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La Vérité

Par   •  23 Septembre 2017  •  3 253 Mots (14 Pages)  •  385 Vues

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Se préserver de la vérité est une fuite de celle ci, mais également un refus. Car opposer à la vérité l'illusion infirme la vérité. L'utopie recrée une vérité hors du réel mais crédible. Elle est construite sur les bases de la vérité existante, idéalisée et isolée en dehors du vrai.

Se préserver du vrai implique une fuite face au réel qui peut révéler des obstacles nombreux. La vérité est omniprésente et la fuite face à son affrontement peut causer un décalage qui empêchera de profiter de l'illusion.

La fuite de la vérité peut être synonyme de critique, d'ignorance de celle ci ou de tentative d'action sur elle. L'accomplissement n'est jamais complet, car il se heurte à la vérité . Cependant, si rejeter la vérité dérangeante amène des obstacles que l'homme a du mal à franchir, est il possible et souhaitable de l'allier à l'illusion qui réconforte pour mieux vivre dans la réalité ?

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Âpres la fuite, l'illusion peut apporter un réconfort. Se rassurer dans l'illusion amène l'interrogation de la confiance : ferait-on plus confiance à une illusion qui est la notre, ou à une vérité qui parfois nous dépasse?

Le réconfort de l'illusion est parfois souhaitable quand la vérité atteint l'homme par son incohérence et sa cruauté. La vérité se dissocie parfois de la volonté humaine, de telle sorte qu'elle devient plus absurde que l'illusion. On parle parfois de l'absurdité de la guerre car elle est vide de sens et nait de la corruption de l'ambition humaine. Refuser d'y croire est un moyen de protester . Dans le film de Roberto Begnini, La vie est belle, un père fait vivre la guerre à son enfant comme un jeux: en camp de concentration, il invente le principe d'un concours ou le premier p^prix est un char d'assaut. L'enfant doit être sage, pour ne pas fâcher les officiers. Il ignore la gravité de sa situation . Il se voit placé en camps de concentration travestit en ère de jeux inoffensive: une illusion réconfortante mais surtout protectrice. Car l'enjeu d'une récompense l'aide à supporter des conditions de vie difficiles plus que ne pourrait le faire la promesse d'une mort certaine. L'enfant se voit protégé de la violence de la guerre, de l'homme dont il ne sait rien. L'illusion est un refuge. En ne mesurant pas l'horreur de la vérité, l'enfant peut avoir une perspective et des désirs. Car face à une mort promise, les désirs meurent lentement, et l'innocence de l'enfant laisse place à un cheminement vers l'acceptation de la fatalité. Car si on dit que la vérité fait grandir trop vite les enfants, ne serait-il pas légitime de leur épargner une vérité ou ils n'ont aucun rôle? Les préserver d'une vérité trop dure les rendraient confiant en l'humain, en la vie qu'ils s'apprêtent à vivre. Cependant, si l'illusion peut être une solution, elle comporte des faiblesses. La vérité illusoire reste un leurre, et la confiance en est bafouée. Même si de bonnes intentions motivent le mensonge, la sensation de trahison pèse. Un être trompé devra se construire dans l'illusion et les repères son alors difficiles.

Le réconfort dans l'illusion est motivée par le désir de bonheur . Si la vérité ne convient pas, on se complait dans l'illusion.

L'illusion alors élaborée se doit d'être meilleure, plus agréable; cependant, le bonheur obtenu est-il durable ? Est-il souhaitable d'ignorer ce qui a été érigé en vérité? Refuser la vérité signifie être en dehors du savoir . Ne pas prendre en compte la vérité fait de lui un ignorant et l'asservit. Car la vérité, par l'expérience et l'assimilation, constitue la conscience: savoir la vérité signifie en être conscient, et la prendre en compte. Si l'homme dans sa fuite, ne recherche le bonheur sans se soucier du vrai, il se trompe, se trahit. Le bonheur est éphémère car il fane dans sa confrontation inévitable à la vérité. L'illusion individuelle, face au vrai universelle, perd de sa crédibilité et s'accuse elle même. La recherche du bonheur doit se faire dans la vérité pour que le bonheur perdure. On ne peut vivre dans un rêve en souhaitant rester conscient , on ne peut souhaiter rêver sans taire partiellement sa conscience .Ainsi l'homme se trouve contraint de choisir et ce choix ne peut être radicale. La vérité s'impose, elle fait face à des illusions à qui elle a donné

La frontière entre vérité et illusion peut parfois être subjective, dépendre de culture temps, nature... Ainsi l'existence de plusieurs vérité induit un choix parmi elles si l'on croit à La vérité, les autres seraient alors illusion. Le terrien à comme caractéristique sa perpétuelle remise en question. L'homme ne peut prétendre avoir une maîtrise totale de la définition de l'humain. Aux faits, aux thèses scientifiques, aux questions métaphysiques, aux sensations, l'homme propose l'interprétation créée par la religion.

Une puissance supérieure à l'esprit humain serait consciente du monde car elle serait à son origine. Cette idée est réconfortante car elle délègue l'origine de questionnements douloureux à une puissance à laquelle nous ne pouvons nous comparer. On pourrait par ce point, associer la religion à la lâcheté. La religion, en tant que croyance, est une illusion réconfortante car c'est une réponse aux interrogations de l'homme, créée à l'image de l'homme. Si la religion rassure elle asservit aussi. Elle régit l'homme par ses principes, lui offrant la motivation par la foie, elle guide l'humain. Le dieu au dessus des mortels est une image qui atteint la confiance. Car si l'homme se sent protégé par une croyance, il subit les effets d'un asservissement . Il est contraint par la discipline de la religion à fermer une partie de sa réflexion car il détient une réponse rassurante. Mais ce recours à la religion est indissociable de la dur vérité. La vérité et l'illusion pourrait se représenter par l'activité de la prière: la prière existe car la vérité empêche qu'elle soit exaucée. Si Dieu réalise les prières des hommes , ce serait un miracle. La religion expose son paradoxe, elle existe dans la conscience de la conscience de sa fragilité face à la vérité hors des croyances mais dans les faits.

Le réconfort dans l'illusion est donc indissociable

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