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Le réglement diplomatique des problèmes en suspens entre la côte d'ivoire et le liberia

Par   •  11 Novembre 2018  •  8 553 Mots (35 Pages)  •  425 Vues

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Quel règlement diplomatique pour les problèmes transfrontaliers entre la Côte d’Ivoire et le Libéria ?

L’objectif de ce mémoire est d’analyser les conflits transfrontaliers ivoiro-libérien (chapitre I) dont il convient d’entrevoir le règlement diplomatique entre les deux pays (chapitre II)

CHAPITRE I : LES CONFLITS TRANSFRONTALIERS ENTRE LA CÔTE

D’IVOIRE ET LE LIBERIA

La Côte d’Ivoire et Le Liberia sont deux États de l'Afrique de l’Ouest Partageant Une Frontière Commune Longue De 716 Km. La proximité de ces deux États a favorisé le Développement de certaines relations qui, pour l’essentiel dans leur début avaient un caractère pacifique. Mais depuis les années 80 on assiste au premier conflit tribal au Libéria qui va au fil du temps se déporter aux frontières ivoiriennes en 2002. En 2002 après la mort du général Robert Guéi le 19 septembre 2002, on assiste à un mouvement transfrontalier de conflits dont il importe d’analyser le processus historique de développement (section 1) avant d’en arriver à leur éclatement entre ces deux États (section2).

SECTION 1 : LE PROCESSUS HISTORIQUE DE DEVELOPPEMENT DES

CONFLITS TRANSFRONTALIERS

La frontière entre la Côte D’ivoire et Le Liberia est chargée d’un long passé complexe, du fait des interconnexions des populations frontalières (paragraphe 1) qui finit par déboucher sur la mise en place de stratégies politiques transfrontalières (paragraphe 2)

Paragraphe 1: Les interconnexions des populations ivoiro-libériennes

Les relations qui unissent les deux États sont tout d’abord socioculturel (A) avant d’être économiques (B)

- Un lien socioculturel

L’Afrique de l’Ouest est une région dans laquelle les relations ethniques, culturelles et sociales traversent les frontières nationales. Il existe entre ces peuples de solides liens historiques et culturels.

Les affinités ethniques transfrontalières sont manifestes dans la mesure où il existe quatre groupes ethniques interconnectés des deux côtés de la frontière. En effet leur séparation a été l’œuvre du colonisateur français. La conférence de Berlin du 26 février 1885 a jeté les bases de la colonisation du continent africain. Au cours de cette conférence les puissances occidentales ont décidé du sort de l’Afrique. Les nations européennes découpent l’Afrique comme un gâteau sans tenir compte des affinités existantes. Ainsi on retrouve le groupe Yacouba de l’ouest de la Côte d’Ivoire et au Libéria dans le nord du comté de Nimba sous une autre appellation Gio, le groupe Guéré ou Krahn respectivement dans la région de Guiglo et dans le sud des comtés de Nimba et de Grand Gedeh. Outre on a le groupe Krou ou Grebo dans la région de Tabou et les comtés de River Gee et deMaryland et le groupe Malinké ou Madingo à l’ouest de la Côte d’Ivoire et dans la Région de Nimba. Ces liens familiaux et de parenté transfrontaliers signifient que les visites des villages voisins au-delà de la frontière sont extrêmement courantes et continuent de renforcer les liens socioculturels des populations.

Cette interconnexion est d’autant plus renforcée du fait des relations économiques qu’entretiennent les populations frontalières.

B. Un lien économique

La frontière n’a pas non plus empêché les gens de poursuivre leurs activités en matière de moyens de subsistance, précisément sous la forme du travail dans les plantations et de la conduite du commerce. Les populations traversent la frontière pour accéder à leur terre plus rapidement ou pour accéder aux marchés principaux de la région. Il existe des voies de commerce régionales qui jouent également un rôle crucial en matière de déplacement des personnes. Le prix de vente du caoutchouc, par exemple, est plus avantageux au Liberia et, par conséquent, le caoutchouc ivoirien est souvent vendu directement à des négociants aux frontières qui le vendent ensuite aux grosses usines du Liberia. Pour une raison similaire, le cacao et le café libériens sont souvent vendus en Côte d’Ivoire (Barriere et Gray 2012).

Les affinités ethniques transfrontalières susmentionnées ont été renforcées par des allégeances politiques et des stratégies politiques transfrontalières entre les partis des deux côtés de la frontière.

Paragraphe 2 : Les stratégies politiques transfrontalières

Les liens existants entre les populations de part et d’autre de la frontière ont conduit à une ingérence réciproque dans les crises libériennes et ivoiriennes à partir de 1989. Il n’est guère surprenant qu’aujourd’hui Côte d’Ivoire et Liberia s’interfèrent chacun dans le conflit de l’autre. Durant la période Houphouët-Boigny (1960-1993), et notamment dans les années 1980, lorsque Charles Taylor apparut sur la scène politique libérienne, les deux pays s’immisçaient plus ou moins ouvertement dans les affaires de l’autre.Cela s’est manifesté à travers le rôle joué par la Côte d’ivoire dans la crise libérienne (A) et l’action de Taylor dans l’ouest ivoirien (B)

- L’ouest ivoirien comme base à la crise du Liberia

Les dynamiques de la guerre civile au Liberia sont étroitement liées à la Côte d’Ivoire. En décembre 1989, Charles Taylor lança un soulèvement armé de la Côte d’Ivoire vers le Liberia dans le but de renverser le régime de Doe. Le président de la Côte d’Ivoire à l’époque, Félix Houphouët-Boigny, aurait été un partisan politique de Taylor. Le général Guéï, qui avait été nommé chef des armées sous Houphouët-Boigny, entretenait des contacts fréquents avec Charles Taylor.Lorsque celui-ci se préparait à l’affrontement avec le président libérien d’alors, Samuel Doe, Houphouët-Boigny donna son feu vert à l’offensive de Taylor à partir de la Côte d’Ivoire le 24 décembre 1989. La décision du président ivoirien était motivée par l’assassinat, par Doe, du président libérien William Tolbert puis de son fils Aldolphus (marié à la filleule d’Houphouët, Désirée Delafosse) lors du coup d’État de 1980.La partie occidentale de la Côte d’Ivoire a ainsi joué un rôle essentiel dans la première guerre civile libérienne (1989-1997), offrant à la fois une

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