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L'artificiel

Par   •  4 Décembre 2017  •  2 435 Mots (10 Pages)  •  514 Vues

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Ainsi l’homme n’est finalement plus le maitre de l’artificiel. Il se laisse gouverner à la fois par la technique qui soumet à sa volonté la nature et donc les hommes, et par la machine qui prend une place trop importante dans son activité. L’homme perd en même que sa souveraineté, qu’il n’avait pas forcément mais du moins qu’il cherchait à obtenir, sa liberté qu’il livre entièrement à ce qu’il a construit et produit lui-même.

S’il est peut être considéré comme exagéré de parler d’esclavage pour l’homme, on peut du moins affirmer que l’homme se fait dépasser par l’artificiel : il devient « obsolète », selon les mots de Günther Anders. Les machines font son travail et lui devient inutiles, comme un objet vieux cassé. Malgré tout, il est sans cesse dans la recherche de l’amélioration de son existence ou de ses performances mais il va trop loin. La doctrine du transhumanisme pourrait servir d’exemple. La pensée transhumaniste cherche à explorer à fond la science afin d’éliminer les handicaps, les maladies et plus généralement a améliorer de façon radicale l’existence de tout homme. Leur but principal est donc la perfection pour chaque homme. Cet objectif semble en surface tout à fait louable. Mais pourtant on comprend vite que les conséquences de cette recherche peuvent avoir une ampleur démesurée. L’homme dans cette recherche se rend en quelque sorte esclave de la science. Il y a une sorte de reniement de la chair. L’artificiel prend totalement le dessus sur le naturel, ici le corps même de l’homme et son fonctionnement. Ce fonctionnement qui doit être parfait est en fait une sorte de projection de l’image de la machine qui ne supporte aucun défaut sur l’homme lui même. L’objet produit se retourne donc contre le producteur et s’impose finalement comme un modèle. Finalement les deux se retrouvent égaux dans leur fonctionnement. C’est la cybernétique de Wiener qui permet de produire des intelligences artificielles et donc de faire rivaliser cerveau humain et intelligence artificielle. L‘expression, l’élève dépasse le maitre, est assez adéquate pour définir le phénomène, mais il vrai qu’elle ne cerne pas tout à fait les enjeux qui s’en dégagent, à savoir la possible infériorité de l’homme par rapport à une intelligence artificielle.

L’homme recherche lui même à se détruire et à se reconstruire de façon artificielle. Hans Jonas affirme que l’homme peut devenir le pire danger pour l’homme. Ce n’est plus la technique ou les machines que l’on doit craindre mais bien nous même. Le principe responsabilité développe l’idée de la responsabilité des hommes pour les générations futures. C’est-à-dire que les hommes doivent être capables de répondre des actes des autres même sans obligation juridique. L’homme, comme la nature, devient au fur et à mesure des progrès de la technique une sorte « d’être fragile et menacé », et c’est pour cela que les hommes des générations antérieures doivent se sentir responsable à leur place, de plus qu’ils ont eu aussi un rôle dans cette dégradation de la nature et de l’homme. Ce que les hommes prennent et utilisent de la terre pour produire quelque chose est comme pris aux générations suivantes. Ceci doit pouvoir infléchir la recherche incessante d’une technologie nouvelle. C’est aussi une réponse au transhumanisme qui essaie de produire des hommes trop parfaits, mais en créant une génération qui ne sera plus vraiment humaine et qui condamne de manière assez terrifiante l’humanité entière.

L’homme s’embarque lui même dans son propre avilissement, en confiant à l’artificiel le soin de produire une société parfaite, dispensée de maladies ou de souffrances. Il se condamne aussi, lui et les générations futures, dont il est responsable, et provoque l’avènement d’humain qui n’en sont plus vraiment puisqu’ils sont eux même artificiel. L’artificiel domine le naturel.

La question était de savoir comment s’organiser la relation entre l’homme et l’artificiel, quelle était la primauté entre le naturel et l’artificiel. En réalité, la première partie semblait démonter que l’homme essayait de devenir le maitre de la nature et donc de l’artificiel, et que surtout le naturel et l’artificiel était étroitement liés. En effet il est difficile alors d’imaginer l’artificiel sans le naturel et de croire que l’artificiel peut gouverner la nature, alors qu’elle la reproduit. Il sert du moins à mieux comprendre la nature. Pourtant l’on a compris que l’homme parviendrait difficilement à être le maitre de la nature entière, et donc qu’il en irait de même pour l’artificiel.

Cela menait donc à comprendre que finalement c’était l’artificiel qui s’imposait à la nature. Car l’homme veut sans cesse améliorer sa technique et son existence et pour cela il obéit aux exigences de la technique qui fait plier aussi la nature. De plus le progrès de cette technique mène aussi à l’apparition de la machine qui remplace l’outil et, qui, elle aussi, parvient à faire plier l’homme et le rendre servile.

Enfin la réflexion nous guidait vers l’évolution peut être trop importante de l’artificiel qui finalement parvient à dépasser jusqu’au cerveau humain. Cette fois encore on remarque que le naturel et l’artificiel fonctionnent de la même façon, mais cette fois tout ceci n’est plus régit par l’homme puisque l’homme est lui même ce naturel. Ceci forme en fait une sorte de boucle, lais dans laquelle l’artificiel rattrape son auteur.

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