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L'Etat et la bureaucratie

Par   •  15 Mai 2018  •  2 515 Mots (11 Pages)  •  503 Vues

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En effet les fonctionnaires agiraient uniquement dans le cadre d'une procédure définie par des textes écrits, régies par la rationalité légale. Le référentiel néolibéral parle d'excès de la bureaucratie, d'aveuglement bureaucratique. Les discours managériaux critiquent aussi la hiérarchie qu'on retrouve dans la bureaucratie. Celle-ci était là pour ne pas laisser place à l'individualisation de la fonction. On critique alors les circuits trop longs de la bureaucratie. Le recrutement des fonctionnaires par concours et le statut même de fonctionnaire. Le recrutement par concours dans la fonction publique devient une suite logique pour accéder à la fonction publique mais cette idée est apparu révolutionnaire lorsque en 1845 Viviens admet que « le concours a pour objet de désigner le plus capable : l’examen tend seulement à constater une capacité absolue d’un degré suffisant », ainsi que John stuart MILL exprimant le fait que « la proposition de sélectionner les candidats à la fonction publique par concours apparaît comme l’un de ces plus grands progrès publics dont l’adoption constituera une ère dans l’histoire ».Cependant la critique libérale met en avant des modes de recrutement plus diversifiés, y compris contractuelles. On préconise une modification de valorisation du travail des agents de l'Etat en récompensant plus le mérite individuel.

Toutefois, au début du XIXe siècle, nous avons surtout à faire à une bureaucratie étatique de type traditionnel. Premièrement parce que les postes de fonctionnaires sont souvent attribués sur critères sociaux. Ce sont les relations et la fortune qui déterminent la place d'un individu dans la hiérarchie. Deuxièmement, il n'y a pas de rapport immédiat entre les qualifications professionnelles requises et la réalité.

Enfin, le fonctionnaire s'approprie parfois sa fonction et s'en sert pour servir ses intérêts particuliers.et lorsqu’il s’agit notamment de haut fonctionnaire, se pose la question de la monopolisation du pouvoir au sein des plus hautes fonctions publiques.

- La genèse de l’Etat : une idéologie renforcée par la monopolisation du pouvoir

- La légitimité légale rationnelle de l’état : une autonomisation progressive du pouvoir

A la fin du XIX ième siècle l’école libre des sciences politiques doit contribuer à instaurer l'inéluctable « gouvernement par les meilleurs ». C’est pour cela que Christophe Charle explique le fait que la tendance qui transparait malgré tout est celle d’une professionnalisation croissante, des repères à la fin de l’école libre, puisque des professeurs permanents purement Sciences-Po constituent une minorité non négligeable qui rompt avec la tradition du professeur à temps partiel. Serait-ce la réalisation des craintes que suscitait la perspective d’une nationalisation chez les fondateurs, à savoir que la ́ raideur de la main de l’Etat bureaucratise immanquablement les institutions qui se réclament de la liberté ? Ou, vision plus optimiste, la multiplicité des fonctions et des options de Sciences-Po impose la pérennité d’un noyau fixe dépositaire de l’esprit a d’une institution qui a maintenant la taille d’une université du XIXe siècle et non d’une grande école au sens français.

Les dirigeants de l école préviennent d’ailleurs clairement :les aspirants que l’entrée doit être proportionné à leurs ambitions à leurs qualités natives, ainsi dans ce portrait-robot du futur diplomate : ́ Il faut dans la diplomatie une certaine fortune, des relations, le gout et l’habitude du monde, de l’emprise sur soi- même, le don de se plier sans trop d’ennui à un certain formalisme. Sciences-Po est devenu le centre de gravité des relations toujours compliquées entre ce qu’on appelait, en 1871, la classe dirigeante et le gouvernement, et ce qu’on nomme aujourd’hui, plus abstraitement, les élites et le pouvoir.

Le sociologue Pierre Bourdieu explique cela par le fait que ces « formes scolaires de classification », qui sont elles-mêmes le « produit de l'incorporation des structures sociales », ont un effet d'autant plus puissant dans la « reproduction » de ces structures, qu'elles tendent à favoriser de manière inconsciente et inaperçue la « transformation du capital hérité en capital scolaire ». C'est cette action de consécration qui permet de comprendre les logiques de production d'une élite « séparée » destinée à occuper les positions dominantes. En agrégeant un ensemble d'individus qui se ressemblent par nombre de leurs « propriétés », tant scolaires que sociales, les grandes écoles tendent en effet à « produire un groupe très homogène », dont l'homogénéité est renforcée par les effets de socialisation.

Enfin en d’autres termes les écoles harmonisent les élites et la France s'est doté d'organes administratif propres pour se procurer une élite gouvernementale propre. Ce qui va venir structurer l’Etat moderne.

B) la structuration de l’état moderne par la mise en place de la bureaucratie

L’idéal-type de la domination bureaucratique est, comme toute forme de domination, associé à un mode d’administration : celle-ci manifeste une supériorité technique évidente sur d’autres types d’administration (patrimoniale, patriarcale, féodale), dans la mesure où elle repose, d’une part, sur une concentration des moyens matériels d’organisation, d’autre part, sur une homogénéité des formes de législation. Univocité de la loi et fiabilité de ses dispositifs d’application s’accompagnent et supposent en un sens l’une et l’autre une certaine déshumanisation, en tous les cas une dépersonnalisation des fonctions. L’efficacité bureaucratique wébérienne s’appuie donc sur une compétence technique réelle mais également sur le minimum d’implication personnelle des agents, en particulier le minimum d’insinuation de motifs extérieurs à la charge.

On peut alors comprendre la bureaucratie comme un instrument qui vise à annuler la distance séparant ceux qui commandent et ceux qui obéissent. C’est pourquoi les agents sur des ordres écrit et composé d’agents dévoué et soumis à leurs supérieures hiérarchiques, les organisations bureaucratiques sont très hiérarchisées, disciplinées, fondées sur un système de communication.

À son stade ultime de développement, la bureaucratie s’ordonne également avec un principe que dégage weber qui est celui de « sine ira ac studio » [sans colère

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