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Faut- il de fier à ses opinions?

Par   •  16 Novembre 2018  •  1 895 Mots (8 Pages)  •  673 Vues

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Il se faut ainsi se méfier de l’opinion qui peut induire en erreur et qui ne permet pas d’atteindre la vérité, à l’inverse de la science. Et pourtant, il arrive que l’opinion puisse être capable de vérité.

L’opinion, capable de vérité.

La vérité de l’opinion n’est bien souvent que relative, comme le relève Platon. Mais ce dernier admet néanmoins que l’opinion peut parfois être « droite ».

Platon explique que la vérité de l’opinion est relative dans le Théétète : une opinion est toujours l’opinion de quelqu’un, ce qui en fait une sorte de jugement sincère attaché à la personne qui l’énonce. Mon opinion tient pour vraie la vérité que j’énonce. L’opinion de telle personne vaut bien celle d’une autre, dans la mesure où elle ne dit que la vérité de cette personne. L’opinion est donc capable d’une vérité « personnelle », « subjective », qui dépend essentiellement, de l’individu qui la pense telle. Ainsi, Platon, dans le Théétète, relate un dialogue entre Théétète, un jeune mathématicien athénien, et Socrate, philosophe grec et professeur de Platon. Au début de ce dialogue, Théétète affirme que « celui qui sait sent ce qu’il sait », mais Socrate va très rapidement parvenir à remettre en cause l’opinion de Théétète, notamment grâce à l’exemple du vent. En effet, deux personnes ne perçoivent pas un souffle de vent de la même manière: pour l’un, cette brise va sembler légère, alors que pour l’autre, ce souffle va apparaître comme violent.

Au delà de la vérité relative, Platon admet pourtant qu’il existe « des opinions droites ». Platon ne condamne pas l'opinion droite, c'est-à-dire l'opinion qui est dans le vrai. Néanmoins, elle n'a pas la même valeur que la connaissance, car celui qui a une opinion vraie ne la possède pas comme il possède un savoir. Dans le Ménon, œuvre qui prend la forme de dialogues entre Socrate et des citoyens athéniens, Platon s’interroge sur ce qui différencie opinion et connaissance et met en évidence que la connaissance, contrairement à l'opinion vraie, est assurée par un raisonnement. En opposition à l’opinion, qui peut être changeante et qui n’est jamais assurée d'elle-même, la connaissance sait pourquoi elle est vraie : elle s’appuie sur des raisons et des justifications.

Il est pourtant des opinions qui peuvent être toujours justes sans avoir à être démontrées. En effet, selon Descartes, mathématicien, physicien et philosophe français du XVIIème siècle, les premières vérités sont évidentes. Nous pouvons illustrer cela avec sa célèbre formule : Cogito ergo sum (Je pense donc je suis). Le cogito s’impose à Descartes comme une évidence claire, dont on ne peut pas douter car il est impossible de douter que l’on pense. Cette évidence fonde donc la certitude. Ainsi, selon Descartes de nombreuses vérités sont indémontrables et doivent être admises comme vraies, ce sont les axiomes. La vérité de ces axiomes se voyant d’elle même est immédiatement connue par l’esprit. Ces axiomes sont donc des connaissances directes, immédiates de la vérité, sans recours à la démonstration : nous pouvons donc qualifier ces axiomes d’intuitions. D’après Descartes, l’intuition intellectuelle est une perception immédiate du vrai qui n’a donc pas besoin d’être démontrée. Selon Descartes, la raison et le cœur permettent chacun d’accéder à des vérités évidentes.

L’opinion est tantôt trompeuse, tantôt capable de vérité. Pour déterminer si l’on peut s’y fier ne faut-il pas finalement distinguer la vérité à laquelle on souhaite accéder. La fiabilité de l’opinion ne dépend-t-elle pas finalement de la vérité à laquelle on veut accéder ?

Il existe différents types de vérités qui permettent de vérifier la validité de l’opinion. En effet Leibniz, philosophe allemand, propose de distinguer les vérités selon l’objet sur lequel elles portent.

D’un côté, il imagine les « vérités de raison » qui établissent un énoncé vrai, par les relations logiques entre ses termes. La démonstration est nécessaire pour accéder à cette vérité. L’opinion n’y a pas sa place.

De l’autre côté, il pense aux « vérités de faits ». Contrairement aux « vérités de raison », pour les « vérités de faits », aucune relation logique n’est attendue : elles correspondent simplement au réel qu'elles décrivent. On accède donc aux « vérités de faits » par l'expérience et non par la démonstration. Les vérités de fait, contrairement à celles de raison, sont contingentes : leur opposée est possible. John Locke, dans son Essai sur l'entendement humain (1690), qui théorise la doctrine philosophie de l’empirisme, s’est intéressé à l’importance de l'expérience. Cette dernière serait même au « fondement de toutes nos connaissances, et c'est de là qu'elles tirent leur première origine. » Il considère donc l'expérience comme la première étape de la connaissance. Avant elle, l'esprit n’était qu’une page blanche, cela revient à dire que l’Homme n’a aucune connaissance innée. L’opinion est donc selon lui quelque chose d’indispensable à l’Homme.

L’opinion est ainsi capable de connaissance empirique, une connaissance différente parfois considérée comme inférieure à celle que l’on peut démontrer, mais qui permet toutefois de comprendre les bases du monde grâce à nos observations et expériences.

Conclusion : Bien que le terme opinion puisse avoir une connotation péjorative, notamment dans le domaine des sciences, du fait qu’elle ne puisse être démontrée, l’opinion peut tout de même servir de connaissance, si elle est basée sur l’expérience. Ainsi, la validité de l’opinion dépend de la vérité que l’on recherche dans celle-ci et du domaine dans lequel on l’utilise.

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