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Le droit de résistance/ L''Etat chez Spinoza

Par   •  27 Mars 2018  •  3 135 Mots (13 Pages)  •  445 Vues

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Il montre également dans le premier chapitre que la nature humaine s’inscrit dans une dynamique sociale, l’homme est un « animal social » et ainsi certain de ses « affects » sont déterminés par les ses interactions. C’est a dire que certains sentiments sont déclenchés par la condition des autres, qui, par conséquent, influencent les comportements humains. C’est peut être cela qui leur donne un besoin de réguler les interactions sociales.

Transition

En effet, la nature fait que les hommes sont tous ennemis s’ils n’usent pas de la raison. De façon naturelle ils sont donc soumis à leurs passions et au droit naturel et donc le droit naturel ne peut permettre aux hommes de vivre ensemble de façon pacifique. Selon Spinoza il faut trouver d’autres moyens pour vivre dans la sécurité, et cet autre moyen c’est l’usage de la raison, permettant de construire un Etat structurant et sécurisant les liens entre les citoyens

- L'union de la multitude comme fondement de l'État

A. La définition de l'État

Les hommes étant donc naturellement ennemis, et un individu pouvant se retrouver sous l'oppression d'un autre, « rien n'assure qu'on jouira [du droit naturel] avec sécurité ».

Ainsi pour Spinoza, la jouissance de ce droit ne peut en réalité que se concevoir « là ou les hommes ont des droits communs », c'est à dire lorsqu'ils ont décidé d'unir leur puissance. Il s'en suit donc que l'homme est un « animal social », puisque en s'alliant avec ses pairs, sa puissance et donc son droit augmente. Ainsi plus l'union comporte d'individus, plus le droit dont ils jouissent ensemble est important. Et lorsque cette union devient suffisamment conséquente, elle forme alors un État.

En conséquence, selon Spinoza, l'État se conçoit comme le droit commun, qui lui même est définit par « la puissance de la multitude ». L'État légitime est donc une union d’individualités qui en alliant leur puissances respectives, forment une puissance plus grande, ce qui leur permet de s'assurer la paix et la stabilité.

Dans cette définition, les hommes choisissent de mettre leur puissance, et donc leur droit, au service de l'État car ils en retirent un intérêt personnel, celui d'être en paix et de ne pas tomber sous l'oppression. Spinoza propose donc une conception de l'État basée sur l'adhésion personnelle par intérêt, s'opposant ainsi à celle de Hobbes, qui quant à lui conçoit plutôt l'État comme une entité indivisible dont la puissance repose sur la crainte et l'effroi dont dispose le Leviathan sur ses sujets.

Ainsi le contrat social qui est chez Hobbes à la base de l'État n'existe pas chez Spinoza, la souveraineté dont dispose l'État pouvant disparaître si les individus ne disposent plus l’intérêt qui les a poussé à s'unir.

B. L'apparition de concepts propres à l'État

Toutefois si les individus retirent un intérêt à appartenir à l'État, le droit commun limite leurs droits personnels. En effet, le droit du citoyen, c'est à dire les droit dont l'individu dispose au sein de l'État, est moins étendu que son droit naturel.

Avec le droit commun, l'individu se retrouve notamment confronté à la notion de pêché, ce qui n'existe pas en dehors de l'État, puisque « dans l'état de nature il n'y a pas de pêché». En effet, le droit naturel n'interdit rien à l'individu. En revanche, la création d'un État s'accompagne de la naissance des notions de bien et de mal, le droit commun déterminant ce que les individus peuvent ou ne peuvent pas faire. Donc en appartenant à un État, un individu peut commettre un péché, ce qu'il ne pouvait pas faire dans l'état de nature, puisqu'il n'y avait rien qu'il n'avait pas le droit de faire.

Ce raisonnement est analogue pour les notions de justice et d'injustice, celles ci n'existant pas dans la nature. De même que pour le pêché, la notion de justice ne peut se penser qu'au sein de la société. Elle n'existe que parce que le droit commun à un moment a « établit ce qui est à celui-ci et ce qui est à celui là ». Dès lors que la question de la possession est en jeu, alors la justice et réciproquement l'injustice peuvent être pensées.

Malgré les cadres posés par l'État que sont la justice et la notion de bien et de mal, l'obéissance de l'individu envers l'État doit être pensé comme un acte de raison.

- Les conditions nécessaires au droit de résistance du peuple

- Opinion légitime, actes déraisonnables

Pour établir la nécessité de l'obéissance du peuple Spinoza part du principe que l'État est légitime et établit donc des lois raisonnées respectant l'intérêt commun. L'individu doit alors se soumettre aux règles de l’État dans lequel il demeure, son droit se limitant donc à celui que lui accorde l'autorité souveraine.

S'il va contre ces lois, interprétant selon sa propre volonté les lois et les décisions du pouvoir souverain, il est alors dans l'illégalisme. Se soumettre à ces règles est donc une preuve de raison car l'adhésion au droit civil procure des avantages profitables au citoyen : la paix et la sécurité des individus en premier lieu, qui sont une condition de leur obéissance.

En effet la finalité de la politique selon Spinoza est constituée par l'exigence supérieure du « salut public » et de « l'ordre public ». Cela implique nécessairement le respect des lois pour conserver la « matière » de l’État mais aussi « la forme de ses institutions » c'est à dire le droit-puissance du souverain qu'il soit incarné dans un roi, des oligarches ou le peuple si l'on reprend les régimes types du raisonnement spinoziste.

Il se rapproche par cet aspect sécuritaire de la réflexion d'Hobbes. Cependant il rejette l'idée de contrat car il considère le droit civil comme une continuité du droit naturel : les passions peuvent toujours prendre la pas sur la raison. Il écarte également la représentation du peuple par un souverain absolu et indivisible qui serait source de toute loi. L'ordre politique doit au contraire être constitué de la combinaison

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