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Commémoration

Par   •  8 Octobre 2017  •  1 748 Mots (7 Pages)  •  469 Vues

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Ainsi est né le mythe de la Bastille où les paysans libèrent en ce jour les opprimés marquant la coupure entre « le monde ancien » et le « monde nouveau». L'histoire a été exagérée au profit des politiques qui a cette époque (cent ans après la révolution Française) avait besoin d'une date marquante pour solidariser le peuple Français sous la IIIème République.

Il semble donc relever de notre devoir de commémorer. Nous ne pouvons pas faire abstractions des morts et il semble naturel de nous unir. Cette unité nationale est aussi un souhait émanant d'un ordre politique comme nous avons pu le constater. La mémoire publique sert donc les intérêts la construction nationale.

III

Le devoir de commémorer semble se poser comme impératif pour le bien de la nation.Toutefois, l'entreprise commémorative est pleine d'ambiguïtés et de dangers si elle n'est pas menée correctement.

Aujourd'hui cette frénésie mémorielle ne cesse de vouloir s'imposer à tous les niveaux et cette demande peut parvenir de l'Etat lui-même. Dès lors, un autre risque que l'on peut encourir est que la politique et la mémoire imposent par la loi une lecture de l'histoire qui serait fatalement faussée. La mémoire est subjective au contraire de l'histoire qui se veut être une discipline rationnelle et objective. Ainsi, dissocier les deux est particulièrement important. La mémoire utilise le passé pour des enjeux politiques et civiques présent. L'histoire n'a aucune affiliation politique, c'est une discipline indépendante. Il est donc primordial que la mémoire ne soit pas interprétée comme une connaissance.

La commémoration étant fondée sur la mémoire celle-ci a une lecture du passé qui lui est propre. En effet, la mémoire est passionnelle elle n'a pas de distance critique envers le récit et le passé. Tout est de l'ordre du subjectif. Et très souvent, le souvenir revêt un caractère sacré. Et là est tout le problème de la mémoire. La sacralisation rejette toute forme de désaccord. De ce fait, s'il y a opposition il est tout à fait probable que cela dégénère en de fortes tensions voir violences.

Chaque communauté ressent le besoin de commémorer pour obtenir la reconnaissance de la souffrance vécue. Pour autant, il n'est pas tenable ou envisageable d'accepter cette montée mémorielle. Si l'Etat devait répondre aux exigences communautaires alors ce serait affaiblir la portée nationale de la commémoration en la banalisant. Alors oui, il est primordial de commémorer pour nouer un sentiment de partage et d'adhésion, créer de la cohésion, de lier des affects et des significations. Cependant, il ne faut pas que l'on devienne hypertrophié par celle-ci auquel cas elle serait dénuée de tout son intérêt. Pour que la commémoration soit légitime et utile il faut qu'elle produise du sens, fasse vivre le passé au présent et en privilégie les leçons universelles plutôt qu'individuelles ou communautaires.

En définitive, il ne paraît pas possible pour l'homme de nier son passé et de refouler la commémoration. Pour que la nation puisse subsister et coexister il est important qu'un lien fort soit noué entre les individus et en cela la commémoration et la solution pour qu'il y ait unité nationale. Nous devons donc commémorer en hommage aux générations passées, mais également en tant que peuple politique. Toutefois, la commémoration si elle veut avoir du sens ne dois pas aller dans l'excès ni empiéter sur d'autres domaines autres que le sien.

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