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Explication de texte philosophique - Propos d'Alain

Par   •  11 Septembre 2018  •  1 768 Mots (8 Pages)  •  1 046 Vues

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Il dénonce l’attitude arrogante de ceux qui attendent leur bonheur et qui méprisent ceux qui font le leur tels des « ouvriers ingénieux ». Tout en pointant et condamnant un tel comportement passif Alain se place du côté des créateurs de bonheur et prend leur défense lors de leurs « bouderies » momentanées en montrant la difficulté à accéder au bonheur, difficulté liée à des événements extérieurs. Alain s’expose comme partisan de l’action pour le bonheur sans laquelle l’accès à celui ci est impensable. C’est-à-dire qu’il ne saurait y avoir de bonheur purement intérieur qui se réduise à un simple état mental, qui ne se développe pas à l’extérieur de l’individu lui-même.

En lisant ce texte d’Alain on pourrait penser que le terme de « jeux » qu’il utilise dans sa comparaison avec les enfants renvoie à l’idée de divertissement c’est à dire à une action qui a pour but de se distraire, de s’éloigner de soi-même.

Hegel (1770-1831) a lui aussi réfléchi à cette question du bonheur. Il propose une philosophie dans la même veine idéologique qu’Alain mais il se montre plus précis quant à la nature de l’action à mener pour être trouver le bonheur.

Pour Hegel l’action doit mener à une production, à une œuvre de l’esprit qui peut être aisément contemplée après avoir été réalisée; dès lors par le biais de toute activité de production (sous réserve d’en être le concepteur) l'accès au bonheur est possible puisque l'esprit réalise en tant que tel et c’est ce qui définit l’homme.

En revanche dans des activités telles que la consommation la pleine réalisation de soi n'est pas possible puisqu'il n'est pas question de production.

C’est donc par des activités valorisant la pratique technique ou la création artistique que l'accomplissement en tant qu'être humain est possible car la production de quelque chose d'extérieur à l'esprit a lieu.

Selon Hegel, l’esprit humain se réalise davantage au travers de la création artistique car cette dernière est totalement étrangère à la satisfaction des besoins,

On peut penser que c'est cette attitude d’action productive qu’adoptent les « ouvriers ingénieux » dont fait mention Alain dans son texte. Il parle d'ailleurs d'enfants qui font des jardins : on retrouve l'activité d'ordre technique et artistique.

Si l’on suit le raisonnement hégélien, la société de consommation qui cultive, entretient et multiplie les désirs de chacun en cherchant à en satisfaire le plus possible est une société faite d’individus qui sont désignés par Alain comme des « princes qui attendent qu’on les amusent » , ils attendent qu’on les sortent de leur ennui et le seul moyen qu’ils trouvent pour en sortir c’est la satisfaction de leurs désirs.

Or, la satisfaction des désirs amène à la frustration puisqu’on en veut plus, toujours plus, encore plus et qu’ils sont inépuisables. On peut penser que, plus encore que le spectacle du bonheur des autres, c’est cette frustration qui tend à rendre les « princes » arrogants et qui les enferme dans leur mécontentement et leur insatisfaction permanente.

Un autre philosophe, Aristote (-384 – -322) avait déjà réfléchi au moyen d’atteindre le bonheur par l’action, mais il s’agissait pour lui d’action vertueuse.

L'action vertueuse pour Aristote est une action qui conçoit le bonheur comme une réalisation de soi et non pas comme une possession, c'est-à-dire que l'action est faite pour elle même et non pas pour des biens extérieurs. La récompense à l'action vertueuse, c'est l'action vertueuse en soi.

« Le bien pour l'homme consiste en une activité de l'âme en accord avec la vertu ».

Par cette citation Aristote annonce directement la nature de l'action par laquelle l'homme peut prétendre au bonheur selon lui. C'est à dire par une activité mentale visant le bien, et non pas par une activité de production comme le propose Hegel.

En définitive le raisonnement d’Alain montre qu’il est facile de se laisser aller dans le malheur en étant passif, or aucune personne sensée ne prétend au malheur et en opposition à ce malheur facile, Alain expose la beauté du bonheur et le moyen d’y accéder soit la volonté qui doit se traduire par l’action.

Toutefois même si l’idée d’Alain développée dans son Propos est assez explicite elle manque de précision quant à la nature des actions à mener, on peut alors la compléter par un de ses prédécesseur philosophant, Hegel dans une idéologie assez proche concernant le bonheur.

Hegel est plus précis sur le caractère de l’action à mener pour accéder au bonheur pour lui la félicité se trouve dans une action menant à la réalisation de soi par une production artistique ou technique.

D'autres philosophes se sont prononcés sur la nature de l'action à mener pour une ascension vers une béatitude immuable, par exemple Aristote qui propose une action non pas productive mais vertueuse, visant le bien.

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