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Mourir en dignité

Par   •  23 Mars 2018  •  1 685 Mots (7 Pages)  •  437 Vues

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Le droit encadre de manière rigoureuse la vie de la personnalité juridique, c’est-à-dire la mort. En effet, ce dernier définit clairement ce qu’est la mort et à quelles conditions une personne en fin de vie peut être qualifiée de morte. De plus, le droit conjugue la mort et la dignité en s’assurer que la dignité à la personne humaine soit respectée même après la mort. Cependant, concernant le fait de mourir dans la dignité, c’est-à-dire que la période qui précède la mort ne soit ni humiliante ou dégradante pour la personne, le droit connaît des insuffisances. Le droit ne permet pas toujours que le passage entre la vie et la mort se fasse dignement.

- Mourir dans la dignité, concept secondaire en droit

Il arrive que la période qui précèdent la mort de la personne humaine soit dégradante pour de multiples raisons. Le droit tente d’encadrer ce genre de situation mais peut aussi rester muet ou ineffectif. Nous pouvons le pouvoir à travers de l’obstination déraisonnable (A) puis à travers la question de l’euthanasie (B).

- L’obstination déraisonnable, atteinte à la dignité de la personne humaine

L’obstination déraisonnable est définie comme le fait de refuser par un raisonnement buté de reconnaître qu’un homme est voué à la mort et qu’il n’est pas curable. Cette acharnement thérapeutique vise à donner des soins dits palliatifs visant non plus à soigner le patient mais à le maintenir en vie. Le droit, à travers l’article L 1110 – 5 – 1 du code de la santé publique dispose que « Lorsqu'ils apparaissent inutiles, disproportionnés ou lorsqu'ils n'ont d'autre effet que le seul maintien artificiel de la vie, ils peuvent être suspendus ou ne pas être entrepris ». Ce même article précise que « le médecin sauvegarde la dignité du mourant et assure la qualité de sa vie en dispensant les soins palliatifs » Autrement dit proscrire des soins palliatifs au malade est une atteinte à sa dignité. L’obstination déraisonnable est donc un manque de respect envers la personne humaine en fin de vie. Nous pouvons illustrer ce propos avec l’affaire Vincent Lambert. Vincent Lambert, âgé de 38 ans et plongé dans un état végétatif depuis 2008. Ce dernier est maintenu en vie par des soins, soins visant à l’hydrater et à l’alimenter. Son épouse veut faire cesser les soins afin que ce dernier puisse mourir en paix mais ses parents ne sont pas d’accord. De ce fait, malgré les différents passages en justice et conflits au sein de la famille, Vincent est depuis 2008 et toujours à l’heure actuelle maintenu en vie par l’intermédiaire de soins médicaux particuliers. Nous rentrons en effet dans l’obstination déraisonnable prescrit par la loi Léonetti de 2005 car Vincent n’a plus aucune chance de guérison. Nous voyons donc que par l’obstination des parents, ce dernier ne peut mourir en dignité car il est maintenu en vie dans un état moindre, sans capacité de bouger ou encore de s’exprimer, en étant totalement dépendant de machines. Vincent ne vit plus mais survit en devant fuir la mort dans des conditions contraires à la dignité de la personne humaine.

- L’euthanasie, une mort décente

L’euthanasie est une question qui fait beaucoup de débat, une question d’actualité. L'euthanasie est une pratique qui consiste à provoquer la mort d'un patient pour des raisons médicales, notamment l'incurabilité d'une pathologie associée à une souffrance ou des douleurs insupportables. Elle peut être active, c'est-à-dire que la mort est due à l'administration d'un produit, ou passive lorsqu'un arrêt des soins curateurs est initié, et seuls des soins dits de confort sont prodigués. L’euthanasie permettrait donc aux patients non curable de mettre fin à leur vie. L’euthanasie passive est ce que demande la femme de Vincent Lambert (exemple précédent) pour qu’il puisse mourir en dignité. Or, cette pratique reste jusqu’à présent interdite en France et est sujet à des peines pénales. En effet, le droit n’admet pas que l’on puisse mettre fin à la vie d’autrui. De nombreuses questions gravitent autour de la question de l’euthanasie comme qui pourrait en bénéficier, dans quelles situations, à quelles conditions. Cette question s’accompagne de la notion de suicide assisté où un tiers fournit au malade une substance mortelle, que ce dernier s'administre lui-même. Toute ces pratiques sont des alternatives à une mort longue, douloureuse, affligeante et dégradante pour le malade. Ces alternatives ont donc comme but de permettre aux patients de mettre fin à des souffrances aussi bien, physiques que morales afin que le passage de la vie à la mort se fasse dans la dignité et le respect de la personne humaine. Or le droit ne permet pas toujours, ne donne pas la possibilité pas aux personnes de mettre fin à leur vie de leur plein gré et dans la dignité. Le droit français, à l’heure actuelle, leur refuse une mort décente.

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