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La conscience de soi est elle trompeuse?

Par   •  3 Décembre 2018  •  4 081 Mots (17 Pages)  •  1 780 Vues

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que se forment alors des idées de moi, dans mon esprit, que je me prends comme mon propre objet d’étude. Par cette introspection ( du latin specto, « regarder »,et intra «  à l’intérieur »), l’homme peut donc ainsi se regarder de l’intérieur , se questionner et donc chercher à se connaître. On peut donc dire que la conscience de soi réfléchie, ,cette capacité qui est le propre de l’être humain, amène une effective connaissance de soi.

3 Maintenant, si par sa conscience de soi l’homme se questionne sur lui même et peut savoir qui il est, sa prise de conscience lui confère également une certaine liberté intérieure. Mais alors comment se construit ce lien entre conscience de soi et liberté ?Tout d’abord nous avons vu précédemment que le pouvoir de dire «  je » permet à l’homme de s’affirmer en tant que personne, en tant que sujet, à la différence des objets. De plus , l’homme est un sujet doué d’une réflexion sur lui même.« Un sujet n’est pas ce qu’il est, contrairement à un objet qui est ce qu’il est .»  Jean Paul Sartre, Philosophe français du XX siècle. Par cette phrase, Jean-Paul Sartre veut dire qu’un un objet reste un objet, il est ainsi défini sans pouvoir changer de dimension puisqu’il n’en a qu’une. A contrario, l’homme est un sujet qui ne se réduit pas à son être objectif parce qu’il est libre grâce à sa conscience, sa conscience de soi. En d’autres termes, c’est par cette capacité de retour sur lui même, son introspection et son discernement qu’il peut se construire son être , comme il le veut . Puisque « je » peux voir mon comportement , il fait appel à ma conscience qui permet de discuter avec mon « moi » puis décider d’améliorer ce qui me déplaît . Changer , évoluer sans cesse .Mais pour que ces changements s’opèrent il faut choisir c’est à dire faire appel à sa conscience qui mobilise en nous des informations passées, des souvenirs ou des éléments du présent comme des sensations , pour ensuite les analyser puis opter pour une solution. Certes, l’homme ne choisit pas d’être mortel, mais il peut choisir de vivre sa vie de mortel comme il l’entend. Par exemple, je peux choisir de vivre une vie d’aventurier à la découverte du monde et de ses richesses mais je peux tout aussi bien consacrer ma vie à la défense des plus démunis en étant avocat. Personne ne pense à sa place , l’homme est alors libre de ses choix ,de son existence mais il devient alors aussi responsable de ce qu’il fait , de ses conduites et cela lui donne une dignité ,un sens moral. L’homme par la conscience de soi a ainsi la possibilité de se connaître , d’agir comme il le veut, de changer , de s’améliorer, ce qui lui permet d’avoir une liberté intérieure. Il apparaît donc que par la conscience de soi immédiate l’homme peut s’identifier en tant personne,être présent à soi et au monde. De même , grâce à sa conscience réfléchie il peut s’interroger sur lui même donc se connaître , et de ce fait avoir une certaine liberté intérieure.La conscience de soi apparaît alors solide et fiable.

II Certes, la définition de la conscience de soi présentée comme précédemment semble a priori indiscutable . Mais l’homme est-il maître de toutes ses pensées ? N’y a t- il pas des éléments qui lui échappent ? En d’autres termes , n’est-il pas victime d’illusions quand il prétend se connaître alors que certaines pensées lui sont inaccessibles ? La conscience de soi présente-elle des limites ?

1Premièrement, c’est parce qu’il est un sujet conscient que l’homme peut saisir le monde par ses sens. La perception met d’abord en jeu sa sensibilité car il sent les choses qu’il perçoit ,puis son jugement car il pense les choses qu’il perçoit. Si dans la plupart des cas je peux me fier à mes sens, dans certains cas ma perception peut s’avérer limitée ou erronée. Ainsi, les illusions visuelles montrent les faiblesses du jugement accompagnant nos sensations : j’ai beau savoir que la bâton que je vois dans l’eau est droit, je le perçois toujours comme brisé. Ici la conscience est trompée par ce que l’on voit de façon brute. Je ne cherche pas plus loin, je suis dans la conscience immédiate , celle qui me paraît évidente.On croit ce qu’on voit avec ses yeux. On a conscience que ce bâton est droit mais on ne s’en réfère qu’à l’information que la vision nous donne. Par ailleurs nos sens comme le goût et l’odorat peuvent même se contredire : un sirop de grenadine coloré en vert est perçu comme un sirop de menthe . Il y a confusion puisque quelque soit le goût réel dans le verre nous associons la couleur verte au goût menthe . Notre cerveau par l’habitude , et l’apprentissage fait des associations dont nous avons du mal à nous défaire. Ainsi la couleur verte fera penser automatiquement aux feuilles des arbres ,à une pelouse , ici à la menthe mais jamais à une fraise , ou un mur de brique. Ce mécanisme d’association floue ma perception. De même, l’association de la notion de perception et celle du sommeil peuvent poser problème, car pour percevoir, il faut être éveillé. Pourtant lorsque nous dormons, nous « voyons » des images de choses, mais ne percevons rien de tout cela, puisque nous dormons. D’où la question posée par Descartes : « Puis-je être sûr que je ne rêve pas ? » .On peut donc dire que par nos sens, notre perception première et immédiate la conscience de soi semble moins fiable.

Si les sens, la perception sont des éléments perturbateurs dont la conscience de soi est tributaire, l’illusion du moi qui gouverne souverainement vient renforcer le fait que la conscience de soi n’est pas parfaite. En d’autres termes ,on peut dire que la conscience de soi est influencée ,conditionnée et de ce fait je ne suis plus complètement maître de ce que je pense , de ce que je dis et de ce que je fais. Certes , lorsque je me questionne , j’apprends à me connaître. Je sais alors que je suis un sujet singulier, que j’ai une identité personnelle, que je peux aussi penser et agir librement. Mais pourtant je ne suis pas réellement ce que j’ai conscience d’être. La conscience de soi donne l’impression d’être libre mais c’est une illusion. Oui , je suis dans le monde , j’ai conscience de mes désirs et de ce que je fais mais je n’en connaît pas toujours la cause. Ainsi, explique Spinoza, une pierre consciente roulant le long d’une pente pourrait croire que c’est elle qui décide d’avancer alors qu’en réalité elle est soumise aux lois de la pesanteur.

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