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Fiche de lecture de Kant: Les fondements de la métaphysique des moeurs

Par   •  12 Juin 2018  •  2 730 Mots (11 Pages)  •  551 Vues

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L'universalité de la loi détermine la nature. Par conséquent, l'impératif universel du devoir pourrait d'une autre façon, se formuler ainsi: "Agis comme si la maxime de ton action devait être érigée par ta volonté en loi universelle de la nature". Pour illustrer cette formule, Kant choisit tout d'abord l'exemple d'un homme qui se retrouve dans une situation complexe et qui choisit de se suicider, puis d'un individu qui réalise une promesse qu'il ne compte pas tenir, en vue d'obtenir de l'argent. Il prend ensuite le modèle d'une personne vivant confortablement, qui n'exploite pas ses talents, et enfin, quelqu'un qui n'aide pas son prochain lorsqu'il se retrouve dans une situation difficile. Ces quatre modèles suffisent à démontrer que si ces exceptions étaient érigées en lois universelles, ces lois seraient incapables de gouverner une nature, ou constitueraient une nature ampli de contradictions.

Pour que l'impératif catégorique concorde avec l'impératif hypothétique, il faudrait l'existence de « fins en soi ». L'homme a une valeur absolue et est par conséquent, une fin en soi. Les « choses », désignent les objets de nos besoins et de nos désirs, ou encore, les êtres dépourvus de raison. Les « personnes » se caractérisent par les êtres raisonnables. Ces « personnes » doivent êtres considérées comme des « fins en soi ». C'est ainsi que s'explique la maxime : « Agis de telle sorte que tu traites l’humanité aussi bien dans ta personne que dans la personne de tout autre toujours en même temps comme une fin, et jamais simplement comme un moyen. ». Le suicide n'entre pas dans cet impératif car on se sert de sa personne comme moyen dans le but d’abréger ses souffrances. D'autre part, lorsque l'on fait une promesse que l'on a pas l'intention de tenir, on se sert d’une personne comme moyen pour notre intérêt personnel. Si l'être raisonnable se doit d'être considéré comme une fin et non comme un moyen, alors il ne peut être sujet à une législation universelle, mais il doit en être l'auteur. C'est ainsi que se définit l'autonomie de la volonté. Ce principe est le seul à être inconditionné, il ne dépend aucunement d'un intérêt quelconque ou d'une fin recherchée. Seule cette loi peut fonctionner pour constituer une morale dans le monde des êtres raisonnables, car malgré l'universalité de la loi, l’Homme n’obéit qu’à sa propre législation. Si une loi se définit par une contrainte exercée sur l'individu, et si elle n’est pas issu de la volonté, l'Homme agira pour un certain intérêt et cette loi sera alors une loi conditionné (comme l'est l'impératif hypothétique). C'est ainsi que Kant définit le mode de l’ « hétéronomie ».

Par la suite, Kant parle d’un « règne des fins ». Ce règne des fins constituerait un monde ou chacune des fins des individus, aussi différentes qu'elles puissent être, s'uniraient en une seule fin commune. Dans ce règne des fins, toutes les choses qui se rapportent à nos goûts et à nos besoins ont un prix (elles peuvent être échangées par des choses de valeurs identique), et toutes les choses qui constituent des fins en soi comme l'homme, ou encore la moralité, ont une dignité (elles sont inéchangeables et inaliénables). La moralité fait que l'Homme a de la dignité. Cette dignité ressort par exemple à travers notre fidélité dans nos promesses. Seule la loi est capable de donner la valeur d’une chose. La valeur doit absolument être inconditionnée, pour constituer une dignité. L’autonomie, étant inconditionnée, constitue donc le principe de dignité de la nature humaine.

L’impératif catégorique ne doit pas être subordonné à une autorité supérieure car même s'il existe un règne de la nature qui doit s'accorder avec le règne des fins sous l'autorité d'un maître absolue, ce maître doit tout de même se subordonner lui même à la législation de la loi morale. L’hétéronomie, a souvent été admise dans certaines doctrines concernant la moralité et a ainsi conduit à de fausses conclusions dans ce domaine. Dans les doctrines empiriques, « le principe du bonheur » est le plus condamnable car il comporte des motifs qui poussent à la vertu mais également au vice. « Le sentiment moral » est aussi superficiel, car il est impossible de juger s'il est différent au fond de chacun de nous. Dans les doctrines rationnelles, le concept ontologique de la perfection, est supérieur au concept théologique, car si la moralité était notre représentation d’un Dieu tout puissant, susceptible de colères, alors les individus agiraient par crainte ou par amour et non pour la loi morale. Il faut impérativement supprimer la sensibilité de la loi morale, et laisser la place à la raison. L'autonomie de la volonté est donc le fondement de la métaphysique des mœurs.

Section 3 : passage de la métaphysique des mœurs à la critique de la raison pure pratique

La nécessité naturelle agit sur les individus dépourvus de raison, et est la propriété de la causalité agissant par l'influence des causes étrangères. Elle est donc hétéronome, tandis que la liberté est autonome. La liberté agit chez tous les êtres raisonnables et peut se définir négativement mais également positivement en se définissant comme étant une causalité qui agit sous des lois immuables. Ainsi, pour Kant, parler d'une volonté libre revient à parler d'une volonté soumise à des lois morales, une volonté qui nous permet de nous subordonner à notre propre législation. La raison ne peut donc pas recevoir ses jugements par une direction extérieure puisque le sujet serait alors subordonné à des impulsions et non à sa raison. Toutefois, l'existence de la liberté est indémontrable de manière empirique, elle ne constitue seulement qu'une preuve à priori. Afin de prouver son existence, Kant fait la distinction entre deux mondes: le monde sensible (monde hétéronome, tel qu'il nous est représenté par nos affects, monde des phénomènes) et le monde intelligible (monde autonome). De la même manière, Kant distingue le moi tel qu'on le connaît à travers notre expérience, de manière empirique et à travers notre entendement, et le Moi raisonnable. Le moi empirique manifeste dans les Idées une spontanéité qui ne produit que des représentations sensibles. La raison, elle, est capable de distinguer le monde sensible du monde intelligible et assigne ainsi les limites de l’entendement. Ainsi, nous pouvons constater

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