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Compte-rendu d'un extrait des Réflexions sur les constitutions de Benjamin Constant

Par   •  3 Septembre 2018  •  2 250 Mots (9 Pages)  •  659 Vues

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Partie II :

Pour cela, Constant expose dans une deuxième partie les principaux caractères contraires à la définition d'une loi mais que certains préceptes comportent alors qu'ils se font considérer comme des lois. Le premier d'entre eux est la « rétroactivité ». Une loi ne peut avoir effet sur des événements antérieurs à sa mise en application. En effet, Constant considère les lois restrictives sur la liberté des hommes. Ils ne peuvent s'y soumettre que dans un but précis et clairement défini lors de leur création. La métaphore ici utilisée met en évidence que les lois servent à nous tracer le bon chemin à suivre et à ne pas nous en faire s'écarter. Cependant, si une loi est rétroactive, alors elle modifie les engagements pris avant sa conception, et dans ce cas, le but recherché par l'homme ne pourra jamais être atteint. Constant utilise alors une expression similaire à celle de Rousseau dans son ouvrage Du contrat social, le « traité social ». Il reprend ainsi l'idée que la création de lois doit se faire d'une seule voix par le peuple, conscient du « sacrifice » qu'est sa création mais conscient que ce sacrifice ne peut être que bénéfique.

Le second de ces caractères est que la loi incite à des actions nuisibles à la morale. En effet, une loi est sensée indiquer que faire aux hommes pour qu'il respectent la morale de la société sans bafouer leur morale personnelle et individuelle. Il serait donc contradictoire, illégal dit Constant, qu'elle indique aux hommes de ne pas la respecter. S'ensuit une énumération d'actions contraires à la morale qui ont déjà été effectuées suivant la loi. Constant insiste sur le sentiment de pitié qui nous pousse à aider les plus miséricordieux d'entre nous. Le fait qu'il le désigne comme un « penchant » montre que cette tendance est naturelle, c'est une « générosité » instinctive. Il affirme ensuite que la fonction primaire du gouvernement est de surveiller, donnant l'impression que tout régime politique peut être considéré comme totalitaire. Il possède ses « instruments », mais désigne-t-il par là les lois où les hommes chargés de les appliquer ? L'accumulation qui suit de verbes du CL de la justice provoque une déshumanisation du gouvernement, comme si tout sentiment lui était impossible et que nous aurions affaire à des machines. (≈10min)

Mais Constant explique que cette impression d'insensibilité a été voulue par le peuple, préférant charger la figure d'autorité de « sévères » responsabilités afin de conserver eux-mêmes leur innocence et leurs sentiments. On assiste là à une métaphore qui souligne la sensation que l'autorité publique joue le rôle d'autorité parentale sur le peuple. Les hommes sont les enfants du gouvernement et leur délèguent leurs responsabilités afin de rester des enfants innocents. Mais également pour que les sentiments tels que la pitié puissent nous appartenir encore. Enfin, une loi qui incite à la ségrégation de la population en fonctions du niveau social, de l'orientation religieuse ou de l'origine n'est pas une loi. C'est le dernier point développé par Constant. L'énumération des différents cas montre qu'un grand nombre de ce type de loi ont été considérées comme des lois valables au cours de l'Histoire. À présent que les lois qui n'en sont pas ont été clairement identifiées, il reste à déterminer comment agir face à ce genre de lois.

Partie III :

Ainsi, c'est ce que développe Constant dans une troisième et dernière partie. Il s'adresse en premier lieu au lecteur pour qu'il ne tire pas de conclusions trop hâtives suite à son propos. Le refus d'obéir n'est pas systématique, il est même déconseillé par Constant sauf dans les cas d'extrême nécessité, par souci que les citoyens conservent leur « état social ». Par cela, il désigne les avantages d'être protégé par de bonnes lois, que l'on perd si on y désobéit. Il assure ainsi vouloir le bien du peuple, en le ménageant d'efforts qui se révéleraient vains face à l'autorité. Dans un premier cas, si la loi, certes mauvaise, ne change pas notre nature profonde au point que nous en perdions notre humanité et nous révélions aussi dénués de sentiments que les instaurateurs de cette loi ; alors nous pouvons faire des concessions et donner notre approbation à cette loi. Mais ce, si et seulement si elle n'induit pas de sacrifices pour d'autres personnes. Afin d'appuyer ses dires, Constant utilise une nouvelle fois un parallélisme « aussi longtemps que... » ce qui montre que même si cette loi est mauvaise, il ne faut en aucun cas essayer de se faire justice soi-même car c'est peine perdue.

Cependant, dans le cas où la loi bafoue les principes des Droits de l'homme et du citoyen, notre réaction doit être toute autre. Cela a souvent été le cas, explique Constant, lors de périodes d'agitation, que le philosophe a bien connu durant sa jeunesse. En effet, afin d'atteindre un but, il a été parfois obligé d'instaurer des lois contraires à nos principes moraux fondamentaux. Toujours en se réfugiant sous la couverture de l'obéissance naïve à la loi, un nombre important de gens ont suivi à la lettre ces lois. Mais cela a malheureusement contribué à toutes sortes d'abus et d'excès,ce qui a mené à la décadence du genre humain lors de ces périodes. Cette obéissance naïve, c'est ce que Constant nomme dans son texte le « dévouement gigantesque et factice à […] république ou monarchie ». Rien que la grandeur de ces noms nous incite à nous y soumettre, ce qui est « absurde » d'après Constant. Pourtant lorsque ces institutions nous réclament de refouler notre bonté ou notre respect à tout être humain (énumération de plusieurs possibilités) alors nous devons condamner ces actes et ne pas manquer à y désobéir. Constant utilise là un vocabulaire très fort (« perfidie, persécution, anathème, crimes ») qui, associé à l'exclamation de fin de phrase, montre son implication dans son sujet.

Dans le dernier paragraphe, Constant explicite donc la manière la plus adéquate de réagir face à ces lois qui n'en sont pas. Ainsi, il faut faire en sorte de ne pas être agent de ces lois. La dernière phrase du texte est très développée pour imager cette réponse. Constant utilise la métaphore « force d'inertie » pour la désigner, car l'inactivité du peuple peut être source de beaucoup de changements, sans y

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