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Autrui n'est-il qu'un objet de désir ?

Par   •  14 Juin 2018  •  1 463 Mots (6 Pages)  •  737 Vues

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part , nous désirons parfois uniquement une chose parce qu’Autrui la désire.En effet , une chose désirée

apparaît comme une chose désirable à nos yeux.Fondalementalement , cette idée rejoindra celle selon laquelle nous souhaitons

; en réalité , ressembler à Autrui. Ce phénomène est particulièrement présent , par exemple , dans la mode , ou encore dans

la publicité. Les publicitaires ayant compris ce mécanisme , mettent en scène une personne possédant la marchandise, et

en être heureuse. De fait , nous serions alors attirés par la marchandise de par sa possession par un Autre , en somme ,

par jalousie. C’est ce qu’Alexandre Kojève résume par la citation "L’histoire humaine est l’histoire des désirs désirés."

Par conséquent , désirer un objet désiré par Autrui , montre que nous souhaitons qu’Autrui reconnaisse ma

valeur comme sa valeur.

Ainsi , le seul désir de l’Homme est celui d’être désiré.

Alexandre Kojève va encore plus loin dans cette théorie. En effet , il affirme qu’à travers nos désirs , nous cherchons

en réalité à nous substituer à la valeur du désir d’Autrui. Par exemple , un sportif souhaitant gagner un tournoi , exprime

en réalité ce souhait dans l’intention que les autres le définissent comme leur propre valeur , dans l’intention d’être reconnu.

Cette reconnaissance est en partie liée au fait que ce que nous pensons savoir de nous mêmes dépend du regard , du comportement et

du jugement d’Autrui. Dès lors , nous désirons tous être le modèle d’Autrui.

L’attitude mimétique que nous adoptons tous les uns envers les autres , paraît , chez les adultes , relever d’un manque

de personalité. Or , explique Girard , il n’y a rien de plus naturel que de désirer ce qu’Autrui désire , ainsi , nul ne serait

réellement à l’origine de ses passions. Ce mimétisme pourrait être à l’origine d’une harmonie entre les Hommes , tant que les objets

désirés seraient en abondance , comme les motards qui se considèrent comme une famille. Or , de fait , plus un objet est rare , plus

il est désirable. De là découlent des rivalités : les Hommes convoitent les mêmes objets , un royaume , une femme... Les violences seront

inévitables. Dans cette rivalité , être reconnu de l’Autre reviendrait en réalité , à le soumettre.

Nous venons donc d’aborder ce désir de reconnaissance que nous exprimons tous envers Autrui , et les rivalités que ce dernier

pourrait causer. Ces rivalités ne viendraient elles pas du fait que nous considérons Autrui comme un objet et non comme un sujet ?

Avant de désirer être reconnus , ne devrions nous pas reconnaître Autrui à sa juste valeur ?

Il est donc important de revoir la place qu’occupe Autrui dans la société. Cette même société dévellope chez chacun l’amour-propre,

qui s’oppose à la pitié , notre capacité à souffrir de la souffrance d’Autrui. Comme nous l’avons vu plus tôt , le bonheur d’Autrui , et son

spectacle , éveille la jalousie , l’envie et ainsi les rivalités et la violence. Au contraire , la vue de la souffrance d’Autrui suscite ce

noble sentiment de pitié qui nous rapproche , créeant ainsi une réelle communauté d’hommes, née donc de cette communité de la souffrance.

Nous pouvons penser à notre volonté de faire dons à diverses associations pour aider notre prochain dans le besoin. Dès lors , dans la souffrance

, nous reconnaissons Autrui comme un frère.

De plus , Rousseau estime que c’est ce sentiment de pitié qui est le socle sur lequel repose la morale elle même. De fait , notre relation à

Autrui serait l’élément fondateur de la morale , car dans la souffrance , l’humanité de l’autre nous apparaît plus clairement , ainsi nous pouvons

reconnaître notre condition commune , et ainsi reconnaître Autrui bel et bien comme un "autre moi" (alter ego). En réalité , Rousseau explique bien

que ce qui compte n’est pas tant la souffrance d’Autrui , mais ce qu’on imagine que celui ci ressent. Par exemple , cela explique pourquoi les riches

sont si indifférents au sort des pauvres , les imaginant trop bêtes pour ne rien ressentir. Dès lors , il est nécessaire de traiter Autrui avec tolérance.

Ce sujet soulevait à première vue la question du désir et d’Autrui , et le rapport qu’il est possible d’établir entre ces concepts. Cependant

,il interroge également sur notre rapport à Autrui. Celui ci ne peut être réduit à un objet de désir. En effet, Autrui possède une conscience , une volonté

, un avis , des agissements propres , et le réduire à un objet

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