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Dissertation : Doit-on tout faire pour être heureux?

Par   •  18 Mai 2018  •  1 410 Mots (6 Pages)  •  1 431 Vues

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II) Cependant, la recherche du bonheur ne peut pas tout autoriser, non seulement tous les moyens ne mènent pas à cette fin mais elle-même ne justifie pas tous les moyens.

A) Le bonheur exige avant tout une maîtrise de soi, une maîtrise des désirs plutôt qu’un total abandon. Tout homme se rend en effet vite compte que sacrifier au moindre de ses désirs ne fait en effet pas le bonheur. Si l’homme est bien un être de désir, un être sensible recherchant naturellement le plaisir et fuyant tout aussi naturellement la douleur, il est aussi un être de raison et de conscience (conscience sans laquelle le bonheur ne peut être). Le bonheur n’est donc pas seulement une somme de plaisirs, il est un état de totale satisfaction.

Or, cette raison et cette conscience exigent de l’homme qu’il soit à la hauteur de la dignité que celles-ci lui confèrent en tant que sujet. Si on peut tout sacrifier à notre bonheur, on n’a peut-être pas le droit (d’un point de vue moral) de le faire. On peut penser que l’on n’a pas le droit de sacrifier notre liberté ou celle des autres à notre bonheur. La « servitude volontaire », même si elle est confortable, peut être condamnée d’un point de vue moral. C’est ce qu’ont dénoncé au 18ème siècle Jean-Jacques Rousseau dans « Le Contrat Social », puis au 19ème siècle Alexis de Tocqueville dans « De la Démocratie en Amérique ». Une vie d’esclave, même confortable et luxueuse, ne peut être satisfaisante. Notre sécurité et notre prospérité ne peuvent se payer au prix de notre liberté. C’est aussi la conclusion de la Fable de La Fontaine, « Le rat des villes et le rat des champs ».

B) Des impératifs moraux pèsent donc sur notre existence, en tant que sujet conscient. En même temps, ces impératifs moraux nous obligent à ne pas nous contenter d’une existence bestiale, animale, même si en un sens elle pourrait être heureuse. Parce que nous sommes des êtres humains, nous nous devons d’être moraux, vertueux, de faire le Bien avant que de faire ce qui nous est agréable. C’est la thèse du philosophe allemand Emmanuel Kant qui, à la fin du 18ème siècle, fait même de la vertu la destination absolue de notre existence. Kant soutient que l’être humain ne peut échapper à « la voix du Devoir », à la culpabilité. Donc, selon Kant, on ne peut être heureux sans être d’abord vertueux.

On pourrait d’ailleurs en dire autant d’une existence sans liberté. Comment être heureux sans être libre ? Ne faut-il pas d’ailleurs rechercher plutôt ce qui dépend de nous que de suspendre sa vie à un but inaccessible, qui ne dépend pas que de nous et qui, constamment visé mais constamment non atteint, pourrait nous rendre profondément malheureux, et aussi dangereux pour les autres ?

III) Ainsi, le devoir nous impose que l’on ne doit pas tout faire pour être heureux.

A) Il faut d’abord se rappeler que le bonheur (au sens d’état de plaisir) ne dépend pas que de nous. Donc se donner pour but d’être heureux, c’est inévitablement s’exposer à la souffrance. Même lorsque nous parviendrons à approcher quasiment l’état de plaisir, il y aura toujours un événement extérieur, une contrariété, liée à une personne ou à un fait que nous ne contrôlons pas, qui viendra « ruiner » cet état de bonheur qu’on avait cru atteindre.

B) De plus, il faut aussi se rappeler que le bonheur n’est pas dans la poursuite d’un futur en accord avec nos désirs, mais plutôt dans la prise de conscience d’un présent en accord avec notre volonté. Pour le dire plus simplement, le bonheur n’est pas dans l’état atteint, mais dans la recherche constante de cet état. Ainsi, on ne devrait pas tout faire pour être heureux car, si nous n’avions plus rien à désirer, cela pourrait être source de malheur constant. Il est ainsi peut être plus intéressant de toujours chercher à « devenir » heureux plutôt qu’à « être » heureux.

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