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Temps clé deamp

Par   •  29 Janvier 2018  •  1 469 Mots (6 Pages)  •  571 Vues

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De plus, j'ai remarqué plus particulièrement le comportement de Mr B lors du repas.

Il m'a semblé que ce moment était vécu par Mr B comme une difficulté majeure, un stress et non comme un moment de plaisir.

Présentation de Monsieur B

Monsieur B. est entré dans l'établissement dès son ouverture, en 1994, c'est un homme âgé de 74 ans souffrant de plusieurs pathologies ayant également un trouble de la déglutition. C’est une personne qui prend des repas mixés lisses, et les boissons gélifiées. Monsieur B. a toujours aimé bien manger. Auparavant il prenait plaisir à manger. Monsieur B a été victime d'un AVC (accident vasculaire cérébral) au sein de l'établissement. Il ne communique pas verbalement, mais comprends très bien nos paroles, il peut être impulsif dans ses gestes. Monsieur B. ressent nos émotions.

Pour ma part j’avais beaucoup de craintes lors des repas, Monsieur B. le ressentait et n’était donc pas détendu. Les repas étaient devenus très compliqués.

Depuis quelques temps, l’équipe avait fait part de ses inquiétudes tant concernant le contenu que la texture des repas. Un cahier d’observations a été mis en place, il y relatait le contenu des repas, l’heure des repas, les quantités, le nombre de fois où Monsieur B. toussait.

Un nouveau protocole d’accompagnement lors des repas est mis en place. Nous y installons un coussin derrière sa tête afin qu’elle soit légèrement penchée en avant (menton en direction du sternum) pour éviter les fausses routes. Monsieur B. a une petite cuillère ergonomique plastifiée pour ses repas.

Monsieur B. mange son entrée, son plat, son fromage, un dessert hyper protéiné le tout mixé lisse , mais préparé sur l'unité, donc le plat pouvait contenir des petits morceaux, et son eau gélifiée. A la fin de chaque plat, nous lui proposons la cuillère vide afin qu’il déglutisse.

Malgré ce nouveau protocole, pas de changement probant, Monsieur B. tousse toujours, met toujours très longtemps (à peu près 1 heure) pour manger, ce qui n’est pas agréable pour lui-même comme pour l’équipe.

Malgré ces difficultés, l’équipe souhaitait que Monsieur B. continue de prendre son repas collectif, pour continuer à le socialiser. Monsieur B. devient dénutri et déshydraté. Suite à cette nouvelle circonstance, un nouveau protocole est mis en place. Il est notifié par prescription médicale.

Monsieur B. n’aura plus d’entrée, dégustera un plat mixé lisse médical déjà prêt, hyper protéiné et hypercalorique, un dessert, et son eau gélifiée.

Un nouveau cahier d’observation est mis en place au même moment.

3) Déroulement du temps clé

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Ce jour-là, nous n’étions que 2 encadrants pour les repas, c’était un week-end.

L’infirmière me fait part de ce nouveau protocole pour le repas. N’étant que deux, je savais que si ce n’était pas moi ce midi qui l’accompagnait pour le repas, je l’accompagnerai le soir même.

Mais ce nouveau protocole me rassurait, de par le fait que c’est un plat tout prêt, et qu’aucun risque qu’il n’y ait un micro morceau non mixé. Etant sereine quant à l’accompagnement de Monsieur B. pour le repas, je l’installe donc confortablement près de la table, et lui explique ce nouveau protocole. Je lui transmets aussi que je suis sûre que ce repas va très bien se passer, qu’il sera forcément très bon (c’était du canard aux lentilles), Il sourit.

Ce repas fût vraiment une relation duelle, car je sentais que ce moment était important.

A la première bouchée de ce plat, Monsieur B. me regarde fixement, je lui demande si le plat est bon, et là, un son pour me dire oui et un grand sourire me réconforte. Nous continuons donc le repas tranquillement, sereinement pour ma part ainsi que pour lui-même.

Je regarde l’heure, et je me rends compte que Monsieur B. n’a mis que 20 minutes pour manger. Mais surtout qu’il n’a pas toussé une seule fois, et que le repas fini, Monsieur B. rit beaucoup. Oui voilà Monsieur B. à pris du plaisir pour son repas. Mes craintes avaient disparu avec ce repas- là. Quel bonheur d’avoir pu apporter de nouveau le plaisir du goût.

Monsieur B. a donc le temps de digérer tranquillement avant le temps de repos.

4) Réflexions sur ce temps clé

Ma sérénité a été « contagieuse ». Monsieur B.était en confiance car j'étais moi-même détendue.

Sensibilité de nos états d'âmes , il faut rester vigilant sur notre façon d'être avec eux.

Temps clé réussi à partir d'un détail infime : une préparation adaptée, mais cela a demandé une démarche professionnelle de ma part et une argumentation.

Conclusion

J'ai répondu à un besoin précis grâce à mes observations et à ma ténacité pour adapter la texture.

Le rôle de l'AMP est primordial car il peut intervenir sur des détails

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