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Commentaire de Bernard Manin, Principes du gouvernement représentatif, Flammarion, 1996, p.305-308.

Par   •  25 Novembre 2018  •  1 681 Mots (7 Pages)  •  669 Vues

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pas directement celui qui légifère. Car la légitimité d’un pouvoir se trouve en son peuple, donc les gouvernants doivent gouverner dans l’intérêt général, régime qui dans ce sens est « oligarchique » car le pouvoir se situe entre les mains d’un petit nombre. Ces représentants supposés être habilités pour exercer le pouvoir au nom du peuple ont un mandat représentatif et non impératif. Un mandat impératif signifie que le représentant est élu par la volonté de ses électeurs sur une action prédéfinie et selon des modalités auxquelles elle ne peut déroger. Or ce type de mandat était en vigueur au Moyen-âge, aujourd’hui nos mandats sont représentatifs qui possèdent la caractéristique d’être général, libre et non révocable. Le représentant peut agir en tous domaines à sa guise car il n’est pas tenu de respecter les engagements qu’il aurait éventuellement pris devant ses mandats. Ils ne sont donc pas révocable ce qui leur donne toute liberté d’appliquer et de mettre en œuvre ou non les idées ou lois qu’ils visaient à appliquer avant leur élections.

Il est nécessaire de comprendre la relation de réciprocité, le gouvernant n’est pas totalement indépendant et libre d’exercer librement la politique qu’il souhaite en pratique car il est confronté à l’opinion du peuple. Cette opinion publique a un rôle prépondérant dans la vie politique.

II. Les gouvernants confrontés aux gouvernés.

Nous expliquerons dans un premier temps qu’en pratique le régime politique agit positivement à l’opinion publique et dans un second temps nous évoquerons le pouvoir du corps électoral à se doter d’une élite qu’elle détermine.

Or nous trouvant tout de même dans un état démocratique la liberté d’expression et de manifestation autorise et limite les champs d’indépendance du représentant, car le peuple revendique ses droits et les fait entendre lorsqu’il le trouve opportun. Car il en va dans l’intérêt du gouvernement en pratique, qui aurait tout à gagner à écouter la voix du peuple qui a la capacité de contrebalancer le pouvoir. Le programme ou la promesse ne sont pas un contrat juridique ou l’on pourrait exiger son exécution veut nous faire comprendre l’auteur. Le député a la responsabilité de suivre l’orientation politique qu’il a dicté, ils ont tout intérêt à rester dans l’aspiration pour laquelle ils ont été élu car sinon cela leur sera reprochés aux prochaines élections, le peuple leur accorde leur confiance ils ont pour devoir moral de s’y tenir. Les régimes politiques modernes sont des gouvernements d’opinions. Cela veut dire que la réalité politique, une fois les élections passées le peuple ne disparait pas car l’opinion publique, joue un rôle politique, un mouvement d’opinions peut avoir des conséquences. Notre régime est lié au fait que notre société est libérale, nous jouissons d’un bien qui n’est pas universel. Il y a un climat libéral de discussions perpétuelles, de débats dans la presse ou les médias, les gouvernements en tiennent compte car ils sont sensibles aux opinions et peuvent adapter leur politique en fonction pour garder leur popularité et espérer être réélus. Ces faits répondent à un régime tant démocratique que non démocratique.

Une fois avoir éclairci cette confrontation à l’opinion publique, une autre opposition apparait. Un citoyen lambda n’est pas éligible à l’instar d’un candidat considéré compétant de sorte qu’il est supérieur à d’autres. Mais les citoyens ont la faculté de s’octroyer les dirigeants qu’ils souhaitent et de s’en défaire s’ils ne sont pas satisfaits. Nous allons expliciter comment.

Ce problème se soulève pour l’auteur, les citoyens entendent élire des candidats compétents, plus à même qu’eux à gouverner. Donc la conception même d’un représentant se fait sous des critères qui peuvent exclurent certains citoyens à l’exercice de leur volonté. Ces représentants faisant parties d’une élite éligible ce qui signifie donc que certaines personnes sont plus compétentes que d’autres. Elle n’entend pas que toute personne puisse avoir accès aux postes de fonctions publiques. Que la conception même du vote est oligarchique car consacrée qu’à une infime partie de la population, de plus considérée comme supérieure aux autres contrairement à l’idée d’égalité et d’une représentativité à l’image des représentés. Or il en découle une vision démocratique si l’exercice de cette fonction revient au peuple. Et c’est bien lui qui définit qui est supposé constituer une élite et choisir de sa composition. C’est le peuple qui choisit de s’attribuer de tel ou tel candidat pour exercer son pouvoir à sa place. Donc l’auteur cherche une fois de plus à exprimer le caractère mixte de la représentativité en exposant les marques de démocratie directe et de démocratie représentative. De là nait un caractère démocratique. De là l’auteur aborde la notion de constitution mixte se caractérisant par une face démocratique et non démocratique de la représentativité. Or ces deux faces sont autant visibles qu’elles ne se perçoivent pas, car elles s’entremêlent tout en se distinguant et c’est ce qui forme selon Bernard Manin un mélange parfait. Enfin cette vision de la représentativité mixte au mélange parfait peut être critiquable car on peut se demander si une dérive d’un régime démocratique peut-elle être toujours considérée comme démocratique dans son fondement

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