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Le miroir, symbolique.

Par   •  29 Mai 2018  •  2 829 Mots (12 Pages)  •  433 Vues

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Le miroir originel est une des trois matières fondamentales que sont l’eau, le feu et l’air.

L’eau permettant le reflet, le feu la lumière sans lesquels on ne peut se distinguer, et l’air élément indispensable à la vie, mais également élément représentant la vie et ses obstacles.

C’est en prenant conscience de ce qui nous entoure, mais également en cherchant à nous identifier comme identité particulière dans un tout, que l’on apprend à se connaitre.

Artur Rimbaud disait que l’on ne devient ce que l’on est.

Le premier miroir a certainement été Eve pour Adam et Adam pour Eve. Chacun a du prendre conscience de ses actes dans la façon dont l’autre réagissait. L’homme inter agit sur les autres et vice versa.

Se reconnaître en tant qu’être unique et à partir de ce moment là agir de façon consciente.

Il y a quelques années Michel Siffre descendait seul pendant 60jours dans une grotte pour mieux connaître le rythme du corps humain. Son corps était bardé de sondes qui permettaient d’enregistrer une multitude de mesures pour mieux comprendre son mécanisme .

A sa sortie, et à son premier interview, un journaliste lui demanda quel objet lui avait été le plus utile. Il répondit sans hésiter que c’était un petit miroir, qui lui rappellait tous les jours sa propre raison d’être, sa propre relation avec son état d’homme, sa propre existence.

Un homme qui ne se pose pas de question sur ce qu’il est, sur ce qu’il veut devenir, sur ses relations avec les autres, voit seulement dans un miroir l’image de son corps, l’image du monde qui l’entoure; une image matérielle. A ce moment, si vous lui demandez si ce qu’il voit et ce qui est, il répondra par l’affirmative sans aucune hésitation, certain de détenir La Vérité. « Je le vois, donc cela existe et cela est tel que je le vois ».

Or, si le miroir réfléchit notre image, il est aisé de constater qu’elle est inversée, parfois déformée. Il se peut qu’elle ne soit qu’une illusion de la réalité. Prenons un exemple, dans les foires, le palais des glaces nous montre tantôt petit et gros , tantôt très grand et maigre. Le miroir peut donc jouer avec notre apparence et il serait faux de dire que l’on est comme nous nous sommes vu.

Ceci nous amène à réfléchir sur la réalité et la différence de ce que l’on voit, de ce que l’on perçoit. En effet, nous avons un regard sur les autres et sur nous même, que nous interprétons en fonction de ce que nous sommes, ou tout simplement à ce que nous voulons voir ou croire.

Le miroir objet matériel ne serait donc pas seul à déformer notre réalité, chacun de nous a une interprétation de ce qu’il voit. Or chacun pense détenir la vérité. Mes yeux sont bleus, non ils sont verts vous rétorque un daltonien. Or, chacun parle de la même chose, d’une couleur unique. Seule la perception que chacun en a est différente.

Qui a raison, qui a tord ? Personne.

Faut-il ici rappeler mythe de la caverne. Des homme vivent dans une caverne attachés en son fond. Entre eux et l’extérieur, un feu qui envoie sur la paroi le reflet déformé de la vie extérieure, dans un monde d’ombres. Pour eux le monde est fait d’ombres puisqu’ils ne connaissent pas autre chose, c’est leur réalité, c’est leur vérité. Même libres et confrontés à la réalité combien d’entre eux et en combien de temps, pourraient admettre que leur vérité n’est qu’une illusion. La douleur serait double. D’abord celle de la lumière pour des yeux habitués à la peine ombre et l’acceptation d’une autre vérité, qui remettrait en cause tout leur savoir, toute leur éducation, tout ce qu’ils ont eux-mêmes transmis.

Nous ne vivons pas dans une caverne, et sommes libres de voir ce que nous voulons, pour autant, n ’avons nous pas trop souvent tendance à nous contenter de nos certitudes, de nos points de vue, sur nous et sur la Vérité.

Cela peut nous faire penser à une pièce de Sartre ; « Huis Clos », dans laquelle on se rend compte que l’enfer est de se voir à travers le regard de l’autre.

Trois personnages sont en enfer, condamnés à vivre ensembles dans une attente sans fin et sans but, pour ne pas avoir assumé leur liberté, pour s’être laissés aliéner.

Ils s’interrogent sur leur damnation commune, mais se cachent au départ sous le masque de la mauvaise foi. Très vite chacun se rend compte qu’il a besoin de l’autre pour exister, pour prendre conscience de soi, mais le regard d’autrui est aussi une menace. Inès, l’un des personnage déclare que « le bourreau est chacun de nous pour les autres ».

Il faut y être préparé à se voir à travers le regard de l’autre qui est souvent moins conciliant, et plus cru que le notre. Il faut accepter d’être malmené dans son amour propre, dans son petit confort, dans sa bonne conscience. Sans cette acceptation, il est alors impossible d’aller plus loin.

Il est bien évident qu’une même image sera vue différemment par chaque individu, et par un même individu selon les périodes de sa vie. Il est donc indispensable de se replacer dans un contexte, dans une société. Ce qui est vécu comme une réalité par certains ne le sera pas ailleurs. Ce qui est « bien » dans certaines cultures sera vécu comme un affront dans d’autres.

C’est aussi pour cette raison que nous ne pouvons à mon avis, nous mirer seul et donc espérer progresser seul. On ne peut aller de l’avant dans la connaissance qu’en étant en contact avec le monde qui nous entoure. Ce qui ne veut pas dire que l’introspection ne soit pas une nécessité permettant de prendre du recul et de douter de ce qui est.

Seul le doute permet d’avancer , de progresser.

Sommes-nous prêts à accepter de nous être trompés ? Sommes-nous prêts à accepter de remettre en cause notre éducation, et celle que nous avons transmise à nos enfants ?

Comment être sur de ce que nous voyons dans notre miroir ? Comment savoir si nous nous voyons tel que nous sommes ? Comment connaître nos qualités et nos défauts ?

La franc maçonnerie nous aide à y répondre, sur le chemin de la lumière et avec l’aide de nos frères.

Cette étape est un grand pas, certainement le plus difficile à accepter pour un homme libre. Sortir de sa propre prison,

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