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Théorie du Gouvernement Révolutionnaire

Par   •  6 Décembre 2018  •  1 821 Mots (8 Pages)  •  479 Vues

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Dans son rapport, il explique que « le Gouvernement révolutionnaire a besoin d'une activité extraordinaire », il précise également que les règles auxquelles il est soumis doivent être « moins uniformes et moins rigoureuses » étant les circonstances actuelles qu'il qualifie d'« orageuses et mobiles ». Il est donc important que nouveau Gouvernement puisse agir librement, ce qui lui permettra donc de remplir son objectif ultime : le « salut du peuple ».

C'est également une des manières qu'utilise Robespierre afin de légitimer son nouveau Gouvernement. Selon lui, il trouve la légitimité qu'il prône dans le « salut du peuple » qu'il qualifie comme étant « la plus saine de toutes les lois ».

Seulement, pour la survie de cette légitimité, il faut une régénération du peuple et c'est la raison pour laquelle le Comité de Salut Public présidé par Robespierre a mis en place ce Gouvernement révolutionnaire qui utilise la Terreur comme instrument. C'est grâce à cela que la République qu'il prône pourra être fondée.

Si, pour Robespierre, le salut et la régénération du peuple sont des mesures nécessaires, c'est pour en grande partie pour obtenir la bonté des citoyens. En effet, il accorde une grande importance aux « bons citoyens » comme le prouve sa déclaration : « Le Gouvernement révolutionnaire doit aux bons citoyens toute la protection nationale ».

Il ajoute également « [le Gouvernement révolutionnaire] doit aux ennemis du peuple que la mort » ; nous comprenons donc sa lutte contre tout mouvement contre-révolutionnaire face à leur amplification qui accentue la politique de la Terreur.

- La Terreur et le Gouvernement révolutionnaire.

A. Un combat contre les ennemis de la République.

Si le Comité de Salut Public définit la légitimité de son nouveau Gouvernement avec la nécessité de la régénération du peuple, c'est à cause des nombreux mouvements contre-révolutionnaires auxquels il doit faire face.

C'est ce dont Robespierre fait part lorsqu'il fait la distinction entre les « bons citoyens » qu'il incarne alors comme des amis de la République et les « ennemis du peuple », autrement dit, les ennemis de la République. Cette distinction est présente tout au long du rapport que Robespierre présente à la Convention.

Si Robespierre qualifie ce groupement de personnes comme étant des « ennemis », c'est parce qu'elles sont contre les lois et sont donc contre-révolutionnaires ; et de fait encore plus grave, ils sont contre la République que le Comité de Salut Public prône.

C'est une assez importante critique que nous présente Robespierre, en effet, il qualifie ces ennemis de « sophistes stupides ou pervers » ou encore de « lâches assassins ». D'après lui, ces ennemis détournent la Constitution pour en violer ses principes, et souhaitent retrouver « la tyrannie et la mort de la patrie ». Ils sont donc une importante menace pour le Comité que Robespierre préside.

La finalité recherchée par Robespierre lorsqu'il dénonce ces ennemis de la République est d'expliquer le Gouvernement révolutionnaire ainsi que son découlement : la Terreur. En effet, ce rapport en date du 25 décembre 1793 est rédigé en pleine période de Terreur que la Convention a mis à l'ordre du jour le 5 septembre 1793.

Cette Terreur qui a pour objectif de régénérer afin de faire des citoyens qui la composent de « bons citoyens ». Mais ce qui peut justifier au mieux la notion de « Terreur », c'est la volonté du Comité du Salut Public de traquer et d'éliminer tous les ennemis de la République. Cependant, cette volonté va se transformer en véritable paranoïa car en effet, pour le Comité du Salut Public, les ennemis de la République semblent être partout.

B. La Terreur : une politique paranoïaque.

Afin de poursuivre les actions révolutionnaires, le Comité du Salut Public souhaite donc traquer les ennemis de la République. Pour cela, il est prêt à tout ; cela devient une obsession. Cependant, cette obsession tourne au drame. En effet, ce Comité ajoute des ennemis inventés aux nombreux ennemis déjà existants. Le Gouvernement révolutionnaire se met alors à traquer tout individu qui s’avérerait être contre la Révolution et contre la République. La politique de Terreur devient alors systématique et inévitable contre tous les opposants.

Mais en plus de ces opposants, une nouvelle traque se met en route. Une traque contre certains révolutionnaires pour avoir présenter une forme « passivité », qui est devenue un crime aux yeux du Comité. En effet, un révolutionnaire qui n'agit pas contre un individu se révélant être contre la République devient alors lui aussi un ennemi.

Pour Robespierre, ce sont des « traîtres » du seul fait qu'ils ne dénoncent pas et n'agissent pas contre les ennemis de la République. A travers le Comité du Salut Public qu'il préside, Robespierre dénonce les actes de ces traîtres afin de poursuivre les actes de la Révolution.

Dans le rapport qu'il présente le 25 décembre 1793 à la Convention, Robespierre tente de prouver la légitimité du Gouvernement révolutionnaire à travers les missions qu'il doit remplir : à savoir, la régénération du peuple, la fondation d'une République ainsi que la dénonciation des actes contre la Révolution. Ce rapport montre également l'importante déviation qu'a pris la Terreur, non sans évoquer la panique, la peur la forte pression qu'elle a semé ainsi que le doute qu'elle a créé au sein du peuple français.

Ce régime connaîtra une importante aggravation lorsque la Convention votera la loi du 22 prairial an II, dont l'article 4 dispose que « Le Tribunal révolutionnaire est institué pour punir les ennemis du peuple », et qui supprime toutes les peines autres que la peine de mort. Il rencontrera sa fin avec la chute de Robespierre le 28 juillet 1794 (10 thermidor an II).

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