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La démocratie est-elle nécessairement représentative ?

Par   •  28 Novembre 2018  •  2 120 Mots (9 Pages)  •  448 Vues

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contraindre à suivre certaines instructions auxquelles ils ne peuvent déroger.

D’autre part, dans le cadre du mandat impératif, la possibilité de congédier les représentants si leur performance au pouvoir est jugée insatisfaisante prouve la main mise du peuple sur l’exercice du pouvoir politique, ainsi au delà de sanctionner les représentants en cas de non respect des volontés et des instructions du peuple, celui ci peut également procéder à la dissolution des représentants par le biais du «recall» qui est une procédure qui permet aux citoyens de retirer un mandat à ses représentants et de les remplacer au terme de ce mandat, permettant ainsi aux citoyens le contrôle sur les élus qui ne représentent pas l’intérêt général, ou qui sont incompétents. Aux États Unis en 2013, 478 pétitions de rappel ont été lancées, dont 107 ont menées à un référendum révocatoire, 22 élus ont démissionnés avant le référendum et 51 élus ont été révoqués.

En Islande le peuple a fait démissionner un gouvernement au grand complet du fait de la mauvaise politique financière de l’Islande qui a générée une dette contractée auprès des banques en Grande Bretagne et en Hollande. Suite à cela, une assemblée populaire a été crée afin de réécrire la Constitution pacifiquement.

La représentation est un principe caractéristique de la démocratie mais cette représentation peut être utilisée à des fins personnelles. De plus, cette représentation peut comporter des caractères complexes quant à la réalisation de la volonté et des instructions du peuple selon le résultat des élections des représentants. De ce fait, dans certaines circonstances, la représentation peut être un principe modifié dans la démocratie.

II.La représentation: un principe modifié dans la démocratie

La représentation est un principe modifié dans la démocratie, d’une part par l’utilisation détournée du référendum dans la démocratie directe (A) et d’autre part par les inégalités issus des élections des représentants (B).

A. L’utilisation détournée du référendum dans la démocratie directe

L’utilisation détournée du référendum dans la démocratie directe se traduit d’une part par la transformation du référendum en plébiscite, ainsi la question posée au peuple ne porte pas sur l’adoption d’une loi mais sur la confiance que le peuple accorde à l’un de ses représentants. La question porte donc sur un Homme, sur une personnalité et non sur le fond du texte. On passe donc d’une question relative à un texte à une question sur une personnalité.

L’hypothèse dans laquelle la personne qui soumet le texte au peuple annonce qu’elle démissionnera si ce texte n’est pas adopté, dans ce cas là on lie le texte au au maintien de la personnalité, on peut donc ne pas être d’accord avec le texte mais d’accord avec la politique menée. Par exemple, le général De Gaulle a proposé un référendum en 1969 portant sur la réforme du Sénat et la régionalisation, les français ayant une lassitude du général De Gaulle votent non à la majorité ce qui conduit à sa démission. Le plébiscite sert donc à accroître la politique des gouvernants et renforcer la légitimité populaire des gouvernés par l’intermédiaire d’instruments tel que le référendum.

L’utilisation détournée du référendum dans la démocratie directe se traduit d’autre part par le conservatisme potentiel du peuple. Ainsi lorsque la mentalité d’un peuple est définie depuis un certains nombre d’années ou ancrée dans l’histoire de ce pays, alors la volonté de vouloir changer les prises de parties du peuple face à certains sujets est difficile. Dans l’hypothèse où un peuple se voit soumis à un référendum portant sur une loi nouvelle bousculant ainsi les mœurs sur lesquels se reposaient le peuple depuis plusieurs décennies, pour que le peuple vote en faveur de cette loi nouvelle il faudrait que des facteurs viennent perturber cela afin de pouvoir changer la mentalité du peuple tels que des représentants courageux qui passent le cap d’une opposition citoyenne à un sujet pour que celle ci se dise que la loi proposée n’est pas une mauvaise idée ou que des pays viennent influencer la mentalité du peuple. Par exemple, le peuple suisse a été soumis à la question de savoir si la population est favorable au vote des femmes, ainsi le peuple suisse vote dans un premier temps «non», puis dans un second temps, le 7 février 1971, les femmes suisses deviennent citoyennes à part entière, elles obtiennent en effet le droit de vote et d’éligibilité au niveau fédéral car celui ci a été autorisé dans d’autres pays. Ainsi, le droit de vote des femmes est adoptée 53 ans après l’Allemagne, 52 après l’Autriche, 27 ans après la France et 26 après l’Italie.

B. Les inégalités issus des élections des représentants

Premièrement, les inégalités des résultats des élections des représentants se traduit par le multipartisme qui est l’un des fondements de la démocratie représentative, ainsi le multipartisme permet une plus grande diversité politique en donnant aux électeurs la possibilité de voter pour le parti politique qui correspond le mieux à leurs convictions lors des élections qui impliquent la reconnaissance des partis politiques. Le multipartisme s’oppose au concept de parti unique, caractéristique des régimes autoritaires, et plus précisément totalitaires. Cependant le multipartisme implique que la démocratie ne puisse exister que si les individus se groupent d’après leurs fins et affinités politiques. Dans l’hypothèse où deux partis politiques sont dominants lors du 1er tour des élections, alors les autres partis ayant récoltés moins de voies ne seront plus représentés au 2nd tour des élections du fait du scrutin majoritaire, certains individus voteront contre le parti qu’il ne veulent pas voir élu et non pour le parti politique qui correspond le mieux à leurs fins et affinités politiques.

Dans l’hypothèse des élections présidentielles de 2017, un individu votant au premier tour pour le parti des Verts aura le choix au second tour de voter soit pour le parti En Marche tenu par Emmanuel Macron soit pour le Front National tenu par Marine Le Pen. Il va alors voter par défaut contre ses convictions soit contre le parti politique qu’il ne veut pas voir élu. La volonté réelle de chaque individu à part entière est faussée et ne se manifeste pas dans les résultats des élections du fait du mode de scrutin majoritaire mis en place en France notamment.

Deuxièmement, les inégalités des résultats des élections des représentants

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