suite à des conditions de vie atroces et sont maintenant forcées de se regrouper dans des camps de réfugiés. Cependant, les réfugiés se retrouvent en grande partie au Niger et cela cause problème, car ce pays est l’un des plus pauvres du monde. « L’affut de déplacés vient grandement limiter les ressources du Niger malgré l’aide des organisations humanitaires. Le gouvernement nigérien déclare alors l’état d’urgence le 11 février 2015 et il entame des mesures pour contrer Boko Haram. Parmi ces mesures, on retrouve notamment la restriction de la pèche et la vente de poisson, la production de poivron rouge, ainsi que l’achat de carburant et d’engrais essentiels à la production agricole. » (Oxfam, 2017)[6] Toujours selon Oxfam, en moyenne les pêcheurs qui gagnaient 1515 dollars par an avant la crise n’en gagnent plus que 420 dollars par an, soit une chute de 72 % de leurs revenus annuels Non seulement ces mesures n’atteignent pas directement Boko Haram, mais ils viennent grandement affecter les populations locales qui vivent de ce commerce transfrontalier. La peur s’est installé chez la population et ils sont résilients à sortir de chez soi par peur de se faire tuer ou capturer par les troupes de Shekau. L’insurrection de Boko Haram au Nigéria vient donc grandement bouleverser le Niger également.

Les médias jouent également un grand rôle dans ce conflit. En aout 2012, Boko Haram commence à utiliser des attaques cybernétiques pour atteindre ses adversaires et obtenir de l’exposition à travers le monde. On peut dire que ce plan a fonctionné, car « les recherches Google de « Boko Haram » ont explosé en 2014 suite à la mise en ligne d’un mouvement créer par plusieurs stars américaines revendiquant la libération des lycéennes enlevés par Boko Haram à Chibok. » (Lutyens, 2016)[7] Lorsqu’un cessez-le-feu a été annoncé par le chef d’état-major de l’armée nigériane, Abubakar Shekau a répondu à l’aide d’une diffusion vidéo qu’il ne cesserait pas les attaques, car Allah leur a dit de ne pas négocier. À plusieurs reprises, des journaux annonçaient la mort de Shekau alors que c’était complètement faux. Les médias ont un important rôle dans la diffusion d’informations et de visibilité dans ce conflit.

Pour conclure, le conflit entre Boko Haram et le gouvernement nigérien n’est pas seulement un conflit armé. On y retrouve différentes sphères, tel que l’économie, la technologie, la communauté internationale et l’environnement. Le mouvement Boko Haram, qui n’était qu’une simple secte, s’est tranquillement transformé en machine de guerre. La plupart des gens percevront ce mouvement terroriste et dangereux et ils ont raison. Ils devraient cependant se pencher sur les origines du conflit, car cela leur permettrait de réaliser que l’état nigérien n’a que jeter de l’huile sur le feu. La corruption et les traîtres politiques sont à la base de ce conflit, mais personne ne s’en rend compte et on préfère pointer du doigts les méchants. Il faudrait également pointer du doigt les investigateurs. Bref, il ne faut pas prendre en pitié ce dangereux mouvement et il faut les neutraliser avant que les actes ne se multiplient encore plus. Ce sera le travail et le pouvoir de la communauté internationale qui décidera de l’avenir de Boko Haram. Il reste également à voir si les promesses du président Muhammadu Buhari seront tenus et auront un effet sur la situation au Nigéria.

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Bibliographie

1. PÉROUSE DE MONTCLOS, Marc-Antoine. « Boko Haram et le terrorisme islamiste au Nigeria : insurrection religieuse, contestation politique ou protestation sociale ? » (Juin 2012) En ligne, consulté le 20 avril 2017 [https://poseidon01.ssrn.com/delivery.php?ID=653004094099106074070024005005076095049017031083090035064100094096008124125089031121022102098031119063013102102089015005102067000020066087035098007098029069030082113063023086083024091019113115093112121083112090106120125072027008085010090116127113065064&EXT=pdf]

2. UNIVERSITÉ LAVAL. Le Nigéria à l’épreuve du terrorisme :

Une analyse des racines sociohistoriques et politiques de la violence revendiquée par Boko Haram, Québec, 2015, 114 p.

3. IZAMBARD, Antoine. « Quels sont les moyens financiers de la secte islamiste Boko Haram? » (17 février 2015), En ligne, consulté le 20 avril 2017. [https://www.challenges.fr/monde/quels-sont-les-moyens-financiers-de-la-secte-islamiste-boko-haram_33575]

4. IULIA-SIMINA, Rautu. « Boko Haram au Nigeria : une nouvelle forme de terrorisme ou un mouvement militant religieux ? » (30 juin 2016), En ligne, consulté le 20 avril 2017. [https://matheo.ulg.ac.be/handle/2268.2/1517]

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